21.12.07

Bye Bye 2007...

Il n'y a rien de plus agaçant que les fins d'années. On clot les affaires courantes en évitant au maximum de se lancer dans des choses vraiment intéressantes. On meuble quoi...

On aimerait avoir la frite, être cool, mais la fatigue et la lassitude nous forcent à adopter une étrange attitude: on se motive à grandes claques dans la tronche pour des fêtes qu'on presssent déjà nous écraser de toute leur lourdeur. On se ment et pour fuir l'ennui probable, on surjoue une hyper motivation bidon agrémentée d'une bonne humeur toute feinte...

Ouais, ça craint.

Alors le mieux, et bien c'est encore d'aller se coucher, de relire des choses et de réécrire à des gens. Le spleen est là, c'est l'époque, c'est comme ça, alors acceptons le dignement et rendons le beau... Consommer de la FNAC ne me rendra pas meilleur et ne me redonnera pas le moral. Un bon feu de cheminé, du pinard et des gens qui s'aiment et puis c'est marre...


Joyeuses Fêtes les gens.


Dash qui vous aime.

Playlist de 2007 pour fond sonore de vos lettres de voeux:


*N° one absolu:


Animal Collective Strawberry Jam



1- Beirut The Flying Club Cup
2- The Shins Wincing The Night Away
3- The Fiery Furnaces Widow City
4- Architecture in Helsinki Places Like This
5- Jens Lekman Night Falls Over Kortedala
6- Justice
7- Lcd Soundsystem Sound Of Silver
8- Panda Bear Person Pitch
9- Caribou Andorra
10- The Arcade Fire Neon Bible
11- Pop Levi The Return To Form Black Magick Party
12- Fog Ditherer

19.12.07

Opéra des Dieux - Saison 6 - Episode II - La New Wave

Yo! L'Opéra des Dieux est de retour. Et l'Opéra des Dieux est en forme malgré le froid. Etonnant, non? Et bien sachez même que L'Opéra des Dieux vous propose d'attaquer le champâgne et le foi gras dès à présent, parce qu'il est comme ça l'Opéra des Dieux, il a la classe des choses simples et toujours l'intellignece du bon timing...


Emission #2 - New Wave
TELECHARGER L'EMISSION


-------------------- BOOKLIST --------------------


New Wave
de Mariel PRIMOIS & Jean ROUZAUD
(Actuel/Panama)


-------------------- Playlist --------------------
approuvée par Jean ROUZAUD

Mongoloïd de Devo

Definitive Gaze de Magazine

O Superman (For Massenet) de Laurie Anderson

Stool Pigeon de Kid Creole & the Coconuts

Planet Claire des B52's

Planet Rock d'Afrika Bambaata

Chica Chica Bongo d'Elli & Jacno

Warm Leatherette de The Normal


***

15.11.07

La tournée du patron

Les come back de rockeux qui sentent la naphtaline sont légion (of doom, bien sur). Et il y a de quoi être toujours un brin suspicieux lorsqu'on vous annonce pour le n-ième fois que les vieux machins ne veulent pas rendre les armes et qu'il se lancent corps perdu dans un truc qui pue le kitsch et la honte... ou à défaut, le fric et la pitié...

Iron Maiden a toujours eu une place à part dans le paysage métal. S'ils décident de reprendre la route pour une série de concerts au travers le monde courant 2008, ce n'est pas juste pour rigoler un dernier coup ou simplement se refaire un max de pognon. Ils font déjà ça depuis des années. Non, là ils décident sobrement d'assoir la légende avec classe, de raser les vestiges de ce qu'il reste de la piteuse scène métal trustée par de vieux croulants mégalo et d'y poser la plus belle des steles... la leur.
Quelques chiffres:
"Les places ont été mises en vente lundi matin pour les concerts en Suède et Finlande. Les billetteries ont été prises d'assaut et la totalité des 123 500 places disponibles ont été rapidement vendues, 9 mois avant les dates des spectacles. Les deux concerts suédois, le 16 juillet au Stadium de Stockholm et le 26 juillet au Ullevi Stadium de Gothenburg, qui ont des capacités respectives de 31 500 et 50 500 places, ont été complets en moins de deux heures et demie."
Hé ouais, ça mate les cons. Idem pour Bogota, où 12000 places sont parties dans la journée...


Et cette tournée a quand même bien la tronche d'un grand n'importe quoi. Le chanteur, Bruce Dickinson est titulaire d'une licence de pilotage d'avion de ligne. Alors, ils n'ont pas fait dans la demie mesure:"Je pilote des avions commerciaux pour Astraeus Airlines depuis maintenant quelques années et nous avons préparé un Boeing 757 d'Astraeus. Il devrait être prêt d'ici novembre, ce qui nous laissera le temps de nous assurer que nous avons toute la sécurité nécessaire, particulièrement concernant le feu [...]". Quant au nombre de dates et de pays, ça fout juste un putain de vertige...


Ce qui est encore plus fort, c'est la réédition de la perle VHS LIVE AFTER DEATH tirée de la tournée 'The World Slavery Tour' de 84, et donc des 4 nuits de concerts à guichets fermés à Los Angeles, qui sortira en DVD début février. Voilà le full package, y a des pépites...

Disc 1 -- LIVE AFTER DEATH
Live After Death concert with Stereo and Dolby Digital 5.1 Audio (90 minutes)
Set list --
Churchill Speech/Aces High
2 Minutes to Midnight
The Trooper
Revelations
Flight of Icarus
Rime of the Ancient Mariner
Powerslave
Number of the Beast
Hallowed Be Thy Name
Iron Maiden
Run to The Hills
Running Free
Sanctuary


Disc 2 -- DOCUMENTARY / BONUS CONCERT FOOTAGE

1.The History of Iron Maiden -- Part 2 (60 mins) -- Documentary.
Band members, crew, friends and associates talk about the period in the band's career which saw the writing, recording and release of the Powerslave album, and later Live After Death, and the subsequent massive touring. And not just the serious side!!
2. Behind the Iron Curtain ( 57 mins approx) Documentary and Live -- shot during Maiden's historic tour of Poland and other parts to the Eastern Bloc in 1984 featuring interviews, live and offstage footage capturing the atmosphere of this remarkable journey behind the Wall at the height of the Cold War.
3. Live Footage - Rock in Rio '85 (50 mins approx)
The full Maiden set supporting Queen on the first day of the first Rock in Rio in front of 300,000 manic metal fans. A bloody and stirring performance!!
Songs performed include Aces High, 2 Minutes to Midnight, The Trooper, Revelations, Powerslave, Iron Maiden, Run To The Hills, Running Free

4. Ello Texas -- 15 minutes -- Interview and live. Caught by a film crew in 1983 at the Alamo and sound checking their show in San Antonio.
5. Artwork Gallery, Tour Programme, Tour dates and photo gallery
6. Promotional clips for Aces High and 2 Minutes to Midnight
Pour la forme, je mets vous un petit bonus de ce DVD...
Vive le gras, vive Maiden...


11.11.07

Bataille pour la mémoire du French Punk

Il n'est pas toujours simple de donner une image claire d'un mouvement musical. Il faut envisager le contexte politique, économique ou même sociologique sans trop détériorer le récit qui intéresse vraiment: celui de la musique. Il demeure encore moins évident de raconter avec justesse sans se rouler dans la nostalgie lourdingue du "c'était mieux avant" des évènements forts qui sont constitutifs d'une vraie évolution culturelle majeure. Surtout lorsque ces faits vous sont personnellement arrivés, lorsque vous êtes un témoin clef de l'histoire.

Les anecdotes et récits sur le rock alternatif d'une période grosso modo, s'étalant de 76 à 89, en France, étaient assez peu nombreux ou disons plutôt que ceux qui étaient disponibles et à peu près lisibles étaient souvent à coté de la plaque (trop de détails, ou pas assez, ou alors simplement aussi bordélique autant que l'époque le fût...). Pour une fois qu'on tient des trucs valables, parlons en sans retenue. Rebelles de Rémi Pépin aux d'une part et Nyark Nyark!, fragments des scènes punk et rock alternatif 1976-1989 d'Arno Rudeboy d'autre part... Il va être difficile de vous trouver un vainqueur à ce crash test tant ils sont identiques... tant ils sont différents. Mais ça ne va en rien nous empêcher de les percuter pleine bourre et de compter les points...

