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22.8.11

Maquettes d'absolu

Enfin, NOUVEL ALBUM BÜRKI "MAQUETTES" sortie le 22 août 2011
(pochette - Dessin de Xavier Deshoulières)

Ceci est pompé complet sur la newslettre de Mr Bürki.
Considérons le caractère d'urgence de la nouvelle puisque, c'est aujourd'hui (hé oui!) que tout cela est disponible. Merci Mr Bürki, pour ces pépites de fond de tiroirs... Considérons également je suis incapable de vous parler mieux de ses chansons que lui ne le fait. Il est artiste, je suis artisan. Enfin, ajoutons le fait que je n'ai pas le temps de dire à quel point ces chansons sont indispensables, je suis collé à BFMTV pour voir la chute du Colonel...
Bref, allez chercher ça, c'est miel, c'est sucre, c'est la poésie moderne.


1. PHOTOVOLTAÏQUE
Composé sur les bords du lac Léman en 2001. Texte lu sur Radio Nova (Secrets de Femme) puis enregistré à Paris en 2002. Guitares de Pablo Krantz. Encore un texte hermétique dont la structure fond comme cire au soleil. Mantras. Lancinante mélodie se commuant en facteur de transe. Energie renouvelable. Chaud.

2. DIEU M'A DIT
composé enregistré à Paris en 2007. Basse de Lionel Flairs. Quand Dieu se prend pour un chanteur, il raconte son enfance, décrit ses objectifs et laisse percer les lueurs de ses attentes, meurtrissures et espérances.

3.SORS DU FORMAT
En chanson, l'une des choses essentielles avec le refrain, la mélodie et la simplicité des images, c'est le gimmick. Une phrase musicale qui revient, comme pour rappeler le protocole. Une chanson n'est rien sans protocole. Y compris quand le dessein se résume à tout remettre en question, à quitter les habitudes, à bouleverser. Pas de bouleversement sans protocole. Pas de révolution hors du format sans un cadre précis. Il faut encadrer la sortie du format. Chaque bord du cadre est un gimmick.

4. LES HUIT THEIERES
petite oeuvre bizarre qui ouvre sur la description de l'intérieur d'un café dans lequel vient se loger une élégante mélancolie. Suit la promesse de se relever sur un envol harmonique en Mi majeur. Et là, attention, succession d'accords de passage, dans le dénuement le plus complet, un couplet pornographique, interprété dans le mode lolitien par Emane.

5. ADELINE
la barre à pompiers, le bureau dans le quartier de la Madeleine, le vodka pomme, le tirage de tarot, tout est vrai de vrai pour la vraie Adeline, qui, dans la vraie vie, m'en veut un brin.

6. DEMAGOGIE
enregistré en 2005 à Boulogne-Billancourt. C'était l'époque des premières maquettes de l'album "ce garçon". Je voulais d'abord faire un album politique rouge. BOYCOTTE sera créé dans cette même optique. Finalement, ne retenant pas ces morceaux mais conservant quand même le rouge de la pochette je concrétisais l'adage "l'abîme ne fraye pas le manifeste". Le solo de guitare éléctrique sur le ad lib du refrain est l'une de mes meilleures parties guitares ever.

7. LA CIGARETTE
après l'effondrement des deux tours jumelles en 2001, j'ai arrêté de fumer et composé le titre "Karotène". Huit ans plus tard, tiraillé par le remors d'avoir abandonné ce vice, je fumais à nouveau pendant deux mois. Du moins, j'essayais. J'essayais de me remettre à fumer. Sans succès. Cette chanson est, une fois de plus, la mise en scène factice d'une velléité. Je ne fume toujours pas de cigarette. Mais je veux bien de temps en temps l'écouter.

8. LUCIEN
Après l'Ardèche et les centrales nucléaires, Lucien s'est lassé. Il lui fallait découvrir les affres stellaires du beyond. Heureusement pour mener à bien son dévissage, il avait prit des cours de tirs. Il réunis dans un mouchoir de poche mouillé de larmes les évènements marquant de son stage terrestre, vida le cendrier dans un seau, promena un chien, vendit un lopin de terre aride, trébucha sur un mot, vit le tablier de sa femme posé sur une chaise et interpréta son absence comme une ultime frustration. Il se scandalisa, se réfugia dans la chambre de Jimmy et mit fin au vingt-et-unième siècle. Lucien, le ciel est bon. Musique très synthétique, mais la finale de Wimbledon opposant Borg à McEnroe en 1980 est de loin, un must.

