8.2.07

Travis Burki est une star

Il y a 10 jours, j'étais au Limonaire, le bistrot à chansons de Mister -Accordéon-Pacoud. Et j'ai donc écouté Travis Burki.
C'est tellement bon, ce petit disque qui va sortir, que je vous copie colle ici deux petits clips marrants et sa bio pécho sur wiki.
Travis, mots à mots:
A 14 ans, il écrit ses premières chansons en anglais, adapte des poésies de Rimbaud, chante, joue du piano, de la guitare et fonde même son premier groupe The Primitiv. Après le baccalauréat et des études d’architecture, il rentre à l’école de musique du CIM, où il suit des cours d’harmonie, de chant et de piano. Il monte à Paris, devient animateur de radio, compose, enregistre, peint et rédige plusieurs recueils de poésie. Débute ensuite une série de concerts dans les cabarets et cafés parisiens. Il voyage, étudie le théâtre, l’anglais et l’allemand.
Auteur, compositeur, interprète, musicien (piano, guitare), poète, on l’a vu présenter sur Paris Première ses poèmes et ses chansons.
En 2000, après avoir monté Fin de partie de Samuel Beckett, il écrit trois pièces de théâtre (Petit Monde, Quatre-quarts et Décadancing!) à partir desquelles il réalise un court métrage, et fonde la compagnie Hansen Moeller.
En 2001, il publie deux poèmes dans l’anthologie du Slam. Il participe aux scènes ouvertes du mouvement et rejoint l’équipe d'Edouard Baer sur Radio Nova et Paris Première en tant que poète-slammeur de l’émission Secret de Femmes.
En 2002, Régis Fourrer réalise un documentaire intitulé Ü dans la joie, diffusé sur Planète. Cette année marque également une période nouvelle d’enregistrement, aux côtés du musicien argentin Pablo Krantz, de son premier album officiel intitulé Après les dancings (2003, Walhalla Music).
Le 4 avril 2004, il remporte le grand prix du tremplin Chorus des Hauts-de-Seine. Le 22 novembre de la même année sort son deuxième album La luge, et Ü part en 2005 pour une grande tournée, le Tour de Luge qui se poursuit en 2006.

Un album est prévu pour paraître début 2007.



Le poème que j'adore:

C’est le passé d’avoir que je suis devenu
Mon nom n’est pas qui je suis mais ce que j’ai eu
C’est vrai tel un pâtre, je chante et quand j’ai bu
Le tableau de mes jours m ‘apparaît moins embu
Même si la nuitée me cueille bien fourbu
Je choie sur de moelleux monticules herbus
De moi-même pourtant je ne suis pas imbu
Si mes prétentions sont à mettre au rebut
Laissez mes ambitions conduirent la tribu
La direction est bonne et le dos du zébu
Est un bon tape-cul pour le gendre et la bru
Arrêtez-moi si je prêche à des convaincus
Il s’en fallut de peu que l’euro soit écu
En dépit des poisons, j’ai toujours survécu
Le jour n’est pas venu pour me trouver vaincu
D’ici là je décris tout ce que j’ai vécu
M’offrant parfois l’atout de vivre inaper
çu Le succès m’a touché, la gloire m’a conçu
Il arrive, et c’est triste, aussi, qu’on soit déçu
Devoir rétrocéder parfois le trop-perçu
Comme un arbre l’été qui serait trop branchu
Que l’on taille en donnant l’aspect d’ange déchu
Peut-être de sa cime avait un corbeau chu
Celui-là même avant un comté de lait cru
Dans son bec, il le lâche, il chante et c’est fichu !
Le fromage est mâché par renard moustachu
D’autres fois on dira le conclave est conclu
Quand la blanche fumée serpente vers les nues
Mais qu’un pape se nomme Jésus II, c’est exclu !
Dernièrement le nombre de fous s’est accru
La plupart sont épiques et vont monter à cru
Des chevaux de métal, ce que j’ai d’abord cru
Pour hâler le grand fleuve au fort de sa décrue
Dans leurs vestes de lin, leurs pantalons écrus
Ils auraient pu tourner dans un film Lustucru
Avec, dans le rôle de la nouvelle recrue
Un cavalier absent, genre soldat inconnu
Comme dit le cadreur, ç’aurait été ardu !
Cela dit, rien ne vaut de rester assidu
À la longue on fini par moins être attendu
L’opinion qu’on émet devient, bien entendu
Belle au désir auquel on a condescendu
Le poète aérien lit son compte-rendu
Aux étoiles émues en larmes confondues
L’Eve et l’Adam lettrés par le fruit défendu
L’arbre de vie n’en a depuis pas démordu
C’est le serpent et non la femme si dodue
À qui la faute incombe et le son distordu
Qui sourdit du cosmos est de tous entendu
L’homme veut le savoir, dit à dieu « C’est mon dû !
« J’en veux en abondance et qu’il soit épandu
« Par des sylphides nues naïades éperdues
« Près du lit des ruisseaux chastement étendues
S’il leur faut des jupons alors qu’ils soient fendus
Les frasils de janvier sont à moitié fondus
Le vent dénoue leurs nattes et souffle inattendu
Dans la plaine exigu de l’âme inétendue
Rassurez-les ce chant n’est pas tant incongru
Je vous laisse apprécier si les coquecigrues
Qu’on vous donne à subir émises de leurs grues
Vous satisfont assez, complotez ! Pichegru !
Je ne vous enduis pas plus de mon copahu
Et vous laisse aux pixels de vos tohu-bohu
Non mais que croyez-vous, que vous êtes absolus ?
Qu’il suffit d’être heureux pour être chevelu ?
Qu’on peut sur le succès jeter son dévolu ?
Que pour se présenter il suffit d’être élu ?
Qu’en sortant d’une école fraîchement émoulue
Se repaître de gloire on la boira goulue ?
Halte là vos Harlez hordes d’hurluberlus !
Il faudra vous résoudre au verbe révolu !
Réaliseriez-vous toutes vos plus-values
Le fond de votre lit finira vermoulu.
Hier encore inconnu de tous, aujourd’hui, lu !
Oublié juste après avoir été promu
À qui ce corps sans vie avait appartenu ?
L’âme ne répond plus et monte vers les nues
D’avis de commentaires, on s’est bien abstenu
Aucun ne vit venir ce qui est advenu
Les intrus s’étaient vus souhaiter la bienvenue
Votant des lois dont on a tu le contenu
Ni eux ni toi ni moi n’étions contrevenus
Même le plus fougueux d’entre nous fut ému
À coup de baume et narcotiques, ils nous ont eu
Mais regardez ce que nous sommes devenus !
Dans l’anima de nos cellules détenues
La propagande emporte sans discontinu
Substitue le sommeil aux luttes entretenues
En offrant à chacun des aliments grenus
Dont les effets sur soi resteront inconnus
Le Monde MEURT devient faussement ingénu
Sans qu’aucun défenseur ne soit intervenu
Le joug de l’illettrisme est sur tous maintenu
De sa propre famille, on devient méconnu
Chaque jour est semblable, on accepte un menu
Que vouloir refuser serait fort malvenu
Et la moindre objection est nulle non avenue
Est-ce dire que la fin va laisser l’homme nu ?
Que l’ennemi aura, de nous, tout obtenu ?
Le droit de décorer des rangs de parvenus
Et d’envoyer les sages au banc des prévenus ?
SOUDAIN c’est le néant, le bruit s’est retenu
Un instant, une forme alors est reconnue
D’abord un bourdon sourd viens vers nous soutenu
Qui va se transformer en vibration ténue
Et puis dans un éclair formidable on dit Hue
Précédé d’étalons cabrés trotte-menu
C’est l’explosion de joie, le sauveur est venu !
Fuyants de tous côtés s’en vont les corrompus…
Se gonfle alors au ciel un nuage crépu
La quiétude forcée semble être interrompue
Les tyrans effrayés hurlent qu’ils n’ont pas pu
Eviter le chaos, leur pouvoir, est ROMPU !
L’être providentiel qui les toise est trapu
Toutes leurs exactions lui ont beaucoup déplu
De sa main, il ordonne un orage et se ru
Sur tous les responsables en criant « Malotrus ! »
Sur le champ de bataille, un groupe est accouru
À chacun la clarté nouvelle est apparue
Sortent de leurs abris sympathiques et bourrus
Premiers au tribunal à avoir comparu
On voit d’anciens sportifs qui avaient concouru
Au J.O d’un été puis portés disparus
Le peuple se réveille et redevient féru
De liberté, d’opinions, de livres parus
Le surlendemain que de chemin parcouru
Partout dans les faubourgs, l’espoir a reparu
Mais quel était celui qui nous a secouru ?
Chacun se le demande il paraît qu’un bossu
L’a vu tourbillonner dans un quartier cossu
On l’a photographié hier à son insu
Offrant des vocalises à la voie sans issue
Plus loin il vint boire à la fontaine moussue
Depuis la symphonie de l’hiver est battue
Par un vieux chef ayant vaillamment combattu
Contre les assaillants quoiqu’il fut courbatu
Des guides d’impromptus, ce fut le plus pointu
On a suffisamment l’oreille rabattue
Par les exploits guerriers de nos aïeux têtus
Que l’écrivain signât sur le dos des tortues
Mais jamais ne nous lasse un rat dans son tutu
Car il personnifie la plurielle vertu
Si les grands de ce monde ont l’air calme et ventru
Si de joies et de peurs, ils vivent dépourvus
Je veux pour ne plus être pris au dépourvu
Avoir avec l’un deux une courte entrevue
Je voudrais témoigner du monde de visu
Peindre dans un tableau l’univers que j’ai vu
Ceux-là m’ont répondu « faites donc Monsieur Ü!».