21.2.12

Conclusion intestinale

C'est étonnant l'internet...
C'est étonnant disons, le sentiment de groupe et d'appartenance aux groupes...
Ceux qui sont contre, devient, ceux qui savent et ne vont pas à la soupe, pour devenir ensuite, ceux qui ont l'astuce de ne pas se laisser prendre, qui savent, car vrais experts, avec le recul et tout ça, mais qui analysent quand même histoire d'en faire du beurre...

On assiste au fil des jours à un contre feu assez classique: on passe de "David contre Goliath", et ce qu'il faut de clichés, à "Il faut voir plus loin que le bon de son nez"... qui se mue tout doucement, à mesure que la foule on va dire prend connaissance du sujet et multiplie les reprises sur les blogs perso, au milieu des critiques littéraires pointues du dernier Mussot vinaigrette et de la dernière pastille Gavalda... en "y a pas de quoi fouetter un chat"... François Bon étant passé à autre chose (avec raison, parce que son rôle la dedans est gris clair) et Gallimard s'efforce de minimiser le truc (avec raison également: ils ne communiquent jamais, alors on ne vas s'amuser à publier des annonces pour expliquer les annonces précédentes, elles mêmes relatives aux évènements précédents... plus en parle, plus ça mousse)

Le sentiment général qui restera de tout ça, c'est un bad buzz réel, qui a eu ou aura sa place dans le 20min ou Métro... et qu'on oubliera vite... et une lassitude des éclairés du livre pour la montée en neige de l'affaire par les chiens fous de l'internet...
Un bon résumé ici


Qui est légitime là dedans?
Tout le monde l'a déjà oublié: on a fait son papier, on passe à autre chose.
Et l'édition numérique peut continuer à vivoter sans réel soutien, le droit d'auteur peut continuer à poser question sans que personne ne réponde et l'édition en général peut continuer son boulot de dinosaure dans l'indifférence générale...

Epoque formidable.
Pour qui sonne le glas? No sé. Mais plus rigolo, depuis quand l'entend-on en s'en foutant royalement

20.2.12

Hemingway sort son pétard




Vous n'avez pas pu passer à coté cette semaine, de "l'Affaire François Bon" ou "Affaire Gallimard" (ou toute autre appellation d'origine contrôlée, du moment qu'on sente le terrorisme derrière l'artisanat et l'apocalypse derrière le nom de la maison d'édition, version consortium d'usines à papier). Pour avoir les détails ainsi que la chronologie des évènements, je vous invite à relire les messages de François Bon sur Twitter ("@fbon") ainsi que son blog disponible à partir de la plateforme http://www.tierslivre.net/ (oui, j'ai la flemme de vous mettre les liens. Démerdez-vous avec ça)

Si j'ai envie de revenir dessus un instant, ce n'est pas pour écrire un énième constat sur l'affaire en elle même, d'autres que moi l'ont très bien fait et cela devait certainement être très important de rebondir vite et fort sur l'incroyable nouvelle dans le petit monde l'édition, presque autant que dans le tout petit monde l'internet du livre... De là à penser que l'actualité est moribonde, ou que même le secteur lui même est flagada, il n'y a qu'un que je ne permettrai pas de franchir. Je ne suis pas de ceux là
Donc non, je ne vais pas en remettre une couche. Juste essayer de mettre tout de même deux ou trois trucs en perspective

- La traduction de François Bon est certainement un joli boulot. Sa plateforme Publie.net est en tout cas un sacré morceau de bravoure. Soit. C'est homme est un passionné. Et si nous devons le louer pour l'effort monstrueux qu'il produit pour sortir les mots de leur placard, effort que seul la folie de la passion peut mettre en œuvre, nous devons aussi le blâmer pour les mêmes raisons. Avec un tout petit de recul, lorsqu'on reçoit de Gallimard la demande de cesser la mise en ligne de son boulot et une menace pour les malheureuses 22 copies qui ont pu circuler au gré du vent, la première chose à faire est certainement de rire un bon coup et puis de passer un coup de fil histoire de lâcher un bon coup de gueule... les classiques 3 coups. Hurler qu'on assassine la création en menaçant de tout arrêter et de laisser la mort venir, c'est beau, mais ça ne sert pas à grand chose. (Vous me direz que quand c'est le boulot de sa vie, et qu'on trime déjà comme un déglinguos pour garder la tête haute, je comprends qu'on puisse avoir des envies de défenestration)

