23.4.05

Egoïste, Romantique, mais pas manchot

Jeudi soir, dans une librairie près de Réaumur Sébastopol, se tenait la signature du dernier roman 'autobiofictif' de Frédéric Beigbeder, L'Egoïste Romantique, Grasset, 402 pages (tout de même) pour 18 €.

Devant un public intimidé composé d'une trentaine de personnes, l'écrivain multi costumes publicitaire-éditeur-télé nudiste-pilote de scooter sous extasy à répondu aux questions de la jolie libraire. (Margot, si tu me lis ;-))

Pas de sensationnel, pas de glamour : juste un ‘auteur’ actuel en pleine tournée provinciale au cœur de Paris. Ambiance saucisson et gros rouge bordelais instaurée par son complice éphémère de happening promotionnel, un cuistot du Sud, pour un bouquin de recettes que tout le monde avait déjà oublié au 2ème verre. On remarquera l’intervention originale d’un hurluberlu venu demander à Beigbeder où se trouvait « Formentera, car visiblement, c’était plein de salopes ». Un geste vif du seigneur des lieux et le micro est récupéré avant qu’on ait entendu le pire. Un grand moment.

Le livre en lui même, pas grand chose à en dire. La vie dissolue d’un dandy, Oscar Dufresne, racontée jours à jours, ressemblant trait pour traits à la life de ouf d’un Beigbeder, en plus pire ou moins mieux, selon les jours. Tout le monde en a parlé, à commencer par l’auteur lui même, en dégoupillant toutes les grenades de critiques que des terroristes de la branche armée canal historique de la french littérature auraient pu vouloir balancer de ci de là. Un papier bien senti et bien malin, comme souvent lorsqu’il est sur la sellette, Beigdeder pirouette et s’autoflagèle avec modération. ICI


D’autres n’ont pas sa retenue et balancent à qui voudra bien les entendre que la littérature est polluée de merdouilleurs amateurs, qui font passer le roman actuel pour l’équivalent d’une sous StarAc face à notre chanson française Piafo-Aznavourienne. En gros, qu’on nous vend de la bouse et surtout qu’on la vend comme le meilleur de ce qu’il possible de faire. Jean-Pierre Otte « dénonce les méfaits de la culture par tous, l'exception culturelle et autres petites infamies en art et en littérature, le parasitisme et l'onanisme oculaire », dans La littérature prend le maquis chez SENS & TONKA, 112 pages, 10 €. (Que ni Guim’s ni moi n’avons eu le courage de finir… Pourtant vu le format et la longueur, c’est que franchement… Mais la deuxième partie est encore pire je trouve, de sévérité et de redondances. Bref… On est là pour la star du coiffé-décoiffé, mon ami Frédéric). J’ai presque envie de clore en citant Aziz du Loft, première saison : « La vie est courte, l’important c’est délirez, de délirez, mais restez vous mêmes! Faut kiffer! ». Et sans doute que Jean Pierre Otte et moi ne kiffons pas du tout les mêmes choses, même si moi non plus, je ne souhaite pas voir Beigbeder comme auteur à étudier au bac dans 30 ans. Mais lorsqu’il a dit jeudi qu’il est ‘certain de laisser une trace, un témoignage pour les générations futures’, il est évident qu’il était sincère (espérer lever une polémique en plein pique nique, j’y crois peu…). Effarant ou pas, c’est très certainement vrai.


Parce que oui, je le dis sans honte, j’ai kiffé L’Egoïste Romantique. C’est assez rempli de prétentions, de complexes, de dérision, de fausse autocritique et de vrai talent d’écrivain dissimulé, pour que ça puisse me paraître intéressant. Le livre moins que l’auteur, cela est certain aussi. Parce que, soyons honnête, ce ne sont que les chroniques hebdomadaires publiées dans VSD qui sont ici retravaillées et donc recyclées en du prêt à vendre très convainquant. D'où je pense le besoin d'en mettre 400 pages pour légitimer le prix. Après Windows on the world, il avait peut être envie d’aller se cacher un moment du côté de ceux dont on attend rien? Travailler son image? Je ne vais pas en rajouter sur l’histoire Pogrom qui va avec...

Pour le lui avoir demandé de vive voix au Fred, forcément qu’Oscar Dufresne reviendra dans un 2ème opus. Il en a laissé sous la pédale puisque le récit du livre s'arrête en septembre 2002(avant la lose sur Canal+, par exemple...). Pour parler de ses soirées de dérive, de ses conquêtes d’un soir sous produit dopant et ses désespoirs d’être célèbre mais dépressif… . Il faut bien purger de temps en temps. Comment ne pas être tenté de profiter du système quand on est assez malin pour que cela se voit et s’en foutre ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

lor-marie 23 ans charmante blonde a forte poitrine :06-77-16-23-46
san rien rajouté de plus c un dieu.