29.4.06

En Ballade au Japon, part 3

Bon, c'est le dernier, après je ne vous embête plus.
Retour sur un livre ancien mais actuel, étrange mais proche (allez encore un autre, je me creuse), simple mais violent? (ouais, pas terrible... en même temps c'est pas mon métier)

Pitch: "La souffrance de l'emprisonnement réside dans le fait que l'on ne peut, à aucun moment, s'évader de soi-même."
Pitch 2: "La liberté ne consiste pas seulement à suivre sa propre volonté, mais aussi parfois à la fuir."
Son of a Pitch: "La solitude est un enfer pour ceux qui tentent d'en sortir ; elle est aussi le bonheur pour les ermites qui se cachent."
Climax, vous êtes sur les dents. Perdus, appeurés... moi aussi je l'étais. Restez calmes, on n'est pas chez les toutouyoutous ici.


L'Homme-boîte
Abe KOBO
Stock (1973?!)
221 pages/ 8€
Traduction de Suzanne Rosset

L'auteur: Kôbô Abe, né en 1924 à Tôkyô, passe son enfance en Mandchourie. Après avoir fait des études de médecine, il se consacre à la littérature. Son premier roman, Kabé (Les Murs), obtient en 1951 le prix Akutagawa, le plus grand prix littéraire japonais. Écrivain, mais aussi militant communiste, il participe au groupe Littérature populaire, organise un cercle littéraire dans un quartier d'usines et publie dans d'innombrables revues. En 1962, paraît La Femme des sables qui obtient en France le prix du Meilleur Livre étranger. Le romancier et dramaturge est mort à Tôkyô en 1993.

La dédicace de la traductrice:
Lorsqu'on m'a demandé si j'étais d'accord pour traduire le roman d'Abe Kobo, "L'homme-boîte", je savais, par avance, que j'allais, en acceptant, au devant de difficultés. La principale d'entre elles était de déchiffrer, à travers une histoire atypique, les principes de la philosophie de l'auteur et la façon dont il envisageait la situation de l'homme dans le monde moderne. L'homme-boîte qui a enfoui sa tête et le haut de son corps dans un boîte en carton est un personnage oppressé par la complexité des temps modernes ; il est le symbole de l'impuissance individuelle face à un monde hostile. La boîte est donc, pour lui, un endroit protecteur et sûr. Il y découpe, à hauteur des yeux, une ouverture qui lui permet de jeter un regard vers le monde extérieur. C'est ce regard même, d'un microcosme vers un macrocosme, qui le sauvera, car il entrera ainsi en communication avec la femme aimée qui l'obligera à sortir de sa boîte et à se révéler au monde. On peut dire que "L'homme-boîte" est une sorte de roman philosophique à "suspense".
Vous avez un aperçu de l'histoire, et cela suffit. Le reste est à découvrir.
C'est un roman qui jusque dans l'écriture, m'a beaucoup touché, sans doute le thème m'était aussi assez personnel- aouch!-. Toujours est-il que cette expérience de lecture m'a fait me poser beaucoup (trop?) de questions quant à mon rapport au monde, à ma personne propre... et m'a semblé aussi m'en apprendre pas mal sur le Japon également: la place de l'individualité dans la machine de masse... ce genre de trucs.
Bref, un livre assez fort.

Bon après j'ai regardé un "Le grand Silence", histoire de me remettre droit dans les bottes... et j'ai donc appris que le Mauser n'est pas tout face à un Tigrero sous coke... ça peut servir. Bon week end.


photo: Jack Anderson

une biographie(eng) de Kobo
Un biblio aussi

bande son:
Alice in Chains - Man in a Box
Katerine - Un homme un vrai
Nirvana - Heart Shaped Box
Michel Polnaref - Je suis un homme


28.4.06

En Ballade au Japon, part 2



KAFKA SUR LE RIVAGE
Haruki Murakami

Belfond 5/1/2006
622 pages/ 23€
Traduit du japonais par Corinne Atlan

L'auteur:
Originaire de Kobe, Haruki Murakami étudie la tragédie grecque à Tokyo. Puis il dirige un club de jazz, avant d'enseigner à Princeton durant quatre années. Son premier livre - non traduit - 'Ecoute le chant du vent', en 1979, lui vaut le prix Gunzo. Expatrié en Grèce, en Italie puis aux Etats-Unis, il rédige 'Chroniques de l'oiseau à ressort' en 2001 et 'Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil' en 2002. Suite au séisme de Kobe et à l'attentat de Tokyo en 1995, il décide de revenir s'installer au Japon. Il y écrit un recueil de nouvelles 'Après le tremblement de terre', puis 'Les Amants du Spoutnik' en 2003. Son dernier roman 'Kafka sur le rivage', sort en janvier 2006.