1er Round: Rémi Pépin

REBELLES
Rémi Pépin
Editions Hugo Doc

Née des cendres du gauchisme des années 70 et de la révolution punk anglaise, l'aventure du rock alternatif court sur une petite dizaine d'années, de 1978 à 1989. Dans ce véritable vivier de talents multiples, on croise des musiciens qui seront un jour les plus gros vendeurs de l'industrie du disque français (Les Béruriers Noirs, La Mano Negra, les Négresses vertes, les Wampas, Pigalle, Les Garçons bouchers, même les Rita Mitsouko... ) , mais aussi des cinéastes, des peintres, des graphistes, des animateurs de radios libres, des gauchistes sans partis, des apprentis terroristes, des squatteurs sans droits ni titres ; Profitant de la respiration de la société du début des années 80 générée par l'arrivée de la gauche au pouvoir, elle plonge à bras raccourcis dans les brèches du système, monte des fanzines, s'engouffre dans l'aventure des radios libres, investit des immeubles inoccupés des quartiers populaires de l'Est de Paris, crée des structures de distribution parallèle pour faire circuler disques, journaux, idées. Ostensiblement ignorée du grand public et de la presse spécialisée, elle fait vivre sur scène d'abord parisienne et bientôt régionale, au rythme de manifestations de tous ordres : concerts sauvages, performances ; films ou spectacles de rue. Refusant de s'intégrer, rejetant le système, les alternatifs tiennent bon mais sont malgré tout peu à peu confrontés, après plusieurs années de flamboyance, à l'avènement du libéralisme et au retour de la droite au pouvoir. Le mouvement s'essouflera victime du changement des temps autant que de son évolution propre. Ce sera la fin par exemple des Béruriers Noirs avec leur suicide après trois soir dans un Olympia ras la gueule en novembre 89. Après avoir hurlé "Vivre libre ou mourir" durant 6 ans, les Bérus ont préféré mourir…

Vous avez compris, on s'attache ici à faire un descriptif assez large, un recadrage avec le contexte d'alors. Le discours y gagne en clarté: on apprendra des choses bien intéressantes sur la culture sous Tonton dès 81, sur le mouvement des Autonomes, le rôle des squats, les différentes évolutions de tel ou tel label (Bondage surtout, logique)... Vous trouverez la mise en page pas mal du tout, avec beaucoup d'illustrations sympa (flyers, fanzines, LP maisons). Le moins, c'est que justement, on a un point de vue partisan et spécifiquement orienté autour de quelques groupes (Guernica et les Bérus en particuliers), articulé plutôt Paris que Province, du simple fait logique que Rémi Pépin est l'ex bassiste de Guernica. Et que Guernica ne fût pas n'importe quoi, puisque lorsque le groupe splitta, son guitare leader Loran alla collaborer aux Bérus. Pierrot, le batteur de Guernica et frangin de Rémi continua la musique mais en se lançant dans le free jazz... A la même époque Rémi faisait partie du collectif Abattoir, avec Mathieu et Benoit eux aussi ex Guernica, d'une association de peintres et de plasticiens qui gérait une galerie alternative dans le XIIIe arrondissement de Paris dont il parle longuement dans le livre. Pour info fondée aussi avec Valérie, frangine de François co-fondateur des Bérus...
Aujourd'hui, c'est un directeur artistique dans l'édition et la musique. A ce titre il a collaboré avec des musiciens comme Kid Loco (qui vient lui aussi du keuhpon), Laurent Garnier, Julie Bonnie ou Capitaine Kvern... Il a un petit peu lâché le terrain quoi, ce qui est autant compréhensible que logique. Mais voilà, l'idée c'est que dans tout le bouquin, tout se recoupe, et on revient avec ces témoignages particuliers, à parler d'un microcosme, alors que le mouvement étant un peu plus que cela...

2ème round: Arno Rudeboy

NYARK NYARK
Arno Rudeboy
Editions: La Découverte (collection "Zones") & Folklore de la Zone Mondiale

Formez des groupes de rock libres !" : Cet épitaphe du rock alternatif prononcé le soir du 11 novembre 1989 par Bérurier Noir lors de leur dernier concert, résume bien l'énergie, la sincérité et la rage qui ont parcourus la France entre 1976 et 1989.
A tous ceux qui ont vécu à 100 à l'heure cette période et à tous ceux qui n'ont pas pu vivre cette épopée unique en son genre, "Nyark Nyark !" ( célèbre cri de guerre des mêmes Béruriers) propose de rechausser ses docs montantes, de retrousser son jean's, d'épingler ses badges préférés pour se replonger dans ces années effervescentes !
A travers des dizaines d'interviews inédites, de centaines d'images d'archives et un CD bande son originale, Arno Rudeboy (célèbre activiste et guitariste du groupe Bolchoi) retrace en 260 pages l'histoire orale, graphique et sonore des scènes punks et rock alternatif en France, de 1976, date de la naissance de Metal Urbain jusqu'au concert d'adieu des Bérus en 1989. Replongez dans l'explosion contre-culturelle de l'époque : structures, organisations autonomes, radios libres, groupes, fanzines, lieux autogérés, labels... C'est une véritable révolution qui se construisait, allant même jusqu'à inquiéter les hautes sphères de l'état !

Format : 29 x 29cm (format d'un 33t), 260 pages (presque 2 kilos de papier et d'encre !)
Interviews inédites et visuels de, accrochez-vous: Bérurier Noir, Haine Brigade, Ludwig Von 88, Les Kamioners du Suicide, La Souris Déglinguée, Washington Dead Cats, Kochise, Camera Silens, Nuclear Device, Les Rats, OTH, Les Cadavres, Lucrate Milk, Metal Urbain, Parabellum, Oberkampf, Happy Drivers, The Brigades, Laid Thenardier, Babylon Fighters, Les Thugs, Les Olivensteins, New Wave, Rock à l'usine, Kronchtadt tapes, Bondage, Gougnaf Mouvement, Géant Vert, Dau Al Set, Panik, Rock Radicals Records, 13° Section, Patrick Woindrich, F.M.R., On a faim!, Los Carayos, Les Barrocks, Neurones en Folie, Mano negra, Kochise, Red Warriors... Roland Cros, Laul, Mattt Konture, Tapage et Chatterton interviennent ici et là, apportant leurs regards sur cette époque.
Le premier tirage comprend une compilation CD exclusive 17 titres (parfois inédits et/ou lives) : Metal Urbain, Panik, Ludwig Von 88, The Brigades, Babylon Fighters, Camera Silens, Washington Dead Cats, Nuclear Device, Haine Brigade, les Cadavres, Kochise, Happy Drivers, les Thugs, les Kamioners du Suicide, Neurones en folie, Laid Thenardier, Bérurier Noir.

Vous l'avez compris, on a changé d'idée: on va du particulier, de l'amoncèlement de références -quitte à être taxé d'encyclopédique-, pour définir un cadre général et non l'inverse... Et la force d'un tel ouvrage est justement de rendre la part belle au mouvement tel qu'il fut, à savoir un peu brouillon quand même, sans cesse en quête de renouveau et pas mal éclaté géographiquement autant que politiquement ou même stylistiquement si jamais ce mot existe. On a en plus de la musique, avec un CD bien foutu, chose à mon sens indispensable si on veut parler correctement de son sujet. On peut taxer l'ouvrage de copier coller d'interview et de n'être qu'un patchwork de la scène rock alterno, mais c'est logiquement comme cela que c'est à mon avis le plus intelligent d'aborder le sujet. On grignote les couvertures de fanzines, on lit les critiques de disques ou les interviews des groupes, façon puzzle ou buffet froid. Et c'est carrément sympa de se perdre dans les méandres de toutes ces références. Puis Arno Rudeboy, c'est
un musicien, mais aussi un militant, toujours chanteur dans le groupe Skawar (ska), encore guitariste de Division d’honneur (punk rock), lui qui a réalisé ses plus gros faits d'armes en temps que guitariste de Bolchoï. Bref, on parle du temps d'avant sans cette nostalgie lourde , car on y est encore un peu, même si le cadre n'est plus même...

Conclusion.

Moi, mon choix est fait. J'ai lu les deux, en commençant par celui de Pépin. Je laisse le lecteur faire le sien, entre le global-général-arty pour faire joli de Rémi Pépin qui vous refait la géographie de Ménilmontant, Pali Kao et la rue des Cascades pour ceux qui n'y connaissaient rien (comme moi par exemple)... Ou le bordélique fouillis compulsé à la photocopieuse de
Arno Rudeboy, qui après publication de son bouquin, n'a rien trouvé de mieux que de le laisser en libre accès sur le net, ici http://nyarknyark.fr/...

punk un jour, punk toujours....



PS: Y a des petits bouts de polémiques rigolos entre tout ces punks qui se tirent un peu la bourre pour publier tout cela, 25 après les faits. Vous lirez que les illustrations de Pépins sont d'après ce que j'ai compris assez régulièrement pompées sur des sites gratos parce que libertaires, que certains faits sont revus différemment qu'on soit un keupon du Luxembourg ou de la Fontaine des Innocents, et que certains gars de Province on l'impression que Pépin les a un peu oubliés...

2.11.07

Captain America a écrasé un hérisson

C'est l'histoire d'un week end à la campagne. Une sale grippe, un feu de cheminée et assez de Sauvignon pour ne pas avoir à bouger du canapé. L'heure est à la lecture. Melle A., plongée dans son Hérisson sort la tête de sa reliure en fin d'après-midi et s'intéresse alors à mon livre. Et moi au sien. Car oui, on m'en a dit du mal de ce foutu hérisson, et que Melle A. (working girl dynamique et femme de gouts aux valeurs sures) se soit lancée là dedans, après quelques secondes de surprise, je fus pris de dégout.
C'est alors que, commun accord pour se coucher moins bête sous la couette épaisse de ses préjugés, nous procédons à l'échange: mon Gulcher contre son hérisson et on verra bien qui en sort vainqueur...


