2.9.11

David Foenkinos m'a tuer



J'ai suivi les conseils de ceux qui savent: on aura Foenkinos dans le panier des prix littéraires de cette année, alors autant regarder de plus près s'il s'est remis de sa bio sur Lennon avec son roman de la rentrée, "Les Souvenirs". Après le carton de "la Délicatesse" (j'aurai du parier que ça nous obligerait à revoir A. Tautou, ou Gad Elmaleh, j'aurai gagné de l'argent), le petit bonhomme frisé est suivi par une foule de fans en délire.

Puisqu'on va discuter souvenirs, autant vous avouer que j'avais personnellement bien kiffé "Le potentiel érotique de ma femme", mais que si cela m'avait paru être bien le signe de l'intelligence et du talent, ça ne sentait pas le danger, l'audace ou rock'n roll. Du moins, croyais-je à l'époque. En fait, ce mec est un putain de punk. Mais j'y viens.

Je voyais Foenkinos comme une Tania de Montaigne en mec, avec les mêmes yeux pétillants, un type de Will Self , avec les mêmes idées, mais en moins costaud, complexe franchouillard oblige.

Donc j'ai lu "Les Souvenirs".
Et j'ai découvert le fils illégitime d' Alexandre Jardin s'engraissant et perdu pour la France dans les limbes des coloriés... et de Michel Drucker, qui sur Europe 1 tous les matins à 10h30, kidnappe les vieux revenus des courses ...
On a du talent, on sait écrire, (bien sûr, il est futé, parfois on sourit), on parle de souvenirs, de nostalgie, du temps d'avant et on en vient à se fendre la pêche de se sentir vieux, de se laisser aller au rythme gériatrique d'une littérature près du radiateur... On est chapitre 27, on n'a pas fait gaffe, et on est MORT!!
On est dans l'idée d'une punk attitude, qui se veut être hors du système et ne cherche pas à lutter contre. Ok. Alors allons donner de l'eau à mamie avant que ne dessèche.
Et filons lui le Goncourt pour les deux vannes et demies par chapitre.

Je suis énervé parce que ce mec est bon. Il pourrait faire de grandes choses. Il a même cherché à faire de grandes choses. Puis finalement non, il te sort un roman type monsieur tout le monde.
Un gâchis.

Et ça m'énerve.

Parce que ça va s'arracher comme des petits pains. Gallimard en fait sa tête de gondole... à croire que tout le monde n'a pas lu Jenni, même chez eux...


Le mot de Gallimard:

Le narrateur, apprenti romancier, prend conscience à l’occasion du décès de son grand-père de tout ce qu’il n’a pas su vivre avec lui. Il comprend que le seul moyen de garder l’amour vivant est de cultiver la mémoire des instants heureux. Dans le même temps, frappée par le deuil, sa grand-mère semble perdre la tête. Il assiste aux manœuvres des proches pour la placer en maison de retraite et vendre à son insu son appartement. Ce qu’il n’a pas su vivre avec son grand-père, il décide alors de le vivre avec elle. Il va la voir souvent, parvient à égayer sa solitude, à la faire rire de tout. Mais elle finit par apprendre que son appartement a été vendu, et fait une fugue…Le narrateur va partir à sa recherche, et la retrouver pour lui offrir ses derniers moments de bonheur. Le hasard lui fait en même temps rencontrer Louise, qu’il va aimer, et qui le quittera. Les souvenirs, nourris de joies, de douleurs et de mélancolie, lui offrent désormais la possibilité d’écrire son roman – et peut-être son avenir.David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur le rapport au temps et sur la mémoire. Les rapports entre générations, les sentiments enfouis, les déceptions de l’amour, le désir de créer, la tristesse du vieillissement et de la solitude, tout cela est exprimé avec une grande délicatesse, un humour léger et un art maîtrisé des formules singulières et poétiques.


Vous, (oui, vous!) ronds de cuir, vous me devez 18.50€ !!
Il me reste à espérer que Benjamin Berton et "La chambre à remonter le temps" propose sur la même thématique (le couple, l'installation, la maturité puis l'ennui), un truc plus proche de la "Maison des Feuilles" de Mark Z. Danielewski que le tristounet et "bien pensant, mais pas trop" roman de Foenkinos.

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La vraie révolution littéraire de cette année, c'est la post-it war, mec: "Chéri, passe prendre du pâté et des olives, ce soir, les Morin viennent dîner"