L'histoire: -note de l'éditeur- Kafka Tamura, adolescent de quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. En parallèle, Nakata, vieil homme simple d'esprit, décide lui aussi de prendre la route, obéissant à un appel impérieux, attiré par une force qui le dépasse et quitte Nagano. Lancés dans une vaste odyssée, nos deux héros vont croiser en chemin des hommes et des chats, une mère maquerelle fantomatique et une prostituée férue de Hegel, des soldats perdus et un inquiétant colonel, des sardines tombant du ciel, et bien d'autres choses encore. Avant de voir leur destin converger inexorablement et de découvrir leur propre vérité.

Avis:
Il est assez difficile de résumer l'ouvrage et d'en sortir un standard connu. Ni véritablement tragédie antique, pas non plus complètement roman initiatique, à mi chemin entre le fantastique et la poésie... 'Kafka sur le rivage' est un roman multiple dont ne ressort pourtant qu'une seule image: celle de l'aquarelle japonaise représentant l'adolescent, Kafka Tamura, sur une plage, hors du temps, dans la musique du vent.
C'est le parallèle entre le mythe oedipien classique et la culture shinto, celle des éléments et des esprits qui est à mon sens toute la richesse du livre. Le rôle des rêves, qu'on pourrait comparer à celui des choeurs dans la pièce de Sophocle, la cabanne de la forêt comme place des eprits, des ténèbres et de la lumière (thème récurrent dans l'oeuvre grecque)... le thème de la fatalité, du libre arbitre, présent à chaque apparition du garçon nommé Corbeau... la thème de la connaissance symbolisé avec puissance par la bibliothèque... et jusque même la construction policière de l'histoire avec la recherche des coupables et de la justice... Tous ces thèmes chers au mythe tel que nous le connaissons sont adaptés à la culture et à la poésie japonaise. La musique, omniprésente, la poésie et les livres aussi... le tout dans un décor moderne autant que naturel...
Aussi étrange que cela puisse paraître, le roman m'a beaucoup fait penser à un manga, Noir, où c'était une jeune fille qui tentait d'échapper à son destin de tueuse et qui au fil des épisodes découvrait peu à peu son identité oubliée après un traumatisme amnésique... La série se termine en Grèce, avec différentes apparitions d'Athéna...
Le roman m'a laissé une très très bonne impression, même s'il semble très spécial, onirique... il est ancré dans le monde moderne, dans les pensées d'un personnage qui se cherche, qui cherche l'amour... Une vraie révélation pour moi, qui ne connaissais pas du tout l'auteur, certainement le livre de ce début d'année...
Je vous pose quelques liens, dont une très bonne critique Lorenzo Soccavo, ainsi qu'un court extrait.
A découvrir absolument!!


23.4.06

En Ballade au Japon, part 1

Cette semaine sera japonaise. C'est comme ça. Plutôt que de faire n'importe quoi autour de rien, on se fait une thématique: ça ne change rien à l'affaire, mais ça fait quand même mieux présenté, plus chic. Donc aujourd'hui, Tokyo. Demain, Nagano et le Shikoku en général et enfin vendredi, retour à Tokyo, mais un autre Tokyo, plus centré autour du Shibuya. En gros quoi...

Allez, c'est parti...