Et j'ai le regret de vous annoncer la mort de la boule de piquants par K.O., écrasée par 200 pages de rigolades absurdes sur le rock, le chewing gum ou les stars du catch. (Gulcher n'est pas un sommet de la littérature, mais ton hérisson, c'est tellement merdique Melle A, que j'en ai eu mal pour toi... On dira que t'étais malade et pas consciente de ce que tu lisais)





29.10.07

Playlist de novembre

Y a pas mal de monde sur la corde à linge. Pas mal de concerts de prévus. On pourrait être triste et rabougris, la gueule en dedans et le front fatigué, en se disant qu'on ne pourra pas assister à tout. Oui, on pourrait.

On peut aussi se dire que rien que ça, c'est déjà pas si pire...














27.10.07

Douglas ouvre une papeterie

Pour l'instant ça me plait.
Pour l'instant, Roger ne me saoule pas, malgré toutes ses casseroles au cul, son alcoolisme, son divorce raté, et les pathétiques lavages de sa Nissan les jours où il reçoit sa minable paie de chez Staples.
Pour l'instant Bethany me plait bien aussi. Bethany, c'est l'obèse gothique de 20 piges qui bosse avec Roger chez Staples.
Quant à "Glove Pond", le roman que Roger tente de gribouiller, ben lui je le trouve carrément bien. Bethany vient de tomber dessus, et elle kiffe aussi. Je sens que ça va aller vers une écriture à 4 mains...





Moi ça me plait, donc, c'est cool.
Mais pour être sur que ça se vende bien, j'ai soufflé à Doug l'idée d'une bonne bande annonce qui déchire. Et c'est vrai qu'elle déchire...



14.10.07

BBmix Festival

Hey, les gens, ça va bientot commencer, faut pas se louper, y a que du bon...

BBmix Festival gratuit du 19 au 28 octobre 2007 à Boulogne-Billancourt.

Au Programme
19 Oct * Gay against you* / Quack Quack / God is my co-pilot (*remplace Turzi après annulation)
20 Oct * Zero / Rrose Tacet / Landscape
26 Oct * Fujiya & Miyagi / Pram / La Batterie
27 Oct * Deerhoof / Dirty Projectors / So-So Modern / Ill Ease
28 Oct * Young Marble Giants / Serafina steer / Exil

La programmation en détail : cliquer ici

Réservations
Tous les concerts sont gratuits.
Les concerts du 19 et 20 octobre sont en entrée libre.
Les concerts du 26, 27 et 28 octobre sont uniquement accessible sur réservation à partir du 17 septembre au 01 55 18 40 19.

Après, si vous manquez le truc, je peux plus rien pour vous; vous n'aurez que vos oreilles pour pleurer.

5.10.07

Moonlight Serenade

Tout est bleu gris.
On avance dans le Central Europe comme dans un vieux garage poussiéreux à la recherche du disjoncteur, lorsque l'obscurité totale s'est abattue sur barraque.... Seulement armé d'une petite lampe torche, on balaye des formes étranges et dans un mélange de trouille et d'excitation, pour découvrir émergeants du rien, des trésors oubliés, des fantomes horrifiques ou des souvenirs fabuleux: autant d'images des choses que la pleine lumière et l'habitude avaient écraser de trop de convictions...


Ce qui n'empeche pas, une fois qu'on a trouvé le fusible cramé, et remis le jus, de balancer du gros son dans le salon...





Bon week end à tous....
C'est la fête.

24.9.07

Shopping list d'octobre

Vous cherchez des idées de cadeaux... Je vous connais, le vent glacial et le claquement de la pluie sur les quais de RER, ça vous donne envie de lacher le peu qu'il vous reste de thunes en cette rentrée, pour vous faire un gros plaisir. Vous cherchez des idées de cadeaux rien que pour vous, en gros zégoistes que vous êtes. Et vous avez grave raison. De toute façon, vos économies fouteront le camps avant Noel, que vous le vouliez ou non, alors autant tout dillapider tout de suite, vous gagnerez en simplicité et éviterez les faux semblants foireux...

3 idées, donc, pour que votre craquage soit un total moment de plaisir...
*attention, je n'ai pas encore moi même craqué, je ne peux donc vous dire si ces cadalz sont aussi riches qu'ils sont alléchants. Prière de garder un peu de fraiche à droite, au cas où l'un des trois bidules soit moins bandant que prévu....


Rebelles, une histoire du rock alternatif

* R. Pepin

Née des cendres du gauchisme des années 70 et de la révolution punk anglaise, l'aventure du Rock alternatif court sur une petite dizaine d'années, de 1978 à 1989. Dans ce véritable vivier de talents multiples, on croise des musiciens qui seront un jour les plus gros vendeurs de l'industrie du disque français (Les Béruriers Noirs, La Mano Negra, les Négresses vertes, Les Wampas, Pigalle, Les Garçons bouchers, même les Rita Mitsouko…), mais aussi des cinéastes, des peintres, des graphistes, des animateurs de radios libres, des gauchistes sans partis, des apprentis terroristes, des squatters sans droits ni titres.

Profitant de la respiration de la société du début des années 80 générée par l'arrivée de la gauche au pouvoir, elle plonge à bras raccourcis dans les brèches du système, monte des fanzines, s'engouffre dans l'aventure des radios libres, investit des immeubles inoccupés des quartiers populaires de l'Est de Paris, crée des structures de distribution parallèle pour faire circuler disques, journaux, idées.
Ostensiblement ignorée du grand public et de la presse spécialisée, elle fait vivre une scène d'abord parisienne et bientôt régionale, au rythme de manifestations de tous ordres : concerts sauvages, performances, films ou spectacles de rue. Refusant de s'intégrer, rejetant le système, les alternatifs tiennent bon mais sont malgré tout peu à peu confrontés, après plusieurs années de flamboyance, à l'avènement du libéralisme et au retour de la droite au pouvoir. L'état de grâce finit par céder la place aux éternelles problématiques liées à l'arrivée de l'argent des maisons de disques, au vieillissement et à l'usure de ses protagonistes mais aussi à la reprise en main politique de la fin des années 80, aux nettoyages méthodiques des squats.

Le début des années 90 signe la fin d'une partie de l'aventure. Les labels alternatifs sont rachetés par des labels n'ayant d'indépendant que le nom et directement affiliés aux majors du disque ; une partie des musiciens ne résiste pas aux appels du pied des grosses compagnies leur offrant le confort de travail après des années de galère et une diffusion plus large après la quasi-confidentialité de l'autogestion. Les Béruriers Noirs prennent le maquis, après avoir sillonné la France mais aussi le Canada et la Belgique, de concerts de soutien en débats publics. Plus tard, ils choisissent les chemins détournés de la techno et des Freeparties pour tenter de continuer d'entretenir la flamme.


Bob Dylan, une Biographie
*François BON


Des chansons qui nous poursuivent. Une figure qu'on dirait inaltérable. Et, derrière le portrait de légende, un homme complexe, hésitant parfois, plutôt contradictoire. On connaît les grandes étapes : naissance à Hibbing, au pays des mines de fer, père petit commerçant, enfance banale et groupes de rock amateurs. Puis l'épopée du folk, la découverte de Woody Guthrie, le départ pour New York : à tout juste vingt et un ans, celui qui n'est qu'un gratteur de guitare parmi d'autres incarne le basculement d'une époque.
Quatre ans plus tard pourtant, à bout de lui-même, incompris et hué, il arrête brusquement sa carrière et s'isole à Woodstock. À observer son balancement entre chanson et écriture, à explorer son rapport à Ginsberg, Brecht et Rimbaud, c'est un fragment de l'histoire du monde qu'on rejoint. Et, à tenter de reconstituer comment il s'efforce de surmonter obstacles et pannes, de refuser systématiquement d'endosser le rôle de star qu'on lui assigne, c'est une part de nous-mêmes, de notre ima­ginaire peut-être, qu'on décrypte.
François Bon poursuit avec Bob Dylan, artiste considérable et énigme parfaite* (je suis pas sur...), le chemin entrepris avec Rolling Stones, une biographie (Fayard, 2002).



Dominique A

* Bertrand Richard

En 1991, Dominique A produit un « disque sourd », 33 tours pressé à 150 exemplaires. Arnaud Viviant et Bernard Lenoir, sur Inter, tombent sous le charme. La première nuit de diffusion du single « Le courage des oiseaux » suscite des dizaines de réactions Minitel des auditeurs saisis : Dominique A vient de faire son entrée, assourdissante et confidentielle à la fois, dans le monde de la chanson française. Il a 23 ans. Depuis, sa notoriété n’a cessé de croître et son importance de se confirmer. Miossec, Yann Tiersen, Cali ou Delerm : tous se réclament de la gracilité farouche, mélancolique et ciselée du chanteur, véritable pôle magnétique ou repère cardinal. Multipliant les rencontres, d’est en ouest, du nord au sud, à la fois solaire et âpre, Dominique A a écrit pour Jane Birkin, Françoiz Breut, Jean Guidoni ou Jeanne Balibar... Puis viendront les complices de scène, Yann Tiersen, les Têtes Raides, Armand Méliès, et bien d’autres encore. Plus tard, ce sera toute la jeune scène littéraire française qui s’associera avec lui dans l’album « cutup » Tout sera comme avant. Dominique A vit à Bruxelles mais crée partout. Lucide jusqu’à l’acide sur son compte, l’homme ne croît qu’au travail, ouvert aux quatre vents des influences et infiniment personnel. C’est cela que vous invite à découvrir ce livre : un atelier de création où bandes dessinées, fanzines d’adolescence, contes et nouvelles, rimes d‘arrache pied voisinent en une oeuvre enfiévrée, loin de son image minimaliste de « chantre du murmure ».

