J'ai suivi les conseils de ceux qui savent: on aura Foenkinos dans le panier des prix littéraires de cette année, alors autant regarder de plus près s'il s'est remis de sa bio sur Lennon avec son roman de la rentrée, "Les Souvenirs". Après le carton de "la Délicatesse" (j'aurai du parier que ça nous obligerait à revoir A. Tautou, ou Gad Elmaleh, j'aurai gagné de l'argent), le petit bonhomme frisé est suivi par une foule de fans en délire.
Puisqu'on va discuter souvenirs, autant vous avouer que j'avais personnellement bien kiffé "Le potentiel érotique de ma femme", mais que si cela m'avait paru être bien le signe de l'intelligence et du talent, ça ne sentait pas le danger, l'audace ou rock'n roll. Du moins, croyais-je à l'époque. En fait, ce mec est un putain de punk. Mais j'y viens.
Je voyais Foenkinos comme une Tania de Montaigne en mec, avec les mêmes yeux pétillants, un type de Will Self , avec les mêmes idées, mais en moins costaud, complexe franchouillard oblige.
Donc j'ai lu "Les Souvenirs".
Et j'ai découvert le fils illégitime d' Alexandre Jardin s'engraissant et perdu pour la France dans les limbes des coloriés... et de Michel Drucker, qui sur Europe 1 tous les matins à 10h30, kidnappe les vieux revenus des courses ...
On a du talent, on sait écrire, (bien sûr, il est futé, parfois on sourit), on parle de souvenirs, de nostalgie, du temps d'avant et on en vient à se fendre la pêche de se sentir vieux, de se laisser aller au rythme gériatrique d'une littérature près du radiateur... On est chapitre 27, on n'a pas fait gaffe, et on est MORT!!
On est dans l'idée d'une punk attitude, qui se veut être hors du système et ne cherche pas à lutter contre. Ok. Alors allons donner de l'eau à mamie avant que ne dessèche.
Et filons lui le Goncourt pour les deux vannes et demies par chapitre.
Je suis énervé parce que ce mec est bon. Il pourrait faire de grandes choses. Il a même cherché à faire de grandes choses. Puis finalement non, il te sort un roman type monsieur tout le monde.
Un gâchis.
Et ça m'énerve.
Parce que ça va s'arracher comme des petits pains. Gallimard en fait sa tête de gondole... à croire que tout le monde n'a pas lu Jenni, même chez eux...
Le mot de Gallimard:
Vous, (oui, vous!) ronds de cuir, vous me devez 18.50€ !!
Il me reste à espérer que Benjamin Berton et "La chambre à remonter le temps" propose sur la même thématique (le couple, l'installation, la maturité puis l'ennui), un truc plus proche de la "Maison des Feuilles" de Mark Z. Danielewski que le tristounet et "bien pensant, mais pas trop" roman de Foenkinos.
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Foenkinos veut mettre la jeune génération d'écrivains sous DHEA
La vraie révolution littéraire de cette année, c'est la post-it war, mec: "Chéri, passe prendre du pâté et des olives, ce soir, les Morin viennent dîner"