TOKYO DÉCIBELS
Hitonari Tsuji
Date de publication : 15/9/2005
Editeur : Naïve
192 Pages
22€
Traduit du japonais par Corinne Atlan

L'auteur:
Hitonari Tsuji est un romancier de 46 ans, qui s'est établi depuis quelques années à Paris, où visiblement il se plait bien. L'homme n'est pas que romancier, il est aussi poète, fût également chanteur de rock, et vous lui trouverez même la paternité de quelques films ou séries de photo... En fait, de manière générale, il incarne au Japon une certaine idée de la modernité artistique: touche à tout de talent, il vit en contact avec le monde et en restitue sa partition sous formes variables, evoluant elles aussi avec son auteur. -Il est cool, quoi-. Chez nous, on le connait bien: il a sorti moultes romans, tous traduits par la talentueuse Corinne Atlan (change rien Corinne, tu déchires), dont le plus récompensé d'entre eux, 'Le Bouddha blanc', fût ici Lauréat 1999 du prix Fémina étranger. L'autre chose à retenir à mon sens, à part deux autres très bons romans, 'L'Arbre du voyageur' et 'En attendant le soleil', c'était en 1999, lorsqu'il écrivit une histoire d'amour à 4 mains avec Ekuni Kaori: lui relatant l'histoire par le personnage-narrateur masculin et elle, en un récit inverse, mais étonnament disymétrique, par le point de vue du personnage féminin. Ce livre a été adapté au cinéma ( avec un titre à la con, hélas: "Entre calme et passion", à mon sens beaucoup moins vendeur que l'original: Reisei to jônetsu no aida). Voilà. Après, on ne va pas en faire des kilomètres, je vous engage à lire ce que le monsieur a produit, c'est assez joli. On va s'arreter là pour l'auteur et parler sans tarder du roman...

L'Histoire:
Nous sommes à Tokyo, c'est le printemps et Arata, un jeune trentenaire sorti de l'école depuis 6 ou 7 ans de petites galères, est aujourd'hui est employé municipal. C'est moins glamour que son amour pour la guitare et les soirées entre copains mais son métier insolite - être chargé par la mairie de contrôler les nuisances sonores de son quartier- lui permet tout de même une solitude et un rapport au monde par le son tout à fait particulier. Son métier est un peu chiant mais personne ne l'emmerde. Son appareil à mesurer les décibels en main, il parcourt Tokyo en tant que médiateur entre les responsables de nuisances sonores et les habitants victimes de ces mêmes nuisances.
Coté personnel, ça ne va pas fort. Fumi semble de plus en plus distante et de moins en moins atteignable. Il ne va plus qu'une fois par semaine chez elle, et c'est limite s'il ne se trouve pas à dormir sur le canapé... Alors il s'attarde de plus en plus fréquemment chez Mariko, au sourire qui fait tout oublier. Bref, il se plonge dans le boulot, du heavy métal plein les oreilles et mesure les decibels dans différents quartiers de Tokyo. Et puis la révélation. Il enlève son casque et arrête de traiter les bruits pour commencer à sentir les sons... Très vite se fait jour en lui l'étrange projet d'établir une carte sonore de son quartier, qui lui apparaît alors sous un jour nouveau, puis de la mégalopole tout entière. Il sera aidé par un ancien camarade de classe rencontré par hasard en pleine déchéance entre alcoolisme, divorce et abandon de son fils... Arata, ballotté entre Fumi, qui s'éloigne de lui et qu'il finira par mettre sur écoute, et Mariko, autrefois maîtresse et bientôt thérapeute érotique qui répond au téléphone rose, notre personnage cartographie et donne forme à son trouble dans une ville devenue chambre d'échos de ses dissonances intérieures. Avec ce roman singulier et vibrant, Hitonari Tsuji, ancien membre du groupe "Echoes" (paye ta vanne), nous fait découvrir un Tokyo nouveau entre brouhaha modernes, sons traditionnels et resonnances personnelles de ces habitants.

Moi j'ai beaucoup aimé. On se reconnait facilement dans certains passages... entre le bruit des autres, et sa propre voix, c'est parfois loin d'être facile de rester à l'écoute... [j'arrête là les vannes nases]. Le roman sur fond de bande son rock... sans trop de début ni de fin... Un bon roman, juste trop court. Play again.

photo narimania


Bande son:
Stereo Total- Tas de tôle
Boris Vian- Je suis snob
The Chalets- Love Punch
Tiger Lilies- 25 Minutes

16.4.06

La galette du Roi

" Je m'appelle Para One, j'ai 23 ans, je suis hétérosexuel. J'ai commencé à faire du son il y a dix ans environ, sur un Macintosh Plus en écrivant des textes tout seul, de mon côté. J'habitais Chambéry , et j'étais à l'époque assis en cours à côté du seul autre mec du collège qui écoutait du rap : on a donc décidé de monter un groupe, la "horde des assassins solidaires contre la haine", aux initiales "hasch", on trouvait ça super cool. Mais comme c'était paradoxal, ce nom, j'ai décider de m'appeler "Para", et pour le graffiti je rajoutais le "One" pour me la raconter."



