14.5.06

On partage toujours les emmerdes, jamais le pognon

Aujourd’hui, on va jouer les méchants, les caïds.

Parce que y’en a ras le bonbon de se faire truffer par tout le bon peuple. Marre de se faire enfumer par des demi-sels qui se la racontent.
Le plus nase broque des traîne-lattes se prend pour Madonna, et moi je matte mes lacets en attendant le moment où il faudra que je m’excuse, piteux. Et je m’en veux, en plus, je fulmine. J’aimerai sonner la révolte, me faire violence et faire tomber des dents ! Hier encore, un gros lourdasse me rentre dedans dans l’omnibus, en laminant mon gros orteil et ses petits frères. Je me retourne vers le transpireux, pleurant ce qu’il me restait de métatarses en clafoutis… et je lui bredouille un minable: « Pardon ». Un réflexe compulsif, venu comme ça de derrière les dents où normalement y aurait du avoir un cerveau et pas de la flotte... Mais voilà, c’est sorti tout seul. Le tondu m’a regardé de travers, il avait même pas du sentir mon 44 fillette sous sa masse. J’ai eu mal. Honte et mal.
Alors, faut que ça change. Faut que je morde dedans, qui vocifère et que rentre dans le gras.

Ça peut plus durer. Je me mets aux vrais bouquins de mecs. Eloignez les précieux et autres pleurnichards, on va mettre du bois dans la chaudière...

Bill JAMES
Protection
Collection : Rivages/Noir, n°517
9 € / 320 pages
Traduit de l'Anglais par Danièle Bondil et Pierre Bondil

Bernard Mellick, dit "le tendre", est un caïd du racket qui croit au respect des règles dans le milieu. Son rival Ivor Wright l'a oublié, ce qui lui vaudra un brutal rappel à l'ordre, une «punition» infligée avec une lampe a souder sur les twinuts. C'est le début de l'escalade. Pour se venger, Wright fait enlever le fils de Mellick, Graham, âgé de onze ans et handicapé mental. Un truc qui ne se fait pas, même entre malfrâts. Il faut à tout prix retrouver l'enfant, mais il n'est bien sûr pas envisageable de faire appel à la police. Pour les truands comme pour les flics, il va falloir jouer double ou triple jeu et savoir choisir ses alliés... Des abîmés, les porte flingues du Tendre: Idem et Reg, les fidèles, Vernon le cravaté insupportable, Len, le silencieux de mauvais poil... Des personnages vicieux, mauvais mais attachants et forcément mal barrés. Bill James nous fait pénétrer dans une société à part. Il explore les codes qui régissent les rapports entre flics et truands, les doubles jeux, un univers où le cynisme, la manipulation, la bassesse et la faiblesse humaine sont de mise, bien plus souvent que la grandeur et l'héroïsme. C'est moche, ça cogne, ça finit mal et c'est normal.

On monte d'un cran... Après les affaires gangs et de familles, on touche au personnel, à l'intime... aux racines du mal. (Putain, comment je vais devenir méchant après ça!)
Attention les vélos, y a du bifteck sur l'os...

Edward BUNKER
Aucune bête aussi féroce
Collection : Rivages/Noir, n°127
10,4 € /412 pages
Traduit de l'Anglais (Etats-Unis) par Freddy Michalski


Un bouquin qui m'a posé.
J'étais géranium. Je bougeais plus, moi les mouches elles m'ont trouvé assis.

Au cinéma, Edward Bunker était passé devant la caméra, composant un inquiétant M. Blue dans «Reservoir Dogs» de Quentin Tarentino. Voyez le personnage, et même ça c'est light, vu sa bio (en bas).
L'histoire d'un homme déformé par la prison, détruit par les autres, devenu triste, sauvage et mal adapté.
Sans retour, sans solution, sans complaisance non plus. Un bon livre.
"Question : le grand roman des bas-fonds de L. A. ? Réponse : Aucune bête aussi féroce d'Edward Bunker. Si le jugement ne manque pas d'arguments, il peut se discuter. Mais c'est incontestablement, par sa précision et sa rigueur du détail, le meilleur livre jamais écrit sur le thème du vol à main armée - une activité criminelle à l'image surfaite et trompeuse dont les ouvrages de fiction font habituellement leurs choux gras. Quant a l'analyse qu'il nous offre de la psychopathologie criminelle, elle place le roman au rang du génie du mal, de "De sang-froid" et du "Chant du bourreau". Ce roman est d'une originalité absolue - un chef-d'œuvre noir resté négligé. Dernière minute : méfiez-vous ! Là où il vous emmène, vous ne sortirez pas intact de votre rencontre avec Max Dembo." (James Ellroy)
Bio de Bunker sur A l'ombre du polar


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