8.8.08

Swing wing

Avec cette chaleur, on est bon à rien, c'est donc l'occasion de ne rien faire...

Mieux, plutôt que ne rien faire, choisissons d'en profiter pour faire n'importe quoi...

Et aujourd'hui, le Swing wing!!!



C'est LE loisir pour cette fin d'été 2008...

2.8.08

Soudain j'ai vu, voler les oies sauvages

Les documentaires animaliers, c’est comme la Hagen Daas : tu commences doucement sans vraiment en avoir envie… et tu finis 2h plus tard, défoncé sur le canapé, en te questionnant sur le sens de la vie. Moi ça me fait ça. Toujours surpris et toujours honteux lorsqu’il est trop tard.

La midnight chocolate cookies et son sirop chocolat, ou les loutres amazoniennes dévoreuses de piranhas, même combat. Ça me retourne et me laisse comme l’ex-femme de Bruce Willis : à Demi Mort. C’est un vrai problème : de volonté, de maturité ou même d’intelligence, mais c’est ainsi . Mon côté enfantin diabétique qui s’exprime. Je fuis les programmes de la 5ème à l’heure du goûter, je zappe le rayon surgelé du Monoprix. Mais parfois, fragile petite chose, je tombe. Et si, sur certains parfums exotiques à base de citron vert ou de noix de pays lointain, je peux faire quelques grimaces avant de tremper la cuiller, pour ce qui est du documentaire animalier, je peux accepter des plans fixes de fourmilières pendant 10 min, des scènes d’amour torrides entre campagnols du Saskatchewan ou même supporter cette monstrueuse voix off de star déchue dont on ne se souvient plus vraiment, mais qui reste attaché aux souvenirs, ou pire, la voix nasillarde d’un agaçant québécois jovial, qui vous racontent avec passion des choses aussi insipides que la sanglante lutte des classes entre doryphores dans les déchets ménagers en milieu urbain. Même ça, je prends.

C’est pour cela que lorsque j’ai commencé « La Chambre des Echos », de Richard Powers – un magnifique roman dont le cadre est la migration d’oies sauvages au-dessus de marécages Nord Américains du Nebraska-, ben instinctivement j’ai foncé au congélo faire un casse. Et devinez ce qui m’a laissé le plus anéanti après ce combo autodestructeur littérato-glucidique? Les pépites de chocolat sous le caramel? La stupéfaction de découvrir la fusion du Masque et la plume et de National Geographic… ou bien encore le désir irrépressible de donner une deuxième chance à Julia Roberts et sa fadasse Affaire Pélican? Les trois mon général.

Mark Shulter est un bon garçon du Nebraska : il ne s’est pas embêté à faire de longues études, et personne n’y a trouvé à redire. Ni sa mère, parfaite intégriste de l’Eglise locale en dissidence, ni son père décédé. Seule sa sœur, archétype de la réussite du tardif vilain petit canard éclos à la ville, a toujours cela un peu dommage, tant son frère était futé. C’est le mot : pas brillant ni courageux, mais juste un de ces petits ricains moyens, avec un grand sourire, l’œil vif, portant fièrement casquette, chemise écossaise et doudoune sans manche. Une sorte de Mac Gyver dilué dans la Bud Light, sans la coupe moche, aimant sa console et les copains, et un brin moins psychotique du canif suisse que le modèle d’origine. On sent bien que tout ne roule pas au mieux au pays des migrateurs à plumes, mais on se débrouille.
Puis c’est l’accident : le grand Mark se met au talus un soir, au volant de son superbe truck tunné par ses soins. Dans des conditions peu claires, qui plus est. Mais le résultat est là : la taule, le choc, le froid pendant des heures et le comas…
Il s’en sort miraculeusement, transformé à jamais. Sa sœur également, prendra l’accident en pleine figure. On apprendra a découvrir les forces et faiblesses insoupçonnées de notre cerveau, lorsqu'il est rendu marmelade et qu'il se réeduque. On apprendra à connaitre le professeur de neurosciences, un quinqua pas vraiment à l'aise avec son métier, en questionnement... qui profitera du syndrome Capgras donc Mark est atteint, pour se relancer dans son milieu et reprendre gout à ce qu'il fait.
Bref... un superbe livre, qui vous épluche la conscience comme on pèle un oignon, sur fond d'Amérique profonde et de nature en danger. Un livre bien, qu'on aurait aimé aussi brillant que le précédent, "le Temps où nous chantions",
mais on n'a pas toujours ce qu'on veut.
Je vous laisse à vos lectures. Les oiseaux se cachent pour mourrir, moi je me planque pour bouquiner. Bonnes vacances!