27.10.05

Un livre de goût

Le livre de Gould
de Richard Flanagan
Auteur : Richard Flanagan
Edition: Flammarion

360 pages/23€


On parle aujourd'hui d'un très bon livre du début de l'année sur lequel on ne s'est pas assez penché, et on se dit que la pirouette n'est pas si mal, étant donné que cela nous évite de parler du dernier Bret Easton Ellis tellement tendance qu'il en devient vulgos.
(On fera ça plus tard, avec plus de style et moins de mièvrerie que sur Canal+ hier soir)
Bref...

Partons en voyage dans l'hémisphère Sud, au soleil, au début du siècle, histoire de prendre des vacances en avance sur tout le monde...

L'auteur:
Richard Flanagan est l’un des romanciers les plus en vue d’Australie. Né en 1961 sur l’île de Tasmanie, dans une famille d’origine irlandaise, il est arrière-arrière-petit-fils de bagnard, comme beaucoup de ses compatriotes. Il quitte l'école à 16 ans puis obtient la bourse Rhodes à l'université d'Oxford où il obtient un maste de Lettres. Plus tard il occupe des emplois d'ouvrier ou de guide sur le fleuve.

Il vit aujourd'hui en Tasmanie avec sa femme d’origine slovène et ses trois enfants.

Son troisième et dernier roman en date, Gould’s Book of Fish, a remporté en 2002 le prix du Commonwealth, qui récompense le meilleur roman paru dans les pays de l’ancien Empire britannique.

Bibliographie:

Le Livre de Gould Flammarion janvier 2005
Dispersés par le vent (2002)
A contre-courant (2000). (tout ça publié chez nous par Flammarion)

Présentation:

Lorsque Sid Hammet, faussaire australien, trouve dans une brocante le Livre des poissons écrit par le peintre forçat William Buelow Gould, il ne peut se douter de l'influence que vont avoir sur lui ces douze gravures de poissons et le texte chaotique qui les accompagne. Car l'ouvrage ne se contente pas de raconter la destinée de la colonie pénitentiaire de l'île Sarah qui, sous l'influence de son Napoléon des antipodes, a brièvement rêvé de devenir une nouvelle Europe avant de sombrer au milieu des flammes. Gould, forçat devenu prophète, a en effet compris que le monde entier était contenu dans un poisson ! Alors que la révolte gronde et peut à chaque instant basculer dans l'horreur, alors que l'amour transcende toutes les barrières entre le maître et l'esclave, c'est à un véritable roman des fondations que nous invite Richard Flanagan. Le Livre de Gould est plus qu'un roman : pour reprendre les mots même de son auteur, «le monde n'existait plus pour devenir un livre. Un livre existait désormais avec l'ambition obscène de devenir le monde.» Le Livre de Gould est un livre prodigieux, un défi littéraire écrit avec la gourmandise d'un Rabelais, l'humour d'un Laurence Sterne et la noirceur d'un Conrad quand il s'agit de sonder au plus profond l'inconscient de tout un peuple «élevé dans une prison devenue une nation». «Rares sont les chefs-d'oeuvre qui, véritables déclarations de guerre, transcendent les frontières traditionnelles imposées à la fiction. Mais Le Livre de Gould, tour à tour paillard et réfléchi, émouvant et caustique, glauque et visionnaire, est de ceux-là.» Washington Post «L'incroyable talent de Flanagan, son imagination et sa capacité à transmettre l'écho rabelaisien des plus grands auteurs picaresques rendent cet ouvrage mémorable et même - disons le mot - extraordinaire.» Los Angeles Times

Avis

Que pourrais-je rajouter à cela, si ce n'est mon pauvre petit avis de lecteur voyageur? J'ai adoré ce livre, tant par son récit passionné que pour l'objet lui même, lourd, coloré, à l'écriture fine, et comme dans le récit, constellé de dessins de poissons et d'hypocampes. (Chose assez rare pour être dite tout de suite: ce livre est beau!!)
Le plus impressionnant, c'est l'aspect mi-récit, mi-délire, mi-essai... Et ça fait beaucoup de 'mi' dans un seul roman. Mais c'est à peu de choses près ce que l'on ressent: une lecture d'un roman d'aventure historique (sur les fondations de l'ile, l'histoire de ce forçat et la création de la colonie) truffé de digressions comiques ou tragiques, de retours en Angleterre, d'avis sur les choses et le monde... Un discours à une seule voix, celle d'un prisonnier artiste à demi fou, qui cherche des auditeurs fantomes répondant de temps en temps pour orienter le flux des mots dans telle ou telle direction.

Un très bon livre, exotique et intelligent, beau et passionné, riche et drôle.

Bref, les australiens ne sont pas comme nous, lorqu'ils parlent de la possibilité d'une île, c'est d'une île abominable qui fait rêver... La classe...

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