20.5.06

My beloved monster is tough

Et voilà.
A jouer à faire le monstre, il fallait bien que celà arrive. A chercher le mal, on l'appelle. On a mis les deux pieds dedans la semaine dernière. On continue un peu plus loin: la première phase de la destruction, c'est la transformation. Alors transformons-nous. "Un matin, au sortir d'un rêve agité...", dirait Grégoire G. devant les cameras de Confessions Intimes. Comment? Pourquoi? On ne cherche pas ses réponses là. On s'interesse au 'et ensuite?'... Une ambiance X-men le retour dans les bouquins de cette semaine. Une selection non exhaustive (parce que je fais encore ce que je veux pendant le peu de temps qui me reste de liberté). Alors voici des lectures pour transformistes et métamorphiques.



Was dachte sich Wolfgang Lettl dabei, als er 1977 das Bild
"Die Verwandlung" malte? Vous avez 4 heures.





Thierry LAURENT
Mordre

HELOISE D'ORMESSON EDITIONS
18€/248 pages


RESUME : Henri Noguerre est en passe de devenir notaire. Un obscur, un laborieux que ce petit homme vouté sous son costume sombre. Une seule chose peut-être le différencie de ses congénères tristes et sévères: sa hargne, son mépris et ses frustrations pour tout ce qui est féminin ou de manière générale, hors de saportée. Tout cela va changer, il va devenir notaire et gagner par la force du travail et de la fidélité, une situation qui lui donnera place au monde. Mais, le jour même où il doit prêter serment devant le Garde des Sceaux, une patte velue remplace sa main gauche! L'horreur dépassée, il est vite temps d'entamer les subterfuges et les mensonges pour cacher l'informité. Hélas, au fil des jours, sa morphologie se transforme et il devient de plus en plus chien. L'oreille, puis la texture grumeleuse du nez... sa face s'avance en un masque prognate aux traits tirés. Une catastrophe pour celui qui maintenant a une vie de responsable et pleine de représentations et de besoins d'autorité. Heureusement, la malfaisante Béatrice, l'ignoble qui l'a éconduit violemment quelques semaines plus tôt, va l'aider. Et par la même, mettre en place une relation de chantage et pression malsaine. Henri devient peu à peu Médor. Mais sous le poil, le notaire et toujours là. Jusqu'au moment où il essaiera de revenir à l'humanité, le Médor, pour la belle Jenny.
L'auteur fait une satire d'un milieu n'existant que par les apparences et une analyse cynique des rapports de pouvoir hommes-femmes. De ce point de vue, c'est très bien fait et surtout très bien écrit. Un joli verbe, de belles images. Hélas, une histoire pleine de virages, qui se méritent et s'enchaînent à grande vitesse; des retournements de situation rapides. Mais finalement à mon sens une vivacité qui sert le livre quand on mord dedans.
Moi j'ai aimé m'y faire les dents. Et puis le livre est beau, ce qui ne gache rien!




Will SELF
Les grands singes

L'OLIVIER
21€/462pages

Après une soirée de débauche ordinaire, le réveil de Simon Dykes est difficile. Epouvantable même, quand il constate que sa compagne s'est transformée en chimpanzé, ainsi que tout le reste de l'humanité. Persuadé qu'il est encore un " humain ", Dykes est immédiatement interné dans le service du Dr Busner, un singe très respecté, psychanalyste radical, militant de l'antipsychiatrie. Celui-ci, touché par son désarroi, et voyant dans ce cas extraordinaire l'occasion d'établir définitivement sa réputation, décide de l'aider à percer le mystère de sa véritable identité. Provocant, insolent (surtout très drôle) et terriblement sexy, Les grands singes est une satire irrésistible de la vie moderne. L'art, l'amour, la politique, la science, rien n'échappe à ce jeu de massacre.
Un livre en court, donc dont la fin m'est encore inconnue, mais dont le processus m'amuse. On ne "dénonce" pas tant que ça, on ridiculise surtout, et on jubile. Un texte bien tourné, un roman long mais prenant, dont je conseille l'édition de L'olivier, ne serait-ce que pour la préface de l'auteur, répondant aux critiques peu flatteuses qui cherchaient à voir dans l'ouvrage un pamphlet violent. Disons qu'on se divertit et qu'on se marre surtout.



Pour les amateurs de l'animalité humanisée (ou plutôt l'inverse)
Petit bestiaire de la métamorphose comme figure de la révolte (1) et (2) sur le site [lelitteraire.com]



Led Zeppelin - Black dog
Emilie simon - I wanna be your dog
The Troyes Fury Cats - Ain't i'm a dog
The Kills - Monkey 23
Animal Collective - Turn Into Something
Super Furry Animals-Hello Sunshine (Album Version)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

(A propos de Thierry Laurent)

Belle critique.
MAIS, mon cher Spountz, le côté "rebondissements rapides, coups de théâtre, histoire à revirements"...

C'est voulu !

Référence au roman en chair (et en poils), petit spectacle de marionnettes burlesque-grotesque-satirique, mécanique narrative, tout ça...

Pourtant, la mécanique, ça vous connaît non ? Voulu, mon cher Spountz !

Voulu et (à mon sens) souhaitable.

Bonnes continuations

Mécanos