27.7.07

Des initiatives qui vont dans le bon sens

On aime ou on aime pas.
Mais l'idée que le livre mérite un support autre que les phrases lentes et ineptes de Guillaume Durand est à mon sens une lourde évidence. Le service public ne rend plus service qu'à lui même. C'est à l'éditeur de se sortir les doigts de la confiture des tartines du Deux Magots pour le livre, voire même pour l'écriture... On ne valorise pas, on ne vend rien, on aime.

Que le support soit... et bam, il fut... une video dailymotionnée avec de l'amour, des bouts de ficelles et des fraises tagada et on obtient ça, des initiatives tantot cool, tantot zarbi...

pour la sortie d'"Au secours pardon" de Beigbeder







Pour la sortie "Je reviens de mourir" d'Antoine Dole

20.7.07

A cause des garçons


Rêves de garçons
Laura Kasischke



Christian Bourgois
252 pages, 25€




L'auteur:Laura Kasischke a étudié à l'Université du Michigan, elle a gagné de nombreux prix littéraires pour ses ouvrages de poésie ainsi que le Hopwood Awards; elle a également reçu la Bourse MacDowell. Elle enseigne l'art du roman au collège de Ann Arbor. Elle vit dans le Michigan, état dans lequel se déroule son roman « Suspicious river» (publié aux Etats-Unis en 1996). Ses poèmes ont été publiés dans de nombreuses revues.
(Merci Christian Bourgois, c'est vague, mais c'est aussi bien, hein...)

Le pitch de l'éditeur: Combien d’histoires terrifiantes racontées autour d’un feu de camp entre deux chamallows grillés ? À la fin des années soixante-dix, trois pom-pom girls quittent leur camp de vacances à bord d’une Mustang décapotable dans l’espoir de se baigner dans le mystérieux Lac des Amants. Dans leur insouciance, elles sourient à deux garçons croisés en chemin. (ndlr et montrent leur nibards surtout) Mauvais choix au mauvais moment. Soudain, cette journée idyllique tourne au cauchemar. Plongée au cœur d’un univers adolescent capté et dévoilé avec une justesse sans égale. Une fois de plus, Laura Kasischke s’attache à détourner avec beaucoup de férocité certains clichés de l’Amérique contemporaine et nous laisse, jusqu’à la révélation finale, dans l’imminence de la catastrophe.


Mon humble avis de moi:

Comme le résumé l'a laissé entendre, l'histoire évolue avec pour décor des clichés, très version 80's, liés au sortir de l'adolescence aux US. Un roman avec pour contexte donc "la naissance de la femme, de la majorette un peu écervelée mais tellement attendrissante et pleine d'idéaux ... à la ménagère résignée vouée à la bonne cuisson de ses cookies". En gros. Je ne vous cacherai pas que je me suis senti un peu spectateur de ce roman. L'écriture est bonne, on a quelques scènes pas mal du tout, et le jeu des flashbacks me plait bien, je suis très client, mais de manière générale, je trouve que ça ne prend pas. L'aspect psychologique de l'évolution des personnages, qui est visiblement la marque de fabrique de Kasischke, et que j'avais adoré dans son précédent roman, s'est retrouvée perturbée par un contexte série B, téléfilm d'M6. L'Amérique bulldozer sans complexe, qui enterre ses blessures et ses erreurs dans le silence et les revoit lui péter à la gueule plus tard... Ouais... La leçon est simple, par l'exemple, enrubannée dans le cliché... Mais la chose encore plus dommage je trouve, c'est que les passages érotico-charnels (les adolescentes ont découvert leur corps, et tâtonnent un peu, sans encore vraiment de complexes) sont assez cru et bien ficelés, mais font complètement 'déposés', un peu 'trash pour trash, parce que sinon il se passe pas grand chose'.
Je ne dirais pas que cette lecture soit un échec. Je pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises lectures mec... Non, tout simplement parce que l'écriture, le ton, m'ont plu. J'avais aimé "Suspicious River" alors je vais certainement tenter "A moi pour toujours". Je suis comme ça, il en faut plus pour me repousser.