Moi je crois que le "one" a été rajouté bien plus tôt, alors qu'il était tout
petit et se faisait tirer la vedette par son homonyme d'alors, le rappeur chien Para Pa.

Passons. Sort en juin Epiphanie de Para One. Et c'est attendu autant que prometteur.





info => ici
des titres à écouter, comme dudun dun sur
sa page myspace
http://www.institubes.com/

15.4.06

Joyeuses Paques



moi je me casse...

Top 8 bouquins, façon Topo

Les livres que Dash aiment beaucoup passionnément fort
(littérature classique)
Jules Verne
Vingt Mille lieues sous les mers>

Flammarion 2005
6,46 euros
(jeunesse)
Annie Kluber
A plus tard Gérard >

Casterman 2005
9,46 euros
(BD)
Marjane Satrapi
Persepolis, T1 >

L'Association 2000, Ciboulette
13,30 euros
(manga)
Jirô Taniguchi
Quartier lointain, T1>

Casterman 2002
12,31 euros
(littérature moderne)
Jeffrey Eugenides
Middlesex>

Points 2004, 8,55 euros
(polar)
James Ellroy
Destination morgue >

Rivages 2006, 7,60 euros
(western)
Elmore Leonard
Valdez arrive>

Rivages 2005
7,13 euros
(collectif)
Collectif Bordel
Bordel au Stade>

Flammarion 2006,
14,25 euros

11.4.06

Suicidal tendancies

Il fait beau, on est en Avril, le CPE est mort et il me reste des palmitos... mais on ne me la fait pas.
Le bonheur est loin d'être aussi simple.
Envie lugubre et malsaine autant que curiosité naïve, je me penche cette semaine sur le suicide dans les romans. Parce que derrière le dépressif se cache souvent qui l'humoriste, qui l'amateur de mystique ou de fantastique quand ce n'est pas carrément l'amoureux de l'aventure totale... Space moutain version sans ceinture. "La mort est le plus bel instant de la vie, c'est pour cette raison qu'on la garde pour la fin". Cette semaine au s'attaque aux impatients...

Alors dans l'odre de ce que j'ai farfouillé...

Le club du suicide:
Cela se passe dans une demeure bourgeoise à l’abri des regards, au milieu d’un quartier popumoche de Londres. Pour 40 livres, les désespérés de bonne famille et autres évaporés fragiles sont reçus par le président du club du Suicide pour un entretien préalable où ils doivent faire la preuve de leur désir de mort. Et c’est une partie de carte qui décide de qui verra son souhait réalisé parmi l’assemblée des membres. Le principe est simple: celui qui tire l’as de pique obtient son passeport pour un au-delà devenant la cible de celui qui tire l’as de trèfle, désigné pour être son bourreau. Tout candidat au suicide est donc également candidat au meurtre. Gestion des ressources assez simple.
Et là, patatra, il se trouve que le hasard conduit le Prince Florizel de Bohême, sorte de jeune bourgeois voyageur aventurier érudit, après pari et rencontre étange dans un sombre bar, à la porte de ce lieu de perdition. Ce qu’il y découvre l’horrifie et il va tout faire pour empêcher le sinistre commerce du président du club du Suicide, cynique commanditaire de ces meurtres en série. C'est british, entre Philéas Fogg et John Steed, avec une dose de mousquetaire (le colonel Geraldine fidèle compagnon de Florizel est la caution muscle) et hélas une pincée de pensée de Mamie Nova, pour dire que quand même, quand on est riche et bien élevé, une banqueroute n'est pas raison suffisante pour se faire truffer de plomb le buffet... "Respectez-vous que diable, bande de petits sots!" croit-on lire entre lignes.
La touche plus, et bien c'est l'aventure, l'ambiance british Sherlockienne et la dose de fantastique dans un Londres bien flippant dans ses quartiers pauvres et sales... comme paris ou Edimbourg...



