Les beaux jours ont fichus le camp aussi vite qu'ils étaient venus. Ce n'est pas ben grave en soit, en fait. On se dit juste qu'on attendra le tube de l'été jusque septembre prochain, et on patiente en imaginant les pique nique sauvages aux bords du canal à dégoiser de la crise d'automne du PSG avec un brin d'avance. Mais, force est de reconnaître que le quotidien en a pris un petit coup: le cadre a bougé sensiblement. Le TER Picardie s'est vidé des ses écoliers et trimballe maintenant une poignée de poilus vers les tranchées de navets qui les attendent, les gouttes s'évadant sur les vitres grasses. L'air est lourd et la chemise colle.
C'est le moment idéal pour écouter des choses pas trop mal, en lisant des trucs pas trop nuls. Donc on a fouillé dans ses cartons, et on a retrouvé des petites pépites d'authenticité près desquelles on était passé trop vite. Je veux vous parler du disque de Soltero, "You 're no dream". Un mec épatant, une histoire touchante. Des textes vrais et un voix juste éraillée ce qu'il faut pour éviter la pale copie d'un Dylan francophile. Le mec est folk, il écorche autant qu'il s'est fait écorché. Ses chansons valent l'abonnement carte fréquence grand voyageur.
C'est le moment idéal pour écouter des choses pas trop mal, en lisant des trucs pas trop nuls. Donc on a fouillé dans ses cartons, et on a retrouvé des petites pépites d'authenticité près desquelles on était passé trop vite. Je veux vous parler du disque de Soltero, "You 're no dream". Un mec épatant, une histoire touchante. Des textes vrais et un voix juste éraillée ce qu'il faut pour éviter la pale copie d'un Dylan francophile. Le mec est folk, il écorche autant qu'il s'est fait écorché. Ses chansons valent l'abonnement carte fréquence grand voyageur.
Bercé par le roulis, la joue sur le feutre rèche des sièges vert clope, on respire l'acier des freins et on s'endort le ventre barbouillé. On voit mieux sans le soleil dans les yeux. Et on voit mieux tout seul, aussi. Mais on voit surtout carrément mieux les paupières closes... On oublie le Soltero du Pop'In pour l'imaginer en paysage 16/9ème.
"Un mec tout seul. Il se ballade avec sa guitare en plein Limousin. Il a l'air de se cailler, dans le vent cinglant, malgré son bonnet péruvien et son pull en poils de chèvres. Oui, ça sent les ajoncs trop humides et la mousse trop sèche. Il voudrait jouer un petit quelque chose, mais avec ce vent, autant laisser tomber. Il se contente de s'assoir sur un rocher, se déchausse et se masse les bout des pieds: deux heures de marche au milieu des vaches pour arriver là, au centre du rien, et on s'aperçoit qu'on n'a même pas pris son briquet, et qu'on a lutté 5 min pour se rouler cette cigarette inutile... Soudain, il réalise que l'odeur étrange, ce n'est pas l'automne, ni même la ferme plus bas, mais juste ses pieds. Ce mec est un vrai poète, et il vient de s'en rendre compte: être bohême, c'est sentir de pieds"
Des liens:
- une critique d'Arte
- une interview dans PopNews
- son site myspace