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On continues avec de la jeune pousse Flammarionesque et Beigbederienne... Le plus jeune auteur de la rentrée, Paul Jimenes signe ici son premier roman: "La Conquête de la Pologne", comme un mode d'emploi, une méthode bientôt plus que l'autopsie d'un voyage. Un roman sympathique, plein de promesses et de fraîcheur, dont ou oublie les quelques ratés tant l'enthousiasme prime.
L'auteur:
Une bonne partie de l'intéret de ce livre réside dans le fait que l'auteur n'est pas n'importe qui, même s'il se plaît à faire croire qu'il fait n'importe quoi. Paul Jimenes, à l'image du narrateur, est un penseur actif: un philosophe passionné de Lautréamont, qui choisit tantôt la plume, tantôt le micro pour crier au monde sa vérité. Du haut des ses 23 ans, le jeune garçon publie ici son premier roman, alors qu'il est déjà le père (au tiers) de titres punk rock assez remarquables par leur énergie, avec son groupe Jacky Shane and the Bavarians. Rajoutez à une collaboration étroite à un site internet tout aussi rock'n roll Armes et Cycles, et la coréalisation d'un feuilleton online. Vous obtenez un touche à tout dans la pleine fougue de sa jeunesse.
L'histoire:
Le pitch est assez simple: un garçon en pleine déconfiture amoureuse découvre l'ennui à Paris un été. Il décide de s'en échapper et de courrir vers la Pologne, à grand renfort de vodka. Il va voyager, loin et fort, dans un Paris vide pour atteindre une Pologne dont on ne verra jamais le sol. Par des chez de traverse, sa quête quasi initiatique sera parsemée de rencontres et de révélations plus ou moins sous vapeurs alcoolisées, et bientôt on ne parlera plus de Pologne mais de Polonia, la Pologne rêvée. Comme si le but du voyage, de plus en plus intérieur valait plus que le périple lui même.
Avis:
Un bon premier roman au sens où l'on découvre un style et une énergie originale, où les pièges de l'autofoction begbedérienne imbibée de Zubrowska sont plus ou moins évités, pour ne laisser tranparaître que la fraîcheur et l'enthousiasme du jeune homme.
De très bons passages, colorés "Chameau Sauvage", quand le discours animalier sur les loutres cotoie les dialogues hachés et étranges de l'ivresse. De petites coquilles lorsque les transitions sont rudes et le scénario secoué un trop sévèrement pour placer des polaroïds scéniques attachants ou même drôles. Mais au final, une bonne impression, qui fait regretter un roman trop court.
Personnelement, le texte a su faire remonter de bons (et de mauvais aussi) souvenirs de ce pays. L'identification a été même parfois assez forte. Et comme toujours dans des épreuves pareilles, la voie du retour est celle de l'amour... Donc pas de surprise, le narrateur ramènera quelque chose de sa Pologne, et pas qu'une simple gueule de bois.
Pour l'heure, extrait et prologue:
« En contemplant le ciel vide, je sus que Paris ne me retenait plus. Je partirais en Pologne, ou ailleurs à l’est de l’Europe. Je rêvais de grandes plaines matelassées d’herbe, de nuits fraîches où, lové dans une couverture un peu rêche, je regarderais mille milliards d’étincelles, roulant dans mes doigts une boucle de comète. Je rêvais d’une polonaise Wonderbra, avec qui franchir la ligne Curzon. Dans la verte plaine hérissée de pylônes électriques, survivances post-soviétiques, nous ferions l’amour, puis boirions de la vodka fraîche et brûlante comme la vie. »
1 commentaire:
super, mais on s'en fout... déjà que le blog de dash et coquillages on s'en fout alors la généalogie, les vieux et le reste, même pas je t'en parle!
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