Avant de se quitter, je mets un poil de musique, hein, pour le générique.... Note pour plus tard, faire une shopping list musicale....

23.9.07

Dead Clichés

Une belle expo, un joli mischung de photos, pour au final, un beau dimanche après-midi. A ne pas louper, - certains clichés "popartum" tabassent vraiment leur race-, car c'est bientot fini.

Plus d'info, ici.




Expo Weegee, Arthur Fellig (1899 – 1968)

59-61, rue de Grenelle
75007 Paris
http://www.museemaillol.com
Métro : rue du Bac
Tous les jours de 11h à 18h sauf les mardis et jours fériés
Tarif : 8 euros
Tarif réduit : 6 euros

12.9.07

Le roman urbain s' eXprim'

Bon, ça fait plusieurs fois que je vous en parle, mais j'ai un bon ami qui a une actualité intéressante, alors j'en remets une couche.
La Collection eXprim', aux Editions Sarbacane, se bouge les seufs en cette rentrée littéraire...
Programme chargé pour la collection eXprim' ce *samedi 15 septembre* !

- *Au MK2 Quai de Loire, de 11h à 14h*, projection du Prince de NewYork d'Abel Ferrara et rencontre avec *Karim Madani*, l'auteur de/Hip-Hop Connexion /(septembre 2007). Lectures et signature à la librairie MK2.*



- À la librairie L'Atelier d'en face (paris 20ème), **à 17h*, unerencontre détonante avec *Insa Sané*, l'auteur de /Sarcelles-Dakar/. Au programme : slam, chanson, signature et lectures "scéniques"...


11.9.07

Definitivement Underground

Mr Bizot est décédé ce samedi. (cf le petit mot de Radio Nova)


BIZOT, GRAND-REPORTER DANS L'AU-DELA

Notre fondateur et inspirateur, Jean-François BIZOT, est mort.

Il avait créé notre radio en 1981.

Pionnier des radios libres, passionné de toutes les musiques, découvreur de talents, il lui a apporté son esprit et son style et, comme il le disait en riant, sa créativité brouillonne. Il était toujours présent, souvent à l’antenne, à l’affût de toutes les créations, des avant-gardes, des aventures et de nouveaux amis.

Fondateur d’ACTUEL, de NOVA MAGAZINE, amoureux du jazz avec TSF qu’il avait reprise avec Frank TENOT, il a publié de nombreux livres, des essais, des romans, des chroniques, dont Les Déclassés, histoire de sa jeunesse, l’épopée mondiale de la FREE PRESS, l’histoire de l’Underground, Vaudou et compagnies sur l’Afrique et Un moment de faiblesse, récit du cancer qui allait l’emporter.

Curieux du monde entier, fasciné par la modernité et les bouleversements du monde, les traditions oubliées et les télescopages historiques, il fut un formidable grand reporter, de l’AFRIQUE aux ETATS-UNIS, de l’AMERIQUE LATINE à l’ASIE.

NOVA, TSF continueront dans l’inspiration de Jean-François. Nous lui rendrons hommage dans les jours qui viennent à la radio, et dès maintenant, nous lui ouvrons un forum.



Sur que Bizot était un sacré bonhomme, une figure. L'hommage est donc de rigueur. Toutefois, on se permet de souligner plutot que la Radio légataire du bonhomme ou même la fondation d'Actuel, les inspirations du journaliste et sa soif de découverte toujours renouvelée de l'Underground. Membre pilier de la Free Press, JFB a su passé des beatniks au punk puis du punk au free party... Nous on se souvient aussi de ce petit bouquin historico-apologique, qui nous avait plu, chez Panama.



Le mot de la fin, on le laisse à JFB... l'Underground, c'est quoi? «C'est ce que le politiquement correct saccage, l'anti-Ségolène royalisme, tu vois ce que je veux dire. Non? Bon. Alors, savoir faire un pas de côté, se risquer à faire ce que l'époque ne prend pas en compte. Avoir ses grands-parents chez soi, si tu veux. Personne le fait. Et toi, tu as tes grands-parents chez toi? Non? La déclaration underground, ça fait toujours procès. T'as qu'à répondre qu'ils sont morts.»

7.9.07

Joy Division vu par Simon Reynolds



Dans le cadre toujours plus flou de cette tentative de podcast, un petit mot, ou disons une petite lecture d'un ouvrage fort sympathique, sur le mouvement post punk, de Simon Reynolds, comme les stylos, intitulé "Rip it up and start again". [littéralement, "déchire moi ça et recommence tout", paroles au combien pleines de sens d'Orange Juice]. On s'attache à ne parler que de Joy Division. Et on a déjà beaucoup à faire. On s'écoutera "She's lost control" parce qu'on est tous un peu épileptique sur les bords. On conclura sur "Love will tear us appart", comme message d'adieu.







Pour rappel, la premiere de Control, la biopic sur Ian Curtis, ce sera à Paris le 14 septembre au ciné des Halles.



Podcast

6.9.07

Vollman , à nous deux !!!!

Je viens de m'acheter la Centrale Europe.... ça va chier des bulles...
En passant, un interview De Vollmann parue today dans Libé...



«Chostakovitch à la source»
Les femmes, les artistes, Maillol et Sarajevo... Rencontre avec l'auteur de «Central Europe».
Par Eric LORET
jeudi 6 septembre 2007

Juin 2007. William T. Vollmann est en tournée sur le Vieux Continent. Il débarque de Sarajevo où ses bagages se sont perdus, y compris le texte qu'il comptait y lire et l'adaptateur pour son ordinateur portable. Muni d'un carnet et d'un crayon, il continue néanmoins son travail : cinq minutes par jour lui suffisent pour écrire, dit-il, tant l'envie de créer ne le quitte jamais.

Les récits que vous tirez de vos voyages tracent la carte d'un monde intérieur plutôt que d'une réalité documentée...

Je crois que chaque être humain est limité. Quand j'étudiais à Cornell, le poète A.R. Ammons nous disait que quand on commence à écrire, on découvre le continent qu'on va explorer le reste de sa vie. Les continents de certains auteurs se touchent, d'autres sont un peu plus éloignés. Celui de Poe, par exemple, qui était vraiment névrosé, est très loin de nous. Au début, on remarque surtout l'étrangeté de ses textes puis on se rend compte que c'est partout la même étrangeté. Et on reconnaît finalement son style. Je crois que mon continent n'est pas si éloigné du grand public que celui de Poe, mais en même temps, j'ai mes propres obsessions, comme le désir d'être libre.

Avez-vous besoin de voyager, de nourrir votre écriture d'expériences fortes ?

J'écris deux sortes de livres. Ceux qui viennent plutôt de mon imaginaire, comme You Bright and Risen Angels . Et d'autres où j'essaie d'appréhender une réalité externe. Là, il n'y a pas moyen que je fasse cela en restant chez moi. Par exemple, je viens de publier un livre sur la pauvreté (1). Je savais d'avance qu'il y a un certain type de réalité inconnaissable. Mais je me disais qu'en allant en différents endroits et en demandant aux gens pourquoi ils étaient pauvres, j'aurais une idée qui viendrait, comment dire, du monde jusqu'à moi. Je ne savais absolument pas à quelles réponses m'attendre. Je m'obligeais à rester ignorant le plus possible. Ce qui n'empêche pas, je suppose, que le livre reflète mes préoccupations à différents degrés. Mais Central Europe a peut-être cette qualité d'univers parallèle dont vous parliez.

Ou un mélange entre les deux genres que vous évoquez.

Flaubert disait «Mme Bovary c'est moi» . J'ai essayé de retrouver Chostakovitch à la source. J'ai fini par avoir une assez bonne connaissance de sa biographie, de sa façon de formuler les choses. Je vivais à ce moment quelque chose de comparable mais évidemment, dans une bien moindre mesure. Des désagréments avec la police, des obligations sociales. Comment faire pour les amplifier, pour qu'il devienne moi ? Et le personnage de Roman Karmen, c'est un peu moi aussi. Quand j'étais photographe de guerre, j'essayais d'être courageux et consciencieux, comme je crois qu'il était. En revanche, je pense qu'il décrit le monde en termes beaucoup moins ambigus que moi. Si j'étais lui, je penserais que l'Amérique est le plus beau pays du monde, qu'elle a le droit de faire ce qu'elle veut.

