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Hé bien, ce fut l'histoire d'une petite heure, hier, rue Princesse, à la Librairie Village Voice. Trois lectures précédents la discussion, ont rythmé cet échange: un premier passage de "Europe Central", un second lu par Claro de ce même roman, puis un dernier, extrait de "Poor People".
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Et donc, hier soir, il y a eu lecture et discussion de tout cela... Disons, de la question de "destin", d'acceptation de ce destin, de force, de choix, de contexte et de résignation.
Cette lecture avait aussi de spécial le simple fait que c'était la première de Vollmann à Paris. Notons aussi que l'auteur, Vollmann donc, -comme son traducteur, Claro- sont des brutes de travail, et que donc réussir à attraper l'un et l'autre et les faire parler de leur boulot peut vous remplir une journée entière... On gardera en mémoire la réponse monumentale à la classique question du 'pourquoi êtes vous devenu écrivain, comment avez vous commencer à écrire': là où n'importe qui aurait plus ou moins botté en touche, parlant des gens, de l'inspiration et autres conneries, il nous a sorti quelque chose proche de ça: "On a tous un rapport personnel à la littérature parce que nous avons tous nos propres fêlures. Moi, ma petite soeur est morte noyée alors que j'en avais la garde quand j'étais enfant. Depuis, je cours derrière ça, allant à la rencontre des autres, de la souffrance et essayant de faire ce que je peux, même si je sais que cela ne change rien, que je n'étais pas responsable. Comme cette prostituée que 12 ans que j'avais inscrite à l'école... Chacun ses fêlures. Les miennes sont encore là." Grand silence parmi les culs serrés de la librairie. Ce mec nous balance ça comme ça, pleine gueule, avant de réajuster ses lunettes. Ce demi fou souffre, le sait et se soigne de l'autre..
Je n'ai pas suivi, à la brasserie, pour "boire une bière et discuter" comme le souhaitait le gars Bill, un peu mal à l'aise entouré de tous ces vieux anglais. Visiblement heureux d'être là, tout boudiné dans son t-shirt jaune poussin, il m'a mis la patate pour longtemps: y a des gens d'ailleurs, des ovnis de talent, qui ressemblent à rien et s'en foutent, et moi, j'en ai vu un de mes yeux... Et c'était cool...
Pour mémoire, on avait déjà parlé des Fusils l'an dernier
2 commentaires:
Long live the patate!
Je suis en train de me battre avec "la famille royale" de ce môssieur.
Ca me prend les tripes, j'y pense souvent... et comme c'est tout de même un pavé,
ça va faire 3 semaines que je suis un brin
obsédée par ce roman...
j'attends la délivrance
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