17.7.07

Pour le plaisir et pour l'ailleurs


James Hawes
Pour le meilleur et pour l'Empire
L’Olivier
348p /21€

Un mot sur l'auteur:
Après des études au Hertford College d'Oxford, James Hawes veut devenir dramaturge et comédien. Mais il est vite forcé d'admettre que son talent réside ailleurs et après avoir enseigné l'anglais en Espagne (un peu comme le héros loser du roman) et avoir travaillé comme archéologue, il retourne sur les bancs de l'université et prépare un doctorat sur Nietzsche et Kafka à l'University College London en 1987. Il donne ensuite des conférences en Irlande de 1989 à 1991, puis enseigne l'allemand à l'université de Swansea. Il ne publie son premier roman qu'en 1996, 'A White Merc With Fins', mais ne cesse d'écrire depuis, dans le genre du thriller. Son deuxième roman, 'Rancid Aluminium', suit donc en 1997, et James Hawes tente de l'adapter au cinéma, ce qui est un échec total. Suivent 'Dead Long Enough' en 2000 et 'White Powder, Green Light' en 2002. En 2007, 'Speak for England' est traduit en français sous le titre 'Pour le meilleur et pour l'Empire'.

Le pitch: A quarante ans, Brian Marley constate que sa vie est un fiasco : divorcé, professeur d'anglais sans diplôme, il peine à joindre les deux bouts et n'a aucune ambition. Il rencontre un ancien ami, producteur de télévision, qui lui propose de participer à un jeu de téléréalité dans lequel les concurrents doivent survivre dans la jungle avec pour seul équipement une caméra numérique et quelques rations de pain et d'eau. A la clé : un chèque de deux millions de livres. Alors qu'il est sur le point de remporter le jeu, deux hélicoptères des équipes techniques de l'émission s'écrasent, tuant le dernier concurrent en lice contre Brian. Ce dernier se retrouve à errer dans la jungle, tombe d'une falaise et atterrit au milieu d'une colonie anglaise formée par les rescapés du crash d'un Comet IV en 1958 et leurs descendants. Elle est dirigée par un ancien militaire qui prône le culte de la mère patrie, de l'armée et la haine du communisme, et a pactisé avec une tribu d'aborigènes cannibales assurant sa protection. Tous finiront par repartir pour Londres...

L'avis du lecteur entre le TGV et le barbecue:

C'est un livre sympa tout le temps que le récit se cantonne au choc marrant entre personnages ubuesques au coeur de la jungle. Dès que l'on sort de ce cadre très Indiana Jones chez les Monty Pythons, ça dérape un brin et c'est dommage. Parce que l'acidité et l'ironie étaient déjà là, et je pense pas que c'était la peine de tout barbouiller de burlesque pour aller finalement trop loin... Mais bon, exactement le bouquin vacance quoi... assez fin et drole. Je l'ai déjà passé à quelqu'un qui partait en camping, ce qui est un signe plutot explicite. En terme de vacance, bien sûr, tant qu'en terme de bouquin pas mal.

12.7.07

Nuages et tache de vin...


David Mitchell
Cartographie des nuages
L’Olivier
23€






Il y a des tâches de vin contre lesquelles les dunes de sel en bout de table ne peuvent rien. Pas même le nouveau Cillit Bang de Mémée Rivoal ne pourra lessiver la chose écarlate. Je veux parler de ce que l'on appelle communément la tâche de naissance autant que "la tâche de vin". En terme corrects, cela se dit 'angiome plan' et ce n'est en fait qu'une simple malformation de vaisseaux sanguins (ou lymphatiques) anormalement dilatés, et dont l'origine est encore mal connue. De ce que je viens de lire, un enfant sur dix environ a un angiome. Un peu comme le petit Gorbatchev sur le haut de son front... Une tuile quoi, mais bégnine. Tout dépend surtout de l'endroit où ça s'accroche, ce genre de bestiole.

David Mitchell, le déjà joyeux réalisateur des "Ecrits Fantomes" a choisi de la coller sous l'omoplate de ses personnages de son dernier roman, "La cartographie des Nuages" paru chez l'Olivier cette année. Les personnages ? Ewing, un homme de loi américain quittant la Nouvelle-Zélande à bord d'une goélette, au milieu du XIXe siècle ; un jeune compositeur, Frobisher, qui séduit la femme du musicien génial mais myope comme une taupe dont il est le secrétaire particulier (nous sommes en 1931) ; Luisa Rey, une journaliste d'investigation au célèbre père correspondant de guerre, sur la piste d'un complot nucléaire, dans la Californie des années 1970 ; un androïde condamné à mort par un Etat situé dans le futur, etc... Sans le savoir, tous ces êtres sont liés par une destinée commune tissée par le temps, et dont le dessein n'apparaît que progressivement. Chacune de ces vies est l'écho d'une autre et revient telle une phrase musicale répétée au fil d'innombrables variations. Et l'importance de cette 'tache de vin', vous voulez me demander, hein?

Et bien lisez ça tout seul, ça vous fera du bien.

C'est le bon-livre-pour-vacances-pourraves-volume-1.