Petits suicides entre amis: une histoire assez bien partie, d'un groupe de scandinaves dépressifs, un texte plein d'humour et de décalages. Une russite qui à mon sens patine un peu pour dans un roman dont l'essence aurait fait une très belle nouvelle. Là aussi, la fin est plus ou moins convenue. Les suicidés ont parfois plus de courage que les auteurs! Enfin, voici ce que j'ai trouvé pour vous un faire un résumé plutot objectif. "Par un matin d’été, Onni Rellonen, un hommes d’affaires pour qui rien ne va plus, décide de se faire sauter le caisson dans une grange avoisinant sa maison. Là, il rencontre le colonel Hermanni Kemppainen, fort occupé à se pendre ! Bouleversés par leur rencontre, aussi fortuite que salutaire, les deux hommes nouent une soudaine et virile amitié. Et décident dans la foulée de publier une annonce dans un journal, afin de rechercher d’autres âmes en peine et d’organiser un suicide en masse, œuvre qu’ils espèrent magistrale et de haute tenure. L’opération est un succès, et des quatre coins de la Finlande, les suicidaires affluent. Aidés dans leur tâche par une belle rousse dépressive, la directrice adjointe Helena Puusaari, les deux hommes organisent alors le convoi du funèbre cortège, à bord d’un autocar flambant neuf, vers son but ultime : les eaux glacées de la Norvège." Donc oui, ça match comme on dit quand on est cool et qu'on sait que cool ne se dit plus. Mais ne révolutionne pas. Je cherche un peu plus que le "piquant" ou le "bien vu"... Continuons...



Manhattan suicide addict: Un livre qui cogne, moi qui souhaitais me faire plus ou moins peur. Là j'ai été calmé, par l'esthétique du catastrophique. je vous colle le résumé de l'éditeur, moi j'ai été surpris, j'y ai trouvé de très belles choses et d'autres bizarement sordides, sans vraiment pouvoir où était la différence entre les deux clichés...? Voilà, il y a des choses qui parlent, d'autres qui froissent et certaines même qui révulsent.
Yayoi Kusama, on la savait excentrique, on la découvre scandaleuse, incorrecte, embarrassante mais sacrément juste et nécessaire.Publié pour la première fois en 1978, à son retour à Tokyo après un long exil volontaire à New York, Manhattan suicide addict, n’avait jusqu’alors connu de traduction.Il est presque compréhensible que personne n’ait voulu se lancer dans la traduction d’un tel brûlot qui met à mal, non seulement le puritanisme américain, protestant et honteux, mais surtout la bonne forme, par la totale incorrection du propos et sa manière – précise et onirique à la fois, factuelle jusqu’à l’hyperréalisme et délirante simultanément. C’est l’histoire d’une artiste d’avant-garde qui tourne mal, qui s’affiche en Pimp Kusama, fournissant à l’élite médiatico-intellectuelle (des deux sexes) une cohorte de jeunes éphèbes gay en rupture de famille. Mais c’est aussi l’histoire d’une souffrance, d’une jeune femme en proie à un syndrome narcissique avec dépersonnalisation et hallucinations que l’usage immodéré de drogues en tous genres apaise (et/ou accentue ?).L’histoire d’une réécriture des années 60 à l’aune d’un Japon étouffant qui malgré tout accueillit sa prose et la célèbra.Née en 1929 au Japon, Yayoi Kusama, s’embarque pour les Etats-Unis en 1957. Dès 1959 à New York elle expose sa peinture, abstraite, sans composition, souvent monochrome et répétitive jusqu’à l’obsession. Elle aborde en parallèle la sculpture en recouvrant des objets quotidiens de protubérances molles phalliques. Ces objets inclassables se multiplient en même temps que l’artiste met en œuvre des actions de rue – happenings et performances dénudées – dans les lieux symboliques de la ville tout autant que des orgies débridées dans son propre atelier. En 1973, malade, elle repart pour le Japon où elle s’enferme dans un hôpital psychiatrique qu’elle n’a plus quitté depuis. Trouvant refuge et confort, suivie par des médecins amis, elle s’y organise une vie de travail et d’écriture, à l’écoute de la ville et protégée d’elle en même temps. La reconnaissance venue dès les années 80 et la consécration internationale des années 90 lui confèrent désormais une place de tout premier plan dans l’histoire des avant-gardes mais aussi dans l’actualité d’aujourd’hui.



et pour finir un film... parce que parfois on regarde des films aussi...


