L'auteur:
BIOGRAPHIE :
Né en 1972, Yann Apperry est considéré à juste titre comme l’un des écrivains les plus doués de sa génération(ndlr: disons qu'il est pas mauvais, ne nous enflammons pas non plus...). Parallèlement à son travail de romancier, il est l’auteur de pièces de théâtre et librettiste (celui écrit les livrets de présentation des pièces lyriques et des œuvres chorégraphiques). En 1997, il a été pensionnaire de la villa Médicis (privilège accordé aux auteurs prometteurs) et a reçu la Bourse Jeune écrivain, décerné par la Fondation Hachette.
Ce trentenaire plutôt précoce a déjà écrit quatre livres : Qui vive (Minuit, 1997), Paradoxe du ciel nocturne (Grasset, 1999), et Diabolus in musica (Prix Médicis, Grasset, 2000) et Farrago, somptueuse balade dans l’Amérique profonde, à rebours des clichés véhiculés par l’industrie culturelle made in USA.
Son écriture se caractérise par une déconcertante facilité à dire les choses, par une limpidité extrême et par une sensibilité sans faille pour sonder, via des personnages atypiques, le cœur des hommes. Un jeune homme à qui s’ouvre une prometteuse carrière en somme....
Sources : fnac.com
BIBLIOGRAPHIE :
Qui vive (Minuit, 1997),
Paradoxe du ciel nocturne (Grasset - 1999),
Diabolus in musica (Prix Médicis - Grasset - 2000).
Farrago (Grasset - 2003)
Né en 1972, Yann Apperry est considéré à juste titre comme l’un des écrivains les plus doués de sa génération(ndlr: disons qu'il est pas mauvais, ne nous enflammons pas non plus...). Parallèlement à son travail de romancier, il est l’auteur de pièces de théâtre et librettiste (celui écrit les livrets de présentation des pièces lyriques et des œuvres chorégraphiques). En 1997, il a été pensionnaire de la villa Médicis (privilège accordé aux auteurs prometteurs) et a reçu la Bourse Jeune écrivain, décerné par la Fondation Hachette.
Ce trentenaire plutôt précoce a déjà écrit quatre livres : Qui vive (Minuit, 1997), Paradoxe du ciel nocturne (Grasset, 1999), et Diabolus in musica (Prix Médicis, Grasset, 2000) et Farrago, somptueuse balade dans l’Amérique profonde, à rebours des clichés véhiculés par l’industrie culturelle made in USA.
Son écriture se caractérise par une déconcertante facilité à dire les choses, par une limpidité extrême et par une sensibilité sans faille pour sonder, via des personnages atypiques, le cœur des hommes. Un jeune homme à qui s’ouvre une prometteuse carrière en somme....
Sources : fnac.com
BIBLIOGRAPHIE :
Qui vive (Minuit, 1997),
Paradoxe du ciel nocturne (Grasset - 1999),
Diabolus in musica (Prix Médicis - Grasset - 2000).
Farrago (Grasset - 2003)
L'histoire:
Soudain, une étoile filante a traversé le ciel de Farrago : "Je souhaite avoir un destin, j'ai murmuré. Je souhaite vivre une histoire qui fasse de ma vie un destin." L'homme qui chuchote ainsi dans la nuit se nomme Homer Idlewilde. Nous sommes en 1973, dans une bourgade perdue de la Californie. Tandis que les B52 pilonnent Hanoi et que les astronautes sont sur la Lune, Farrago rumine encore le refrain de ses pionniers : Far away, long ago, Farrago. Depuis qu'il s'y est établi comme vagabond, Homer traîne ses attentes et ses questions d'un bout à l'autre du comté. Il a pour compagnons Elijah, Duke, Fausto et Ophelia, membres comme lui de la confrérie des errants de l'Amérique profonde. Chacun à sa manière poursuit sans le savoir la même folie : devenir le héros de sa propre vie.
La Critique qui va bien:
Lire - Baptiste Liger (Juillet 2005)
Yann Apperry est un romancier nomade, tout au moins dans l'écriture et dans l'imaginaire qu'il déploie. La méthode «migratoire» semble lui réussir et fait de lui l'un des jeunes écrivains français les plus passionnants... pour Farrago (prix Goncourt des lycéens 2003), il explore un nouveau territoire: le grand roman américain à la Faulkner. Une véritable contrée d'adoption, pour ce fils d'une comédienne américaine et d'un poète breton, ayant passé son enfance entre la France et les Etats-Unis. Au début des années 1970, le brave Homer Idlewilde, sorte de vagabond à la Kerouac, attend nonchalamment le destin, dans une morose bourgade californienne... L'ampleur romanesque, alliée à une imparable singularité de ton, fait de Farrago une grande odyssée moderne. A l'image du nom Homer : la rencontre entre les Simpson et le géniteur de l'Illiade !