Demain, "Pour le Meilleur et pour l'Empire" de Hawes.

4.7.07

Control

Ce sera à n'en pas douter, le film à voir en Septembre.

Premier film du photographe néerlandais Anton Corbijn basé sur la vie de l'anglais Ian Curtis - chanteur de Joy Division-, Control a reçu deux prix à la Quinzaine des réalisateurs, section parallèle du Festival de Cannes (le prix Regards Jeunes remis à un premier ou un deuxième long métrage, et le prix Label Europa cinéma, attribué au meilleur film européen de la Quinzaine)







Control (2007) TEASER

We are the Fucking Stooges and thank you for fucking showing up!!!



Hier soir au Palais des Sports (merci la Boule!), Porte de Versailles, un des plus gros concerts de ma vie. Salle comble, fosse hurlante de fureur et de plaisir. Un public déchainé donc, et sur scène, l'indien à gueule d'iguane le plus célèbre de la planète, mettant en transe la totalité du public avec une énergie dantesque. Un concert tout simplement grandiose. Comment cet homme là, a-t-il pu se faire lever la foule aussi longtemps avec autant de force, se jetter dans le public à chaque chanson (quand il n'était pas occupé à se foutre à poil ou à nous cracher dessus).

Je garderai longtemps en mémoire son invitation sur scène, les slams de fous et les cris de la foule en demandant encore et encore...


Iggy Pop ne mourra jamais.

3.7.07

Branchez les guitares, Je m'en fiche, Je fais le rock!!

Il y a des bouquins qu'il ne faut pas louper. D'autres qu'on peut largement s'autoriser à zapper -par mégarde bien sur-



Le premier par exemple nous permet de reprendre la trace d'un des groupes les plus successfull du monde, parsemée d'anecdotes et de bonus track lancés par Mr James. Il est depuis moins rock'n roll, plus bon pater familias, avec cette étincelle d'intelligence qui transforme le renoncement en prise de recul et maturité... En plus il écrit bien et a une putain de bonne bouille. un mec qu'a tout compris quoi.
For Alex James (le bassiste de Blur), music had always been a door to a more exciting life: a way to travel, meet new people and, hopefully, pick up girls. La vie sympa quoi. But as bass player of Blur (tu vois, je le savais) - one of the most successful British bands of all time - his journey was more exciting and extreme than he could ever have predicted. Success catapulted him from a slug-infested squat in Camberwell to a world of private jets and world-class restaurants. As 'the second drunkest member of the world's drunkest band' life was always chaotic, but Alex James retained a boundless enthusiasm and curiosity at odds with his hedonistic lifestyle. From nights in the Groucho with Damien Hirst, to dancing to Sister Sledge with Bjork, to being bitten on the nose by the lead singer of Iron Maiden, he offers a fascinating and hilarious insight into the world of celebrity. At its heart, however, BIT OF A BLUR is the picaresque tale (le mot magique est laché) of one man's search to find meaning and happiness in an increasingly surreal world. Rock'n roll quoi... Pleasingly unrepentant but nonetheless a reformed man, Alex James is the perfect chronicler of his generation - witty, observant, frank and brimming with joie de vivre. BIT OF A BLUR is as charming, funny and deliciously disreputable as its author. Et ça veut bien dire ce que ça veut dire...




Voilà une vraie bonne idée de bouquin. En plus il est beau et pas encore trop cher.
On avait forcément déjà parlé du précédent livre, paru chez Allia, le "Rip it up and start again" (je vous colle le lien avec la célébrissime emission de Coquillages, relayée jusque sur la Blogothèque - et ouais!- ). Ici, Mr Simon Reynolds nous compile moultes articles écrits un peu partout, et fait même l'effort de revenir sur tel ou tel texte, avec un peu de recul, histoire de corriger une plantade ou recadrer une critique. Mais dans l'ensemble, je doute qu'il se soit gauffrer beaucoup. Comme dans le précédent volume, il tente d'apporter un contexte social, culturel et historique au développement des groupes et types de musique mis en lumière. Bref, c'est un vrai gros boulot, de terrain, fait avec gout par un bonhomme intelligent. Aucune raison de se priver de ce Bring the Noise...
La traduction arrivera dans 12 ans, alors on fait l'effort et on l'attaque direct. Une bonne mise en jambe pour réhausser son anglais si utile auprès des touristes cet été.

Follow for now, power of the people, say,
Make a miracle, d, pump the lyrical
Black is back, all in, were gonna win
Check it out, yeah yall, here we go again

Turn it up! Bring the noise!


Le Blog de Mr Reynolds