Suicide Club:

le pichteuh... attention ça envoie...

Tôkyô. Gare de Shinjunku. Cinquante-quatre lycéennes se donnent la main et sautent toutes ensemble sous le train qui arrive alors... Cet étrange suicide collectif, n’est que le premier d’une longue vague qui va déferler sur tout le Japon...
Toshiie Kuroda et Kenji Shibuwasa, deux flics, sont sur l’affaire... pas évident. La police trouve sur les lieux du premier suicide, un sac de sport contenant plusieurs centaines de mètres de morceaux de peaux humaines cousus les uns aux autres... Les pistes se multiplient, tandis que les suicides ne cessent... Les forces de l’ordre sont dépassées.
Le web semble être une piste plausible ; tandis que Shibusawa dialogue par écran interposé avec une certaine ’Kômori’ ("Chauve-souris") à propos d’un étrange site sur lequel des points rouges et blancs seraient censés représenter le nombre de suicidés, le fils de Kuroda, découvre quant à lui un "groupe" anti-suicides dont on peut rejoindre les rangs en envoyant un simple mail... mais l’enquête semble faire du surplace. En parallèle, le Japon est submergé par l’apparition d’un idol band, ’Dezâto’, dont les chansons sont fredonnées par les trois quarts de la population. Puis, un "club du suicide" fait son apparition ; l’instigateur, un certain Genesis y prône le suicide... bidon ou pas ? crimes ou suicides ?... la police ne sait plus sur quel pied danser, tandis que les morts ne cessent de progresser...

Pour le coup, j'ai vraiment été mal. Pourtant c'est de l'horreur pas compliquée, ça marche parce que c'est un peu calibré pour, avec quelques facilités quand le scénario patine, et de jolis beaux plans et ralentis pour nous mettre complètement à genoux... Mais la scène de la ligne jaune que tous ces petits pieds dépassent dans la station de métro... c'est prenant. Bien joué.



Tout ça pour dire que cette semaine suicide m'a donné envie d'entamer une semaine crêpes au sucre la semaine prochaine, pour m'en remettre...

Lady! lady lady lay!!

Et ça aussi ça me chatouille.
et si je vous racontais qu'elle a foutu la branlée au grand mou de Clap Your Hands? au bassiste d'Elefant ou au chanteur des Lashes? hein? ça mate, hein??!

Surf du jour

La journée va être longue, et on va manquer de temps. Alors je vous livre ce qui me gratouille en ce moment, avec encore un message de qualité... de Music For Robots (un blog que je vous invite à ramener chez vous les soirs d'hiver)



I heart Germany

Ellen Allien & Apparat - Do Not Break

Today looks like another glorious spring day, and I've got something fun for you to listen to as you run around the city (ideal urban listening), drive around the countryside, or do whatever it is you're doing today - in my case, it's sitting behind a desk and trying to figure out my server backup problems.

On to the music. This is the meeting of two, I think, ingenious musical minds: Ellen Allien and Apparat. I've featured both of these artists here on MFR more than once, because they're both on the cutting edge of Germany's music scene. Allien is the head of the Berlin-based Bpitch Control label, and Apparat (ne Sascha Ring), co-runs the Shitkatapult label with his partner Marco Haas, aka T.Raumschmiere. Respectively, they've both released a handful of classic electro/techno records, particularly Allien's Berlinette album, and Apparat's recent Silizium EP - both well worth your investigating if you aren't aware of them.

Well, now Bpitch is releasing this incredible collaboration they've done, in album form, Orchestra Of Bubbles - the record really sees the fusion of their techniques and songwriting, especially on this track, all cut-up and banging, as well as the opener "Turbo Dreams," on "Way Out," "Jet" and the slowed way down "Edison" and closer "Bubbles." All highly recommended. The record is out next week, April 17, and will be available via the Bpitch market (best for Europe), or from our friends at Forced Exposure (US) or Boomkat (UK).