Et Käthe Kollwitz ?

Vous avez été à son musée, à Berlin ? C'était une immense artiste. Il y a tant d'émotion dans son art, on a envie de pleurer devant certaines de ses lithos. Elle était talentueuse, clairvoyante, pleine de compassion et désireuse de bien faire mais aussi, comme nous tous, limitée. L'histoire que je raconte sur ses expos en URSS est vraie. Elle a beaucoup écrit à ce sujet, elle savait qu'on la dupait. Elle désirait parler de la souffrance universelle, et les Soviétiques l'ont simplement utilisée pour dénoncer le capitalisme allemand.

Quels autres artistes aimez-vous ?

Ici, à Paris, j'adore le Musée Maillol. C'est une sorte de continent comme Poe. A une époque où prévalait un certain idéal féminin, il a eu le front d'exhiber ce qu'il aimait : des femmes avec de très grosses cuisses. Et c'est super d'en voir autant réunies en un même endroit ! A Orsay, j'irai revoir le portrait que Gauguin a fait de Tehura. Et aussi, l'Origine du monde de Courbet. J'ai fait des séries de photos, ces dernières années, généralement de dix ou quinze images. Mais l'une d'entre elles n'en compte que deux, elle s'intitule Le féminin . La première photo montre une femme afghane en burqa. Elle ressemble un peu à un champignon dans du sable, c'est abstrait et sombre. Et la seconde est une vulve à l'envers. Elles se ressemblent vraiment. Au point qu'on se demande si la burqa n'est pas une représentation inconsciente de la vulve.

Vous pratiquez beaucoup le dessin et la photo...

En vieillissant, je préfère m'exprimer par les arts visuels. C'est bon de ne pas toujours faire les mêmes choses. Il y a deux ans, un de mes livres a été traduit en norvégien et je ne voulais vraiment pas aller là-bas : c'est loin de la Californie, je me sentais fatigué. Alors pour me défiler, je leur ai dit : «OK, mais il faudra me fournir de très belles jeunes filles norvégiennes qui poseront nues et dont je tirerais des gravures sur bois» . Et ils ont répondu : «Bien sûr, et aussi le bois, le pin ici est renommé, il vous faut quelle épaisseur ?» Ça m'a décidé. Elles étaient fantastiques, beaucoup de ces modèles connaissaient les poèmes eddiques et l'une d'elles en chantait même tandis que je dessinais.

Vous commentez longuement certaines oeuvres de Chostakovitch. Avez-vous une formation musicologique ?

J'ai joué un peu de piano quand j'étais gamin, mais c'est tout. Comme je l'ai dit, j'ai beaucoup lu à son sujet, j'ai écouté sa musique pendant des années. Au début, j'étais rebuté, ça m'a pris un certain temps pour que je l'apprécie. Puis j'ai commencé à lier certains morceaux de Chostakovitch à certains chapitres, en essayant de décrire ce que je ressentais, ce que j'en pensais. Ce n'est qu'après que j'ai lu de la critique musicologique, issue en particulier d'URSS et d'Allemagne de l'Est.

Vous êtes un des rares occidentaux à avoir utilisé autant de documents provenant de l'ex-Est.

Pour moi, c'est extrêmement fascinant et exotique. Par exemple, il y a les archives de la Stasi, qu'on peut consulter sur demande. Je voulais connaître en particulier la vie du maréchal Paulus après sa capitulation à Stalingrad. Comme mes parents vivent en Suisse depuis vingt-cinq ans, mon père et moi sommes allés ensemble à Berlin. C'était il y a deux ans, quand on pouvait encore atterrir à Tempelhof, l'aéroport créé par les nazis, très intéressant architecturalement. De là, nous nous sommes rendus à Dresde. On a demandé au taxi où était la maison de Paulus, et on l'a visitée. Ça a été le point de départ du chapitre. Mais apparemment, ses dossiers à la Stasi sont énormes et cela aurait demandé beaucoup d'argent et une année de plus pour que je les consulte.

Central Europe est un livre obsédé par le secret, ce qui est «geheim».

Ces Allemands et ces Russes qui se détestaient avaient quelque chose en commun : ils étaient victimes et bourreaux à la fois, ce que personne d'autre ne pourrait comprendre ni partager. La semaine dernière à Sarajevo, je parlais avec des gens, et je me remémorais l'époque où j'y étais, pendant le siège, même si je ne suis pas resté très longtemps. Deux de mes collègues sont morts à Mostar alors que j'essayais de leur apporter des médicaments. Les gens à Sarajevo étaient gentils, ouverts, et ils disaient que nous avions un lien. Je leur parlais de mes morts, eux des leurs, et c'est ça qui est geheim . Pour quelqu'un comme Kurt Gerstein c'est l'Holocauste dont personne ne veut entendre parler. Pour Chostakovitch, tous ces gens qu'il a vu mourir alors qu'il a cru au communisme ou le désastre de la première de Lady Macbeth de Mzensk . A l'opposé, Van Cliburn, un personnage américain, n'est pas intéressé par l'Histoire, n'a pas de mémoire, et est donc facile à manipuler. Mais le bon côté de cette ignorance américaine, c'est que personne n'a de rancoeur culturelle. Un Serbe et une musulmane peuvent s'aimer en paix, ce n'est pas comme à Sarajevo. Peut-être si Adam et Eve avaient été américains, ils n'auraient pas mangé la pomme. Enfin, à condition qu'elle n'ait pas une couleur pétante et une odeur très sucrée, bien sûr.
(1) Poor people, Ecco, 2007.

5.9.07

Mets ton casque Simone, y a du son dans le téléphone

Un premier essai de podcast.

Un truc simple, qui a du etre fait deux cents mille fois, mais qui me permet de faire un petit test matos.
Indulgence les gens, la prochaine fois, ça sera bien meilleur.


Nick Hornby dans son "31 Songs", nous parle de "One Man Guy" de Rufus Wainwright




3.9.07

Old School

Qu'il est difficile de se remettre dans le bain. De s'astreindre aux mêmes horaires idiots, aux mêmes trajets vides de sens... Et tous ces gens, qui s'emmerdent au moins autant que vous. Les vacances sont loin et ne sont certainement pas de nouveau dans le paysage avant plusieurs mois.
Mais c'est aussi bien, finalement, de s'y remettre carrément, d'un bloc, saignant façon 'giffle à la Bernie', à bon coups de pelle à neige. On est un peu surpris, mais ça reveille. Et c'est souhaitable, en fait, de sortir de cette torpeur bizarre, ce stress mou qui rendait les choses agréables un peu poisseuses et difficiles à digérer. On n'était pas si bien que ça, avec ce faux rythme, cette fatigue étrange à ne rien foutre...

Back dans les bacs. On va passer s'acheter les bouquins sur lesquels on bave depuis des mois, genre O Révolution, -même si visiblement, d'après les premiers échos, ça casse moins la barraque que prévu...-, on a Technosmose aussi, de Mathieu Terence ou Europe Centrale de William T. Vollmann... On s'écoutera de la musique aussi à pleins ballons dans ce RER qui sent le renfermé, parce que mon niveau de blindtest a été navrant ce week end. On bossera donc sur le dernier Animal Collective, sur The Coral ainsi que sur LCD Soundsystem ...

Puis tiens, temps que vous etes là, je vous raconte un peu mon dernier coup de foudre ...




James MEEK



Un acte d'amour



22 €. chez Métailié




L'auteur:

Une naissance londonienne, une enfance écossaise à Dundee, puis une trentaine à la russe, tout 'scottish' qu'il soit, James Meek est le fruit d'une culture cosmopolite. Il exerce l'art d'écrire durant toute sa vie. Journaliste en 1985, James Meek travaille pour le Guardian et le London Review of Books. De 1991 à 1999, il vit en Russie puis en Ukraine, absorbant au cours de ces huit années l'histoire et l'âme slave, au point qu'il s'en inspire pour son premier roman, 'Thé à l'eau de mer', publié en 1989. Il continue avec un ouvrage de culture et de société intitulé 'The Land and the People of Scotland' et un recueil de nouvelles, 'Last Orders : and other stories', en 1992. Suivent 'Drivetime', puis une anthologie humoristique, 'Children of Albion Rovers', et sa suite, 'The Rovers Return'. Il revient au roman avec 'The Museum of Doubt' en 2000. Traduit dans plus d'une vingtaine de langues, les romans de James Meek sont désormais des best-sellers en librairie. En 2007, il revient avec 'Une acte d'amour', dans lequel les destins individuels sont confrontés aux tourments de l'histoire.

Le résumé:

1919. Sibérie. Au bout d'un paysage incroyable, le long du Transsibérien, une petite ville occupée par des militaires tchèques attend d'être attaquée par les bolcheviques. La ville tout entière, étrangement sans enfants, appartient à une secte religieuse conduite par Balashov, le barbier. Arrive Samarin. Il sort de la forêt et raconte s'être échappé d'un bagne près du cercle arctique et être poursuivi par un cannibale. Anna Petrovna, une séduisante jeune veuve, s'intéresse à ce nouveau venu. Un shaman de la religion est retrouvé mort et les soupçons, la peur et la folie s'abattent sur la ville. Le capitaine tchèque qui veut se construire un royaume dans ce bout de monde glacé nomme un tribunal pour juger Samarin et affronte Mutz, le lieutenant plein d'humanité et de bon sens. Les rouges arrivent.