- Mais justement, vous répondrais-je, lorsqu'il s'agit du boulot d'une vie, on regarde un peu où on met les pieds. Papy Gallimard n'est pas le Père Noel, de même que Mamie Nova ne vous offrira jamais de crème aux œufs le dimanche midi, ou que le Captain Igloo vous fera faire un tour de bateau pour le 15 août. On parle là, non pas de toute puissance de l'industrie (encore que, mais ça supposerait de regarder les comptes et les salaires) mais de société à but lucratif, avec des ayants droits, des avocats et plein de petites choses désagréables héritées du monde économique actuel. Elle est loin là passion. Disons qu'elle est juste derrière le livre de compte, mais vous ne ferez pas croire qu'elle n'est pas là... Où alors elle est partie en vacances, tout au plus... Comment François Bon a pu se lancer dans la diffusion sans même regarder se qui pouvait se produire? Personne ne lui reproche la traduction, bien au contraire, et on aurait bien du mal... D'ailleurs, on peut se poser la question, hein, tout de même, du pognon qu'il faut et a fallu pour les droits et traduction du catalogue Gallimard. Je ne souhaite pas me faire l'avocat de la maison d'édition, mais Hemingway n'est pas le seul à se faire publier, beaucoup d'autres le sont, réédités aussi, retraduits parfois, et tout ça doit certainement bien coûter des sous. On peut même se demander selon les auteurs et les titres si cela en rapporte beaucoup, ou un petit peu, ou même juste si c'est rentable...
- Enfin, une fois que nous avons recadré un peu avec le vrai monde, celui de la CSG, des intermittents, et des Relay H, est-ce qu'il n'est pas possible de relire ce drame un peu différemment, avec un peu d'imagination. Fermez les yeux, on décolle:
Imaginons un responsable des éditions numériques de Gallimard tout fraîchement arrivé à Paris depuis 2 ans. Avant il était responsable de FNAC Edition Digitale, mais bon, comme les plateformes étaient gérées en central, et qu'ils allaient morfler avec Amazon et son Kindle, il a sauté sur l'ouverture bien tardive certes, mais réelle, d'une édition numérique chez Gallimard. Il déboule dans le bazar, on lui donne des objectifs, des fichiers Excels et tout et tout, et il s'y cogne, vaillamment. Mais comme il a beaucoup de travail, il chope au vol le stagiaire de 3ème, pour toutes les recherches Googleistiques, hein, parce que ça fait toujours ça de gagné. Bien content de trouver des petits malins qui mettent à dispo pas mal de textes d'un peu tout le monde, un peu n'importe comment, au milieu de documentaires sur la base 51 et pamphlets altermondialistes, le jeune garçon ramasse des adresses au kilomètre. Il ne lui faudra que 48h pour lancer une jolie moulinette et paf, avant même que quelqu'un chez Gallimard soit au courant ou que François Bon soit contacté directement , on retrouve avec des courriers qui partent plus vite que les mails Hadopi.
Je parie mon masque d'Anonymous que le stagiaire n'a même plu le droit de faire le café...

Sérieusement, n'a-t-on pas sous les yeux un probable dérapage idiot, d'une machine tout ce qu'il de plus tristement actuelle et banale? "J'ai reçu une facture de gaz, une fois, de 6500€. Je n'ai pas pour autant jugé obligatoire de mettre la tête dans le four en voulant tout léguer à "Éoliennes de France"...
Allez François, on est avec vous. Et vive le livre...
Tiens, un petit truc à lire pas bête du tout...

En regardant de près hein pour ne pas dire trop de conneries, on dirait que Gallimard a publié des nouvelles traductions comme celle de “Gatsby le magnifique” qui vient de sortir en Folio et aussi celle de “Paris est une fête” (publiée il y a 1 an) de… qui ça..? Ben Hemingway! Tiens donc! N'allez pas lui, il ressortirait son pétard...

2.9.11

David Foenkinos m'a tuer



J'ai suivi les conseils de ceux qui savent: on aura Foenkinos dans le panier des prix littéraires de cette année, alors autant regarder de plus près s'il s'est remis de sa bio sur Lennon avec son roman de la rentrée, "Les Souvenirs". Après le carton de "la Délicatesse" (j'aurai du parier que ça nous obligerait à revoir A. Tautou, ou Gad Elmaleh, j'aurai gagné de l'argent), le petit bonhomme frisé est suivi par une foule de fans en délire.

Puisqu'on va discuter souvenirs, autant vous avouer que j'avais personnellement bien kiffé "Le potentiel érotique de ma femme", mais que si cela m'avait paru être bien le signe de l'intelligence et du talent, ça ne sentait pas le danger, l'audace ou rock'n roll. Du moins, croyais-je à l'époque. En fait, ce mec est un putain de punk. Mais j'y viens.

Je voyais Foenkinos comme une Tania de Montaigne en mec, avec les mêmes yeux pétillants, un type de Will Self , avec les mêmes idées, mais en moins costaud, complexe franchouillard oblige.

Donc j'ai lu "Les Souvenirs".
Et j'ai découvert le fils illégitime d' Alexandre Jardin s'engraissant et perdu pour la France dans les limbes des coloriés... et de Michel Drucker, qui sur Europe 1 tous les matins à 10h30, kidnappe les vieux revenus des courses ...
On a du talent, on sait écrire, (bien sûr, il est futé, parfois on sourit), on parle de souvenirs, de nostalgie, du temps d'avant et on en vient à se fendre la pêche de se sentir vieux, de se laisser aller au rythme gériatrique d'une littérature près du radiateur... On est chapitre 27, on n'a pas fait gaffe, et on est MORT!!
On est dans l'idée d'une punk attitude, qui se veut être hors du système et ne cherche pas à lutter contre. Ok. Alors allons donner de l'eau à mamie avant que ne dessèche.
Et filons lui le Goncourt pour les deux vannes et demies par chapitre.

