2.3.06

Les Bonbons Chinois



Les Bonbons Chinois
de Mian Mian
Auteur : Mian Mian
Editions: L'Olivier
319 pages

Bio(wo)man:

Mian Mian (“Coton”, nom d’artiste de Shen Wang) est née en 1970 à Shanghai dans une famille d’intellectuels. Son père est ingénieur, sa mère enseigne le russe. Lorsqu’elle a quinze ans, le suicide d’une amie de classe provoque en elle un bouleversement total. Elle se met à écrire et abandonne le lycée l’année suivante. Puis fuit en 1989, en quête d’expériences, dans une ville en pleine expansion où “s’enrichir est glorieux” (Shenzhen) et où elle reste cinq ans : Mian Mian n’aime pas parler de cette période.

De retour à Shanghai en 1994, elle y effectue une dernière cure de désintoxication, et se remet à l’écriture, principalement de nouvelles. DJ à partir de 1996 au "Cotton Club", elle se lance un an plus tard dans l’organisation de fêtes à grande échelle (elle est la première femme à organiser des concerts de rock et des raves en Chine).

En 1997 une des revues littéraires chinoise les plus prestigieuses – Xiaoshuo Jie – publie quelques-unes de ses nouvelles. La même année paraît à Hongkong (éd. Xinshiji Chubanshi) son premier recueil de nouvelles, Lalala, qui est aussitôt interdit en Chine. Mian Mian y décrit une face ignorée de la nouvelle Chine, un monde qui ne peut ni ne doit exister dans l’Empire du Milieu : celui de la drogue, de la prostitution, de l’homosexualité, de la folie, des jeunes en perdition. Mais elle le fait avec beaucoup de poésie. L’indépendance farouche de son ton et de son propos lui gagne rapidement la faveur de très nombreux lecteurs : Lalala est un livre culte, et ses éditions pirates fleurissent...


Le Livre:
C'est donc à un auteur wocken wo' qu'on a à faire... j'avais lu quelques petites nouvelles par ci par là, y a un moment, mais jamais les Bonbons Chinois. C'est chose faite. Comme c'était un roman paru en avril 2000 en Chine, puis interdit et retiré de la vente, par la suite, je le pensais trop explicite, trop tendancieux ou même dangeureux pour le régime, j'imaginais quelque chose de politique ou simplement sociologiquement dérangant... Le fait qu'il ait un succèes underground terrible, malgré les interdictions de publications ne faisait que renforcer cet avis. Et bien, en le lisant, j'ai découvert que pas du tout. Il est juste un peu trashy par moments, cru disons. Des passages assez rock'n roll donc, avec du sexe, de la musique et des jeunes un peu paumés, mais absolument rien sur la liberté, ou sur le régime. J'ai presque été déçu, tellement j'imaginais des relants de Tienanmen entre les lignes: rien de tout ça.
Juste des gens paumés, sans idéaux, sans but réel dans la vie, une sorte de génération triste, qui se perd dans ce qui peut la distraire un minimum. Et en cela c'estbien fait, ça tombe juste. Mais en fait, je n'y ai rien trouvé de véritablement neuf vu ce qui se fait chez nous. Attention, il y a bien sur tout un coté folklorique Nouvelle Chine et reste du Parti, bien sur, mais c'est une toile de fond très superficielle. Une écriture méli mélo, avec de bons passages et d'autres dont on aurait pu se passer, l'impression d'un texte limite pour se faire du bien et effacer les traumatismes façon thérapie, une construction bordélique, et beaucoup de musique. Un roman pas mal, mais loin du brulot ou du pamphlet que j'attendais.
Autofiction chinoise sur fond de rock'n roll, voilà.

Par contre, le dernier écrit: Panda Sex, a l'air lui plus intéressant. Sans doute parce qu'elle s'est assagie depuis, entre le cancer du père, la désintox et le reste. Le pitch est très bon. Vivement qu'il soit traduit.
"The animal, the panda, has a problem with sex," explains Mian Mian. "They're not very horny. They only have sex one or two times a year. So, my friends and I, we make a joke, 'Oh, I'm a panda,' 'You're a panda'. I am writing about this kind of lifestyle in downtown Shanghai...why now [we] stop having sex and just talk about sex."



Une petite Video de Weltspiegel avec Mian Mian a Shangai qui cherche son livre en librairie et est toute surprise de le trouver... et oui, la censure, tout ça...



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Sinon pour les gourmands, j'ai toujours mes bonbons chinois perso que personne ne mange à part le Phasme, toujours dispo à la maison...


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour et merci de votre lien vers cette petite vidéo amusante.
Dans l'impatience de découvrir Panda sex qui je l'espère sera aussi réussi et poétique !