L'avis de Mikaël Demets, un mec à la cool visiblement:

‘Un acte d’amour’ renoue avec les grandes fresques romanesques qui ont finalement un peu disparu de la circulation depuis le milieu du XXe siècle. L’immensité sibérienne sert de décor à ce drame d’une grande richesse narrative qui prend le temps de nous immerger dans son ambiance historique - le récit se déroulant alors que la Russie est encore divisée par la révolution de 1917. James Meek amène posément ses personnages les uns après les autres, n’hésitant pas à leur consacrer à chacun un chapitre qui les présente de manière à ce que le lecteur ait l’impression de connaître par coeur la vie de chacun des protagonistes. -Si je peux me permettre, ça fait tres roman russe, Mikael, genre les freres Karamazov... Me trompe-je?- L’action s’engage donc lentement, et la première centaine de pages fonctionne presque comme une immense scène d’exposition. Pourtant on ne s’ennuie pas, tant Meek maîtrise parfaitement son écriture pour intéresser le lecteur avant même que l’intrigue ne s’emballe réellement, que les actions s’emboîtent et que les personnages se télescopent. Et lorsque le récit reprend le dessus, l’auteur dose ses ingrédients de manière à satisfaire l’amateur d’histoires magnifiques, pleines d’amours impossibles et de sacrifices épiques, comme le passionné de suspense bien huilé. On croyait vivre la rencontre de Michel Strogoff et du thriller. Moi je trouve que ça a une tronche de guerre Samouraï... Mais chacun son impression mec... Sans sombrer dans le grandiloquent ni dans le roman historique pataud, ‘Un acte d’amour’ est un univers à découvrir dont les images neigeuses resteront encore quelque temps gravées dans notre mémoire.
Bien dit mec... Gravé. Bam.
Non, sans rire, il est bon ce bouquin. Achetez le, il vaut tous les Nothomb du monde.




23.8.07

Vincent RAVALEC a la tête dans le sac

Les petits bonheurs du quotidien... de la première gorgée de bière de Delerm, en passant par les cremes brulées d'Amélie Poulain ou les plateaux télé de Bénabar. Rossy de Palma a tué le père, le parrain et s'amuse maintenant avec le chat... Ravalec est devenu rock'n roll lui aussi, ça fait plaisir. Que tous ceux qui sont dans la vibe lèvent le doigt.

les Filles...



et les Garçons...



Vous pouvez maintenant retourner à votre pastille Gavalda. Miam.

15.8.07

Alexanderplatz, c'est classe


Berlin Alexanderplatz

Alfred Döblin


640 pages / 8 euros
Gallimard, Edition de Poche




Aujourd'hui un livre fameux, un fameux livre même, qui vient colorer nos envies berlinoises. L'histoire de Franz le loser fabuleux, ou comment on sait qu'il va perdre contre lui même et contre les autres. Un livre tellement bon, qu'il a été fassbinderisé, ce qui n'est pas rien. Ce qui m'a le plus touché, c'est sans aucun doute les bruits, et les odeurs de bouffe et de foule. Et avec ça, l'humidité et le froid. Un très bon roman que j'aurai du lire plus tot, mais qui est tout compte fait assez intéressant d'avoir lu cet été, en attendant l'Europe Centrale de Vollemann: la montée du nazisme dans une Europe qui s'agite et se perd. On va bien se marrer, même si je pense que là aussi à la fin on risque de perdre contre soi même et les contre les autres.
Allez, je sens que vous voulez de l'extrait mal scanné... Comme je vous comprends.


Liens: Alexanderplatz sur Wikipédia en spountz

Des extraits:







C'est moche et mal scanné, hein... ben oui... mais c'est les vacances encore, alors voilà...

6.8.07

Saint-Naz', c'est nase...


Ce matin à six heures, comme j'allais prendre le bateau à vapeur pour Paimboeuf et Saint-Nazaire, ce café sur lequel j'avais compté m'a présenté ses portes hermétiquement fermées.
L'embarquement a été fort gai: le bateau à vapeur était arrêté au pied de cette ligne de vieux ormeaux qui donne tant de physionomie au quai de Nantes. Nous avions sept ou huit prêtres en grand costume, soutane et petit collet; mais ces messieurs, plus sûrs des respects, sont déjà bien loin de la dignité revêche qu'ils montrent à Paris. A Nantes, personne ne fait de plaisanteries à la Voltaire; lit-on Voltaire? Les abbés de ce matin parlaient avec une grande liberté des avantages et des inconvénients de leur état pour la commodité de la vie.
Les environs de la Loire, au sortir de Nantes, sont agréables: on suit des yeux pendant longtemps encore la colline sur laquelle une partie de la ville a l'honneur d'être bâtie; elle s'étend en ligne droite toujours couverte d'arbres et s'éloignant du fleuve. Ces environs fourmillent de maisons de campagne; l'une d'elles, construite depuis peu sur un coteau au midi de la Loire, par un homme riche arrivant de Paris, fait contraste avec tout ce qui l'entoure. Ce doit être une copie d'une des maisons des rives de la Brenta: il y a du Palladio dans la disposition des fenêtres.
L'arsenal d'Indret, où la marine fait de grandes constructions, donne l'idée de l'utile, mais n'a rien de beau. On aperçoit en passant de grands magasins oblongs, assez bas et couverts d'ardoises, et force bateaux à vapeur dans leurs chantiers; on voit s'élever en tourbillonnant d'énormes masses de fumée noire. Il y a là un homme d'un vrai mérite, M. Gingembre; mais, comme M. Amoros à Paris, il doit dévorer bien des contrariétés.
Au total, ce trajet sur la Loire ne peut soutenir l'ombre de la comparaison avec l'admirable voyage de Rouen au Havre. En partant de Nantes, nous avions un joli petit vent point désagréable: à quelques lieues de Paimboeuf il a fraîchi considérablement; le ciel s'est voilé, le froid est survenu, et avec lui tous les désagréments de la navigation. La mer était très houleuse et très sale vis-à-vis de Paimboeuf. Pour essayer de voir la pleine mer, j'ai continué jusqu'à Saint- Nazaire.
C'est un lieu où mon courage n'a guère brillé; il faisait froid, il pleuvait un peu, le vent était violent. A peine avions-nous jeté l'ancre, que nous avons vu arriver à nous, de derrière une jetée neuve tenant à un mauvais village garni d'un clocher pointu, une foule de petites barques faisant des sauts périlleux sur le sommet des vagues. A tous moments la pointe écumeuse des lames, qui se brisaient contre les bords, entrait dans ces bateaux. Je me suis représenté que puisqu'il pleuvait, je n'aurais à Saint-Nazaire, pour ressource unique, que quelque petit café borgne, sentant l'humide et la pipe de la veille. Impossible de se promener, même avec un parapluie. Ce raisonnement était bon, mais il avait le défaut de ressembler à la peur; ce dont je ne me suis pas aperçu. J'ai répondu au capitaine, qui m'offrait le meilleur bateau, que je ne descendrais pas; ma considération a baissé rapidement, d'autant plus rapidement, que j'avais fait des questions savantes à ce capitaine, qui m'avait pris pour un homme de quelque valeur.
Plusieurs femmes, mourant de peur, se décidaient successivement à s'embarquer, et, enfin je suis resté seul avec un vieux curé et sa gouvernante. Le curé était tellement effrayé, qu'il s'est fâché tout rouge contre le capitaine, qui cherchait à lui prouver qu'il n'y avait pas de danger à descendre dans un bateau pour débarquer. J'avoue que le rôle que je jouais pendant cette discussion n'était pas brillant. J'ai passé là une heure sur le pont, à regarder la pleine mer avec ma lorgnette, ayant froid, et tenant avec grand peine mon parapluie ouvert, appuyé contre des cordages. Le bâtiment dansait ferme, et donnait de temps à autre de grands coups sur le câble qui le retenait. La mer, les rivages plats et les nuages, tout était gris et triste. Je lisais, quand j'étais las de regarder, un petit volume in-32, le Prince, de Machiavel.
Enfin les passagers sont venus se rembarquer; le jeune vicaire du curé effrayé avait sauté des premiers dans une barque pour descendre à Saint-Nazaire, ne doutant pas d'être suivi par son patron. Il fallait voir sa figure au retour: la barque qui le ramenait était encore à quarante pas du bateau à vapeur, que déjà il faisait des gestes d'excuse mêlés de gestes de surprise les plus plaisants du monde. Il voulait dire qu'il avait été surpris de ne pas voir arriver son curé, et qu'il ne s'était embarqué que dans la conviction d'être suivi par lui. Au moment où le petit vicaire s'épuisait en gestes, une lame s'est brisée contre sa barque, et a rempli d'eau son chapeau tricorne qu'il tenait à la main. Je me suis rapproché pour être témoin de l'entrevue. Le vieux curé était fort rouge, et s'est écrié au moment où le vicaire allait parler: Certainement je n'ai pas eu peur, etc. Ce mot a décidé de la couleur du dialogue: c'était le curé qui s'excusait; la figure du vicaire s'est éclaircie aussitôt.
Nous sommes revenus vis-à-vis de Paimboeuf. Comme le bateau s'arrêtait quelques minutes, je suis descendu, et j'ai couru la ville; j'avais toutes les peines du monde à maintenir mon parapluie contre le vent. Cette ville est composée de petites maisons en miniature, fort basses, fort propres, et qui ont à peine un premier étage: on se croirait dans un des bourgs situés sur la Tamise, de Ramsgate à Londres.
Stendhal

27.7.07

Des initiatives qui vont dans le bon sens

On aime ou on aime pas.
Mais l'idée que le livre mérite un support autre que les phrases lentes et ineptes de Guillaume Durand est à mon sens une lourde évidence. Le service public ne rend plus service qu'à lui même. C'est à l'éditeur de se sortir les doigts de la confiture des tartines du Deux Magots pour le livre, voire même pour l'écriture... On ne valorise pas, on ne vend rien, on aime.