9. JOUR D'AOUT
Si un jour (d'août) on me demande quelle est la chanson dont vous avez honte mais que vous aimez en secret, je réponds "Jour d'Août". Texte? Ce texte, on dirait que je suis allé le chiner aux puces de StOuen. Musique? Jean-Michel Jarre enrhumé eut fait différemment. Refrain? Vous savez, quand vous fabriquez une chanson, parfois, c'est exactement comme préparer un repas. Certains soirs, même servies parmi d'exquises volailles végétales, de simples chips satisfont.

10. THEATRE OU THE VERT
Abrégeons le titre par TOTV. C'est le générique de fin du projet théâtral éponyme, créé en 2008 à Paris. Lionel Flairs joue la basse, Emane les choeurs. La grosse caisse est surmixée, le riff de piano est entêtant mais écoutez ce qu'égrène la guitare sur les refrains. L'effet provient du kaosPad 3. Il y a une faute de français au niveau de la prononciation du mot "astringent" qui n'est d'ailleurs pas un mot indispensable en chanson.

11. BOYCOTTE
Même commentaire que pour "DEMAGOGIE". Même époque, même combat. J'ai joué les parties guitares avec un télécaster combo 1973 que je n'ai gardé que six mois. Le solo est le meilleur solo guitare que j'ai jamais enregistré ever. Il est toutefois très influencé par les saccades haute coutures de "Frantz Ferdinand" des années 2005.

12. LA NOCE
écrit et enregistré en 2010. C'est la plus récente et la plus synthétique. J'espère que certains la passeront pendant leur propre mariage. Cela me permettra d'être invité sans avoir à me déplacer vers l'Anjou, le Lubéron, la Bretagne, le Gers et de souhaiter aux jeunes mariés tout le bonheur que l'existence prodigue à volonté, sans limite de temps ni d'espace, et cela, sans qu'il soit nécessaire d'espérer ni d'attendre quoi que ce soit. La Noce est en Fa mineur. Le Fa mineur est une tonalité moelleuse, l'une des moins triste parmi les mineures, et bien, sûr, la chanson sera en âge d'être écoutée quand elle aura dix huit ans, c'est à dire en 2028. à toute à l'heure.

http://www.deezer.com/fr/music/burki/maquettes-1201931

Amitiés poétistes,
Travis
www.travisburki.com

7.4.07

Travis est superbe, il est grand.

Il est des concerts que l'on devine être des virages, des étapes marquantes pour l'artiste que l'on aime. Je suis persuadé que ce concert du 5 avril est de ceux là: une grande fête, où Travis Bürki, visiblement heureux, semblait prendre du plaisir à jouer, à l'aise devant un public convaincu, plus en forme et drole que jamais.

Le costume rouge flamboyant à imprimé floral mauve n'aura je pense jamais été porté avec autant de classe... Le sentiment qu'on changeait de division, qu'on franchissait un cap en troquant la minuscule scène du Limonaire pour les flashs stroboscopiques du Zèbre de Belleville. Comme dans la chanson, comme si on s'était interdit trop de choses trop longtemps: Aujourd'hui je suis fatigué j'ai trop attendu je voudrais collectionner les papillons...
Le clin d'oeil aux amis, aux proches et même aux producteurs sur le chemin parcouru... Avec le grand dénument: le retournement de veste.

" Alors quand ils ont débarqués le mercredi en 8, des projets plein leur attachés cases, je leur ai dit, "Messieurs il est grand temps que ma création s'ébruite, mon annonymat me pèse." Ils m'ont demandé de signer au bas de la page me faisant miroiter des liasses et des voyages... et j'ai dit OUI AUX MILLIONS, TOURNEE GENERALE!!!"