They're doing a handful of live dates to support the record too, including the summer festivals-circuit (June-july) in Germany, Spain, the UK, Belgium, and the Netherlands - check the website for the details.

7.4.06

Friday wear


Pendant que Coquillages s'étale de tout son petit corps de mollusque sur les plages de Norgévie (où il doit bien se cailler la coquille), Dash s'amuse à se confronter au jazz. Et comme il n'y connaît rien, il rigole beaucoup.

Hier soir, j'ai eu la chance et le bonheur d'assister, dans le cadre du Festival Blue Note, au concert d'Heather GREENE et de TOK TOK TOK à la Boule Noire. Et c'était tellement sympathique, que je suis ressorti avec des CD et les autographes des jeunes filles.

Heather GREENE: elle est jolie, elle parle un peu le français mais n'est pas complètement "courante". Elle est fortement symphatique, et va pouvoir être distribuée en France . Issue du café concert, elle se sent visiblement à l'aise sur scène, même en conditions exceptionnelles (30 min de balance car la guitare et la batterie sont arrivées par avion dans l'apres midi... quant à la contrebasse, elle l'a carrément dégotée dans un bar du 18ème la veille). Bref, bon esprit et bonne ambiance.
Paroles touchantes, jamais sirupeuses, même si on sent Norah Jones dans certains élans. Une vraie puissance dans la voie et surtout surtout, des rythmes travaillés et jamais trop faciles.
Faites l'essai, en écoutant des petits bouts de son dernier album, Five Dollar Dress, juste ici:

Just What I Needed
3:27 (mp3, 96kbs) ©2006 by Heather Greene

Not Exactly
2:41 (mp3, 96kbs) ©2006 by Heather Greene

I Wrote Your Name
6:04 (mp3, 96kbs) ©2006 by Heather Greene

Pour plus d'infos, le site officiel, un entretien avec L'Huma


Tok Tok Tok : une formation allemande, bien huilée, péchue même avec un saxo qui sait faire la batterie avec la bouche comme un vrai de vrai, un clavier terrible, rapide et instinctif, une basse bien présente et loin d'être terne ou facile. Des standards repris avec talents et beaucoup beaucoup de complicité avec un public heureux et au plaisir communicatif.
Une vraie belle découverte, à laquelle je m'empresse d'ajouter ici les propos de quelqu'un de plus au courant que moi...

L'allemagne est remplie de talents en particulier en matière de downtempo et de jazz : Tok Tok Tok est sans discuter, un de ces talents là. Rendons d'abord à César ce qui appartient à César : C'est mon frère de coeur et de musique, mon Babs, qui à l'origine de cette superbe découverte.. Quand il m'a proposé d'aller y jeter un oreille, j'ai tout de suite été accroché par le son et la voix du groupe. La voix en fait c'est celle de Tokundo Akinro, une délicieuse nigérienne qui s'est associée à Mortein Klein pour former cet excellent quartet. Coté univers, on se retrouve plongé dans une sorte de jazzy soul lounge tout simplement divin. Tout y est, un son de toute beauté, une écriture plutot riche et variée, arrangements et instrus jazzy à souhait et la fameuse voix de Tokundo... Difficile de vous dire lequel des 3 albums choisir, difficile parcequ'ils sont complémentaires et rivalisent de titres splendides... Le plus simple c'est de vous offrir les 3, "About" (le dernier en date), "It took so long" et "Ruby Soul"...

3.4.06

Podins mondains...

Mardi, rien...
Mercredi, plein!

-Cocosuma
-Fancy
-Emile( Arcade Mode) / Tacteel
-Alice&Sarah Conor
-xavier( Justice)-So me-DJ Mehdi
-The Neistat Brothers( From N.Y)
-Detect & Fuzati (Klub des Losers)

1.4.06

Moi je répète et j'me la pète!

sourya
DJ set ce samedi @ shebeen
Voila, tout est dans le titre. C'est gratos, allnightlong, la biere est à 5€ et on peut venir habillé en jogging si on veut alors je vois franchement pas pourquoi s'emmerder au parisparis. Pour la playlist on verra plus tard. Mais on mettra des trucs bien. Et en plus c'est l'anniversaire de chris.