Que le support soit... et bam, il fut... une video dailymotionnée avec de l'amour, des bouts de ficelles et des fraises tagada et on obtient ça, des initiatives tantot cool, tantot zarbi...

pour la sortie d'"Au secours pardon" de Beigbeder







Pour la sortie "Je reviens de mourir" d'Antoine Dole

20.7.07

A cause des garçons


Rêves de garçons
Laura Kasischke



Christian Bourgois
252 pages, 25€




L'auteur:Laura Kasischke a étudié à l'Université du Michigan, elle a gagné de nombreux prix littéraires pour ses ouvrages de poésie ainsi que le Hopwood Awards; elle a également reçu la Bourse MacDowell. Elle enseigne l'art du roman au collège de Ann Arbor. Elle vit dans le Michigan, état dans lequel se déroule son roman « Suspicious river» (publié aux Etats-Unis en 1996). Ses poèmes ont été publiés dans de nombreuses revues.
(Merci Christian Bourgois, c'est vague, mais c'est aussi bien, hein...)

Le pitch de l'éditeur: Combien d’histoires terrifiantes racontées autour d’un feu de camp entre deux chamallows grillés ? À la fin des années soixante-dix, trois pom-pom girls quittent leur camp de vacances à bord d’une Mustang décapotable dans l’espoir de se baigner dans le mystérieux Lac des Amants. Dans leur insouciance, elles sourient à deux garçons croisés en chemin. (ndlr et montrent leur nibards surtout) Mauvais choix au mauvais moment. Soudain, cette journée idyllique tourne au cauchemar. Plongée au cœur d’un univers adolescent capté et dévoilé avec une justesse sans égale. Une fois de plus, Laura Kasischke s’attache à détourner avec beaucoup de férocité certains clichés de l’Amérique contemporaine et nous laisse, jusqu’à la révélation finale, dans l’imminence de la catastrophe.


Mon humble avis de moi:

Comme le résumé l'a laissé entendre, l'histoire évolue avec pour décor des clichés, très version 80's, liés au sortir de l'adolescence aux US. Un roman avec pour contexte donc "la naissance de la femme, de la majorette un peu écervelée mais tellement attendrissante et pleine d'idéaux ... à la ménagère résignée vouée à la bonne cuisson de ses cookies". En gros. Je ne vous cacherai pas que je me suis senti un peu spectateur de ce roman. L'écriture est bonne, on a quelques scènes pas mal du tout, et le jeu des flashbacks me plait bien, je suis très client, mais de manière générale, je trouve que ça ne prend pas. L'aspect psychologique de l'évolution des personnages, qui est visiblement la marque de fabrique de Kasischke, et que j'avais adoré dans son précédent roman, s'est retrouvée perturbée par un contexte série B, téléfilm d'M6. L'Amérique bulldozer sans complexe, qui enterre ses blessures et ses erreurs dans le silence et les revoit lui péter à la gueule plus tard... Ouais... La leçon est simple, par l'exemple, enrubannée dans le cliché... Mais la chose encore plus dommage je trouve, c'est que les passages érotico-charnels (les adolescentes ont découvert leur corps, et tâtonnent un peu, sans encore vraiment de complexes) sont assez cru et bien ficelés, mais font complètement 'déposés', un peu 'trash pour trash, parce que sinon il se passe pas grand chose'.
Je ne dirais pas que cette lecture soit un échec. Je pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises lectures mec... Non, tout simplement parce que l'écriture, le ton, m'ont plu. J'avais aimé "Suspicious River" alors je vais certainement tenter "A moi pour toujours". Je suis comme ça, il en faut plus pour me repousser.

17.7.07

Pour le plaisir et pour l'ailleurs


James Hawes
Pour le meilleur et pour l'Empire
L’Olivier
348p /21€

Un mot sur l'auteur:
Après des études au Hertford College d'Oxford, James Hawes veut devenir dramaturge et comédien. Mais il est vite forcé d'admettre que son talent réside ailleurs et après avoir enseigné l'anglais en Espagne (un peu comme le héros loser du roman) et avoir travaillé comme archéologue, il retourne sur les bancs de l'université et prépare un doctorat sur Nietzsche et Kafka à l'University College London en 1987. Il donne ensuite des conférences en Irlande de 1989 à 1991, puis enseigne l'allemand à l'université de Swansea. Il ne publie son premier roman qu'en 1996, 'A White Merc With Fins', mais ne cesse d'écrire depuis, dans le genre du thriller. Son deuxième roman, 'Rancid Aluminium', suit donc en 1997, et James Hawes tente de l'adapter au cinéma, ce qui est un échec total. Suivent 'Dead Long Enough' en 2000 et 'White Powder, Green Light' en 2002. En 2007, 'Speak for England' est traduit en français sous le titre 'Pour le meilleur et pour l'Empire'.

Le pitch: A quarante ans, Brian Marley constate que sa vie est un fiasco : divorcé, professeur d'anglais sans diplôme, il peine à joindre les deux bouts et n'a aucune ambition. Il rencontre un ancien ami, producteur de télévision, qui lui propose de participer à un jeu de téléréalité dans lequel les concurrents doivent survivre dans la jungle avec pour seul équipement une caméra numérique et quelques rations de pain et d'eau. A la clé : un chèque de deux millions de livres. Alors qu'il est sur le point de remporter le jeu, deux hélicoptères des équipes techniques de l'émission s'écrasent, tuant le dernier concurrent en lice contre Brian. Ce dernier se retrouve à errer dans la jungle, tombe d'une falaise et atterrit au milieu d'une colonie anglaise formée par les rescapés du crash d'un Comet IV en 1958 et leurs descendants. Elle est dirigée par un ancien militaire qui prône le culte de la mère patrie, de l'armée et la haine du communisme, et a pactisé avec une tribu d'aborigènes cannibales assurant sa protection. Tous finiront par repartir pour Londres...

L'avis du lecteur entre le TGV et le barbecue:

C'est un livre sympa tout le temps que le récit se cantonne au choc marrant entre personnages ubuesques au coeur de la jungle. Dès que l'on sort de ce cadre très Indiana Jones chez les Monty Pythons, ça dérape un brin et c'est dommage. Parce que l'acidité et l'ironie étaient déjà là, et je pense pas que c'était la peine de tout barbouiller de burlesque pour aller finalement trop loin... Mais bon, exactement le bouquin vacance quoi... assez fin et drole. Je l'ai déjà passé à quelqu'un qui partait en camping, ce qui est un signe plutot explicite. En terme de vacance, bien sûr, tant qu'en terme de bouquin pas mal.

12.7.07

Nuages et tache de vin...


David Mitchell
Cartographie des nuages
L’Olivier
23€






Il y a des tâches de vin contre lesquelles les dunes de sel en bout de table ne peuvent rien. Pas même le nouveau Cillit Bang de Mémée Rivoal ne pourra lessiver la chose écarlate. Je veux parler de ce que l'on appelle communément la tâche de naissance autant que "la tâche de vin". En terme corrects, cela se dit 'angiome plan' et ce n'est en fait qu'une simple malformation de vaisseaux sanguins (ou lymphatiques) anormalement dilatés, et dont l'origine est encore mal connue. De ce que je viens de lire, un enfant sur dix environ a un angiome. Un peu comme le petit Gorbatchev sur le haut de son front... Une tuile quoi, mais bégnine. Tout dépend surtout de l'endroit où ça s'accroche, ce genre de bestiole.