8.2.07

Travis Burki est une star

Il y a 10 jours, j'étais au Limonaire, le bistrot à chansons de Mister -Accordéon-Pacoud. Et j'ai donc écouté Travis Burki.
C'est tellement bon, ce petit disque qui va sortir, que je vous copie colle ici deux petits clips marrants et sa bio pécho sur wiki.
Travis, mots à mots:
A 14 ans, il écrit ses premières chansons en anglais, adapte des poésies de Rimbaud, chante, joue du piano, de la guitare et fonde même son premier groupe The Primitiv. Après le baccalauréat et des études d’architecture, il rentre à l’école de musique du CIM, où il suit des cours d’harmonie, de chant et de piano. Il monte à Paris, devient animateur de radio, compose, enregistre, peint et rédige plusieurs recueils de poésie. Débute ensuite une série de concerts dans les cabarets et cafés parisiens. Il voyage, étudie le théâtre, l’anglais et l’allemand.
Auteur, compositeur, interprète, musicien (piano, guitare), poète, on l’a vu présenter sur Paris Première ses poèmes et ses chansons.
En 2000, après avoir monté Fin de partie de Samuel Beckett, il écrit trois pièces de théâtre (Petit Monde, Quatre-quarts et Décadancing!) à partir desquelles il réalise un court métrage, et fonde la compagnie Hansen Moeller.
En 2001, il publie deux poèmes dans l’anthologie du Slam. Il participe aux scènes ouvertes du mouvement et rejoint l’équipe d'Edouard Baer sur Radio Nova et Paris Première en tant que poète-slammeur de l’émission Secret de Femmes.
En 2002, Régis Fourrer réalise un documentaire intitulé Ü dans la joie, diffusé sur Planète. Cette année marque également une période nouvelle d’enregistrement, aux côtés du musicien argentin Pablo Krantz, de son premier album officiel intitulé Après les dancings (2003, Walhalla Music).
Le 4 avril 2004, il remporte le grand prix du tremplin Chorus des Hauts-de-Seine. Le 22 novembre de la même année sort son deuxième album La luge, et Ü part en 2005 pour une grande tournée, le Tour de Luge qui se poursuit en 2006.

Un album est prévu pour paraître début 2007.



Le poème que j'adore:

C’est le passé d’avoir que je suis devenu
Mon nom n’est pas qui je suis mais ce que j’ai eu
C’est vrai tel un pâtre, je chante et quand j’ai bu
Le tableau de mes jours m ‘apparaît moins embu
Même si la nuitée me cueille bien fourbu
Je choie sur de moelleux monticules herbus
De moi-même pourtant je ne suis pas imbu
Si mes prétentions sont à mettre au rebut
Laissez mes ambitions conduirent la tribu
La direction est bonne et le dos du zébu
Est un bon tape-cul pour le gendre et la bru
Arrêtez-moi si je prêche à des convaincus
Il s’en fallut de peu que l’euro soit écu
En dépit des poisons, j’ai toujours survécu
Le jour n’est pas venu pour me trouver vaincu
D’ici là je décris tout ce que j’ai vécu
M’offrant parfois l’atout de vivre inaper
çu Le succès m’a touché, la gloire m’a conçu
Il arrive, et c’est triste, aussi, qu’on soit déçu
Devoir rétrocéder parfois le trop-perçu
Comme un arbre l’été qui serait trop branchu
Que l’on taille en donnant l’aspect d’ange déchu
Peut-être de sa cime avait un corbeau chu
Celui-là même avant un comté de lait cru
Dans son bec, il le lâche, il chante et c’est fichu !
Le fromage est mâché par renard moustachu
D’autres fois on dira le conclave est conclu
Quand la blanche fumée serpente vers les nues
Mais qu’un pape se nomme Jésus II, c’est exclu !
Dernièrement le nombre de fous s’est accru
La plupart sont épiques et vont monter à cru
Des chevaux de métal, ce que j’ai d’abord cru
Pour hâler le grand fleuve au fort de sa décrue
Dans leurs vestes de lin, leurs pantalons écrus
Ils auraient pu tourner dans un film Lustucru
Avec, dans le rôle de la nouvelle recrue
Un cavalier absent, genre soldat inconnu
Comme dit le cadreur, ç’aurait été ardu !
Cela dit, rien ne vaut de rester assidu
À la longue on fini par moins être attendu
L’opinion qu’on émet devient, bien entendu
Belle au désir auquel on a condescendu
Le poète aérien lit son compte-rendu
Aux étoiles émues en larmes confondues
L’Eve et l’Adam lettrés par le fruit défendu
L’arbre de vie n’en a depuis pas démordu
C’est le serpent et non la femme si dodue
À qui la faute incombe et le son distordu
Qui sourdit du cosmos est de tous entendu
L’homme veut le savoir, dit à dieu « C’est mon dû !
« J’en veux en abondance et qu’il soit épandu
« Par des sylphides nues naïades éperdues
« Près du lit des ruisseaux chastement étendues
S’il leur faut des jupons alors qu’ils soient fendus
Les frasils de janvier sont à moitié fondus
Le vent dénoue leurs nattes et souffle inattendu
Dans la plaine exigu de l’âme inétendue
Rassurez-les ce chant n’est pas tant incongru
Je vous laisse apprécier si les coquecigrues
Qu’on vous donne à subir émises de leurs grues
Vous satisfont assez, complotez ! Pichegru !
Je ne vous enduis pas plus de mon copahu
Et vous laisse aux pixels de vos tohu-bohu
Non mais que croyez-vous, que vous êtes absolus ?
Qu’il suffit d’être heureux pour être chevelu ?
Qu’on peut sur le succès jeter son dévolu ?
Que pour se présenter il suffit d’être élu ?
Qu’en sortant d’une école fraîchement émoulue
Se repaître de gloire on la boira goulue ?
Halte là vos Harlez hordes d’hurluberlus !
Il faudra vous résoudre au verbe révolu !
Réaliseriez-vous toutes vos plus-values
Le fond de votre lit finira vermoulu.
Hier encore inconnu de tous, aujourd’hui, lu !
Oublié juste après avoir été promu
À qui ce corps sans vie avait appartenu ?
L’âme ne répond plus et monte vers les nues
D’avis de commentaires, on s’est bien abstenu
Aucun ne vit venir ce qui est advenu
Les intrus s’étaient vus souhaiter la bienvenue
Votant des lois dont on a tu le contenu
Ni eux ni toi ni moi n’étions contrevenus
Même le plus fougueux d’entre nous fut ému
À coup de baume et narcotiques, ils nous ont eu
Mais regardez ce que nous sommes devenus !
Dans l’anima de nos cellules détenues
La propagande emporte sans discontinu
Substitue le sommeil aux luttes entretenues
En offrant à chacun des aliments grenus
Dont les effets sur soi resteront inconnus
Le Monde MEURT devient faussement ingénu
Sans qu’aucun défenseur ne soit intervenu
Le joug de l’illettrisme est sur tous maintenu
De sa propre famille, on devient méconnu
Chaque jour est semblable, on accepte un menu
Que vouloir refuser serait fort malvenu
Et la moindre objection est nulle non avenue
Est-ce dire que la fin va laisser l’homme nu ?
Que l’ennemi aura, de nous, tout obtenu ?
Le droit de décorer des rangs de parvenus
Et d’envoyer les sages au banc des prévenus ?
SOUDAIN c’est le néant, le bruit s’est retenu
Un instant, une forme alors est reconnue
D’abord un bourdon sourd viens vers nous soutenu
Qui va se transformer en vibration ténue
Et puis dans un éclair formidable on dit Hue
Précédé d’étalons cabrés trotte-menu
C’est l’explosion de joie, le sauveur est venu !
Fuyants de tous côtés s’en vont les corrompus…
Se gonfle alors au ciel un nuage crépu
La quiétude forcée semble être interrompue
Les tyrans effrayés hurlent qu’ils n’ont pas pu
Eviter le chaos, leur pouvoir, est ROMPU !
L’être providentiel qui les toise est trapu
Toutes leurs exactions lui ont beaucoup déplu
De sa main, il ordonne un orage et se ru
Sur tous les responsables en criant « Malotrus ! »
Sur le champ de bataille, un groupe est accouru
À chacun la clarté nouvelle est apparue
Sortent de leurs abris sympathiques et bourrus
Premiers au tribunal à avoir comparu
On voit d’anciens sportifs qui avaient concouru
Au J.O d’un été puis portés disparus
Le peuple se réveille et redevient féru
De liberté, d’opinions, de livres parus
Le surlendemain que de chemin parcouru
Partout dans les faubourgs, l’espoir a reparu
Mais quel était celui qui nous a secouru ?
Chacun se le demande il paraît qu’un bossu
L’a vu tourbillonner dans un quartier cossu
On l’a photographié hier à son insu
Offrant des vocalises à la voie sans issue
Plus loin il vint boire à la fontaine moussue
Depuis la symphonie de l’hiver est battue
Par un vieux chef ayant vaillamment combattu
Contre les assaillants quoiqu’il fut courbatu
Des guides d’impromptus, ce fut le plus pointu
On a suffisamment l’oreille rabattue
Par les exploits guerriers de nos aïeux têtus
Que l’écrivain signât sur le dos des tortues
Mais jamais ne nous lasse un rat dans son tutu
Car il personnifie la plurielle vertu
Si les grands de ce monde ont l’air calme et ventru
Si de joies et de peurs, ils vivent dépourvus
Je veux pour ne plus être pris au dépourvu
Avoir avec l’un deux une courte entrevue
Je voudrais témoigner du monde de visu
Peindre dans un tableau l’univers que j’ai vu
Ceux-là m’ont répondu « faites donc Monsieur Ü!».