Yann Apperry est un romancier nomade, tout au moins dans l'écriture et dans l'imaginaire qu'il déploie. La méthode «migratoire» semble lui réussir et fait de lui l'un des jeunes écrivains français les plus passionnants... pour Farrago (prix Goncourt des lycéens 2003), il explore un nouveau territoire: le grand roman américain à la Faulkner. Une véritable contrée d'adoption, pour ce fils d'une comédienne américaine et d'un poète breton, ayant passé son enfance entre la France et les Etats-Unis. Au début des années 1970, le brave Homer Idlewilde, sorte de vagabond à la Kerouac, attend nonchalamment le destin, dans une morose bourgade californienne... L'ampleur romanesque, alliée à une imparable singularité de ton, fait de Farrago une grande odyssée moderne. A l'image du nom Homer : la rencontre entre les Simpson et le géniteur de l'Illiade !
L'extrait qui met tout le monde d'accord:
Pendant combien de temps l’ai-je poursuivie à travers les collines de Farrago ? Je n’en ai pas la moindre idée. Il me semblait qu’Ophelia ne me fuyait pas, bien au contraire, qu’elle nous frayait un chemin, qu’elle nous ouvrait la voie, à elle comme à moi, et que j’allais la suivre, ainsi, jusqu’au bout du monde et jusqu’à la fin des temps. J’étais ivre de joie, je ne sentais plus mes jambes, mes pieds ne touchaient plus le sol, je volais moi aussi, mais le plus étrange, dans tout ça, était le sentiment que j’avais de filer droit, sans détour, à la surface d’un monde où les obstacles, les virages, les raccourcis, les zigzags n’avaient aucun sens. Ophelia formait avec moi une ligne mouvante dont nous étions les deux croix, comme sur le dessin de Fausto, une ligne dont elle était la tête et dont j’étais la queue et qui se déplaçait sur la terre sans jamais s’infléchir. Il n’y avait plus de différence entre les distances terrestres et les distances à vol d’oiseau, il n’y avait plus qu’un trajet infini, un espace entre deux points qui étaient nos deux corps et que rien ne viendrait jamais combler, comme si l’important dans l’histoire, c’était la ligne elle-même, ce n’était pas elle, ce n’était pas moi, mais ce fil invisible tendu entre nos deux vies.
Entre un point et un autre, le chemin le plus court est l’amour, j’ai pensé, et j’ai compris que toutes les souffrances de l’humanité provenaient d’un même malentendu. Les hommes couraient après un but et n’arrivaient pas à l’atteindre, tombaient amoureux et n’arrivaient pas à aimer, se rendaient quelque part et se plaignaient du voyage, voyaient le temps filer et craignaient de mourir avant d’être vieux, vieillissaient quand même et vivaient dans l’obsession de leur fin prochaine, les hommes ne prenaient en compte que le point de départ et le point d’arrivée et oubliaient le chemin qui passe entre les deux. Or ce chemin existe quoi qu’il arrive, on ne peut ni l’allonger ni le réduire, on peut au mieux le reconnaître, et pour mon compte, c’est en courant derrière Ophelia que je l’ai reconnu. Cette intuition du chemin, je ne la devais qu’à mon amour, mais j’en étais fier malgré tout. (Pages 209-210)
Entre un point et un autre, le chemin le plus court est l’amour, j’ai pensé, et j’ai compris que toutes les souffrances de l’humanité provenaient d’un même malentendu. Les hommes couraient après un but et n’arrivaient pas à l’atteindre, tombaient amoureux et n’arrivaient pas à aimer, se rendaient quelque part et se plaignaient du voyage, voyaient le temps filer et craignaient de mourir avant d’être vieux, vieillissaient quand même et vivaient dans l’obsession de leur fin prochaine, les hommes ne prenaient en compte que le point de départ et le point d’arrivée et oubliaient le chemin qui passe entre les deux. Or ce chemin existe quoi qu’il arrive, on ne peut ni l’allonger ni le réduire, on peut au mieux le reconnaître, et pour mon compte, c’est en courant derrière Ophelia que je l’ai reconnu. Cette intuition du chemin, je ne la devais qu’à mon amour, mais j’en étais fier malgré tout. (Pages 209-210)
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