David Mitchell, le déjà joyeux réalisateur des "Ecrits Fantomes" a choisi de la coller sous l'omoplate de ses personnages de son dernier roman, "La cartographie des Nuages" paru chez l'Olivier cette année. Les personnages ? Ewing, un homme de loi américain quittant la Nouvelle-Zélande à bord d'une goélette, au milieu du XIXe siècle ; un jeune compositeur, Frobisher, qui séduit la femme du musicien génial mais myope comme une taupe dont il est le secrétaire particulier (nous sommes en 1931) ; Luisa Rey, une journaliste d'investigation au célèbre père correspondant de guerre, sur la piste d'un complot nucléaire, dans la Californie des années 1970 ; un androïde condamné à mort par un Etat situé dans le futur, etc... Sans le savoir, tous ces êtres sont liés par une destinée commune tissée par le temps, et dont le dessein n'apparaît que progressivement. Chacune de ces vies est l'écho d'une autre et revient telle une phrase musicale répétée au fil d'innombrables variations. Et l'importance de cette 'tache de vin', vous voulez me demander, hein?

Et bien lisez ça tout seul, ça vous fera du bien.

C'est le bon-livre-pour-vacances-pourraves-volume-1.

Demain, "Pour le Meilleur et pour l'Empire" de Hawes.

4.7.07

Control

Ce sera à n'en pas douter, le film à voir en Septembre.

Premier film du photographe néerlandais Anton Corbijn basé sur la vie de l'anglais Ian Curtis - chanteur de Joy Division-, Control a reçu deux prix à la Quinzaine des réalisateurs, section parallèle du Festival de Cannes (le prix Regards Jeunes remis à un premier ou un deuxième long métrage, et le prix Label Europa cinéma, attribué au meilleur film européen de la Quinzaine)







Control (2007) TEASER

We are the Fucking Stooges and thank you for fucking showing up!!!



Hier soir au Palais des Sports (merci la Boule!), Porte de Versailles, un des plus gros concerts de ma vie. Salle comble, fosse hurlante de fureur et de plaisir. Un public déchainé donc, et sur scène, l'indien à gueule d'iguane le plus célèbre de la planète, mettant en transe la totalité du public avec une énergie dantesque. Un concert tout simplement grandiose. Comment cet homme là, a-t-il pu se faire lever la foule aussi longtemps avec autant de force, se jetter dans le public à chaque chanson (quand il n'était pas occupé à se foutre à poil ou à nous cracher dessus).

Je garderai longtemps en mémoire son invitation sur scène, les slams de fous et les cris de la foule en demandant encore et encore...


Iggy Pop ne mourra jamais.

3.7.07

Branchez les guitares, Je m'en fiche, Je fais le rock!!

Il y a des bouquins qu'il ne faut pas louper. D'autres qu'on peut largement s'autoriser à zapper -par mégarde bien sur-



Le premier par exemple nous permet de reprendre la trace d'un des groupes les plus successfull du monde, parsemée d'anecdotes et de bonus track lancés par Mr James. Il est depuis moins rock'n roll, plus bon pater familias, avec cette étincelle d'intelligence qui transforme le renoncement en prise de recul et maturité... En plus il écrit bien et a une putain de bonne bouille. un mec qu'a tout compris quoi.
For Alex James (le bassiste de Blur), music had always been a door to a more exciting life: a way to travel, meet new people and, hopefully, pick up girls. La vie sympa quoi. But as bass player of Blur (tu vois, je le savais) - one of the most successful British bands of all time - his journey was more exciting and extreme than he could ever have predicted. Success catapulted him from a slug-infested squat in Camberwell to a world of private jets and world-class restaurants. As 'the second drunkest member of the world's drunkest band' life was always chaotic, but Alex James retained a boundless enthusiasm and curiosity at odds with his hedonistic lifestyle. From nights in the Groucho with Damien Hirst, to dancing to Sister Sledge with Bjork, to being bitten on the nose by the lead singer of Iron Maiden, he offers a fascinating and hilarious insight into the world of celebrity. At its heart, however, BIT OF A BLUR is the picaresque tale (le mot magique est laché) of one man's search to find meaning and happiness in an increasingly surreal world. Rock'n roll quoi... Pleasingly unrepentant but nonetheless a reformed man, Alex James is the perfect chronicler of his generation - witty, observant, frank and brimming with joie de vivre. BIT OF A BLUR is as charming, funny and deliciously disreputable as its author. Et ça veut bien dire ce que ça veut dire...




Voilà une vraie bonne idée de bouquin. En plus il est beau et pas encore trop cher.
On avait forcément déjà parlé du précédent livre, paru chez Allia, le "Rip it up and start again" (je vous colle le lien avec la célébrissime emission de Coquillages, relayée jusque sur la Blogothèque - et ouais!- ). Ici, Mr Simon Reynolds nous compile moultes articles écrits un peu partout, et fait même l'effort de revenir sur tel ou tel texte, avec un peu de recul, histoire de corriger une plantade ou recadrer une critique. Mais dans l'ensemble, je doute qu'il se soit gauffrer beaucoup. Comme dans le précédent volume, il tente d'apporter un contexte social, culturel et historique au développement des groupes et types de musique mis en lumière. Bref, c'est un vrai gros boulot, de terrain, fait avec gout par un bonhomme intelligent. Aucune raison de se priver de ce Bring the Noise...
La traduction arrivera dans 12 ans, alors on fait l'effort et on l'attaque direct. Une bonne mise en jambe pour réhausser son anglais si utile auprès des touristes cet été.

Follow for now, power of the people, say,
Make a miracle, d, pump the lyrical
Black is back, all in, were gonna win
Check it out, yeah yall, here we go again

Turn it up! Bring the noise!


Le Blog de Mr Reynolds

17.6.07

ROCK’N’DOCS - la Nuit du documentaire Rock

ROCK’N’DOCS - la nuit du documentaire rock

MK2 Quai de Seine (Paris), 21 juin 2007 de 19h à 7h


ÉDITO

Inspirante coïncidence, le rock et le cinéma direct sont nés ensemble, il y a un demi-siècle aux États-Unis. Il se trouve alors, dans les années grises de l’après-guerre, des petites équipes de cinéma, outillées de caméra légère et d’un magnétophone à l’épaule, pour filmer sur le vif la toute naissante scène rock. Des jeunes cinéastes comme D.A. Pennebaker, Richard Leacock, les frères Maysles, accompagnent les tournées de Bob Dylan ou des Rolling Stones.
C’est l’écho, sur cinquante années, de ces deux gestes fondateurs et radicaux, dont nous offrons ici un aperçu durant une nuit entière.
Rassemblant pour vous les moments rares, souvent inédits sur les écrans parisiens, de cet accouplement effervescent du rock et du doc. Cinq films remarquables. Balades mélancoliques dans la matière même de la culture rock (chômage, galère amoureuse, spleen…). Portraits déjantés d’anti-héros sublimes.
Chroniques amères du destin incandescent des rocks stars. Concerts cultes... Entre ces lignes s’immisce une autre scène, celle du rock français. Filmée, elle, par « Pop 2 » ou « Les Enfants du rock », ces émissions cultes de la télévision française qui exhalent la déshérence et la créativité brouillonne d’une génération entre deux adieux. Du Velvet reformé pour un soir au Bataclan (1972) au dernier pogo à Paris (1987).


Leur nuit est à nous.


Annick Peigné-Giuly,Présidente de Documentaire sur Grand Écran



Programme :
19h : Emission “ Pop 2 ” de Claude Ventura (France, 1972, Beta SP, 40')
L'émission mythique du 10 juin 1972 dans son intégralité avec, entre autres, Robert Wyatt et le concert historique du Velvet Underground au Bataclan en 1972.


Rencontre avec Claude Ventura, Michel Vuillermet et Jérôme de Missolz
La Grande galère du rock français : Le Havre de Michel Vuillermet (France, 1982, Beta SP, 19')
Un reportage sur la scène rock du Havre des années 80, extrait de l'émission “Les Enfants du Rock”.

You'll Never Walk Alone de Jérôme de Missolz et Evelyne Ragot (France, 1992, 35 mm, 90')
Liverpool 1992 : 30 ans après les Beatles, les jeunes vivent encore la musique comme le seul moyen de déjouer la crise et de s'en sortir.


22h15 : AVANT-PREMIÈRE
Glastonbury de Julian Temple (Royaume-Uni, 2005, 35 mm, 135')
35 ans d'histoire du légendaire festival rock anglais de Glastonbury, par le réalisateur de The Filth and the Fury .


1h00 : POUR LA 1ère FOIS À PARIS
The Devil and Daniel Johnston de Jeff Feuerzeig (États-Unis, 2005, 35 mm, 109')
Portrait de Daniel Johnston, artiste de génie adulé par la scène underground américaine, de David Bowie à Kurt Cobain.

3h00 : Banlieue Rock : dernier pogo à Paris de Michel Vuillermet (France, 1987, Beta SP, 30')
Enquête informelle dans les milieux du rock alternatif de la fin des années 80 à Paris, extrait de l'émission “Les Enfants du Rock”.

D.O.A. (A Right of Passage) de Lech Kowalski (États-Unis, 1981, Beta SP, 90')
“Film culte” sur l'unique tournée des Sex Pistols aux États-Unis en 1978.

5h30 : Stop Making Sense de Jonathan Demme (États-Unis, 1984, 35 mm, 88')
Imaginé et “storyboardé” par David Byrne,Stop Making Sense est plus que la captation d'un concert des Talking Heads, une oeuvre unique.

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