Je suis énervé parce que ce mec est bon. Il pourrait faire de grandes choses. Il a même cherché à faire de grandes choses. Puis finalement non, il te sort un roman type monsieur tout le monde.
Un gâchis.

Et ça m'énerve.

Parce que ça va s'arracher comme des petits pains. Gallimard en fait sa tête de gondole... à croire que tout le monde n'a pas lu Jenni, même chez eux...


Le mot de Gallimard:

Le narrateur, apprenti romancier, prend conscience à l’occasion du décès de son grand-père de tout ce qu’il n’a pas su vivre avec lui. Il comprend que le seul moyen de garder l’amour vivant est de cultiver la mémoire des instants heureux. Dans le même temps, frappée par le deuil, sa grand-mère semble perdre la tête. Il assiste aux manœuvres des proches pour la placer en maison de retraite et vendre à son insu son appartement. Ce qu’il n’a pas su vivre avec son grand-père, il décide alors de le vivre avec elle. Il va la voir souvent, parvient à égayer sa solitude, à la faire rire de tout. Mais elle finit par apprendre que son appartement a été vendu, et fait une fugue…Le narrateur va partir à sa recherche, et la retrouver pour lui offrir ses derniers moments de bonheur. Le hasard lui fait en même temps rencontrer Louise, qu’il va aimer, et qui le quittera. Les souvenirs, nourris de joies, de douleurs et de mélancolie, lui offrent désormais la possibilité d’écrire son roman – et peut-être son avenir.David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur le rapport au temps et sur la mémoire. Les rapports entre générations, les sentiments enfouis, les déceptions de l’amour, le désir de créer, la tristesse du vieillissement et de la solitude, tout cela est exprimé avec une grande délicatesse, un humour léger et un art maîtrisé des formules singulières et poétiques.


Vous, (oui, vous!) ronds de cuir, vous me devez 18.50€ !!
Il me reste à espérer que Benjamin Berton et "La chambre à remonter le temps" propose sur la même thématique (le couple, l'installation, la maturité puis l'ennui), un truc plus proche de la "Maison des Feuilles" de Mark Z. Danielewski que le tristounet et "bien pensant, mais pas trop" roman de Foenkinos.

Bénabar a tué la nouvelle scène française en ressuscitant Delpech et Joe Dassin
Foenkinos veut mettre la jeune génération d'écrivains sous DHEA
La vraie révolution littéraire de cette année, c'est la post-it war, mec: "Chéri, passe prendre du pâté et des olives, ce soir, les Morin viennent dîner"

22.8.11

Maquettes d'absolu

Enfin, NOUVEL ALBUM BÜRKI "MAQUETTES" sortie le 22 août 2011
(pochette - Dessin de Xavier Deshoulières)

Ceci est pompé complet sur la newslettre de Mr Bürki.
Considérons le caractère d'urgence de la nouvelle puisque, c'est aujourd'hui (hé oui!) que tout cela est disponible. Merci Mr Bürki, pour ces pépites de fond de tiroirs... Considérons également je suis incapable de vous parler mieux de ses chansons que lui ne le fait. Il est artiste, je suis artisan. Enfin, ajoutons le fait que je n'ai pas le temps de dire à quel point ces chansons sont indispensables, je suis collé à BFMTV pour voir la chute du Colonel...
Bref, allez chercher ça, c'est miel, c'est sucre, c'est la poésie moderne.


1. PHOTOVOLTAÏQUE
Composé sur les bords du lac Léman en 2001. Texte lu sur Radio Nova (Secrets de Femme) puis enregistré à Paris en 2002. Guitares de Pablo Krantz. Encore un texte hermétique dont la structure fond comme cire au soleil. Mantras. Lancinante mélodie se commuant en facteur de transe. Energie renouvelable. Chaud.

2. DIEU M'A DIT
composé enregistré à Paris en 2007. Basse de Lionel Flairs. Quand Dieu se prend pour un chanteur, il raconte son enfance, décrit ses objectifs et laisse percer les lueurs de ses attentes, meurtrissures et espérances.

3.SORS DU FORMAT
En chanson, l'une des choses essentielles avec le refrain, la mélodie et la simplicité des images, c'est le gimmick. Une phrase musicale qui revient, comme pour rappeler le protocole. Une chanson n'est rien sans protocole. Y compris quand le dessein se résume à tout remettre en question, à quitter les habitudes, à bouleverser. Pas de bouleversement sans protocole. Pas de révolution hors du format sans un cadre précis. Il faut encadrer la sortie du format. Chaque bord du cadre est un gimmick.

4. LES HUIT THEIERES
petite oeuvre bizarre qui ouvre sur la description de l'intérieur d'un café dans lequel vient se loger une élégante mélancolie. Suit la promesse de se relever sur un envol harmonique en Mi majeur. Et là, attention, succession d'accords de passage, dans le dénuement le plus complet, un couplet pornographique, interprété dans le mode lolitien par Emane.

5. ADELINE
la barre à pompiers, le bureau dans le quartier de la Madeleine, le vodka pomme, le tirage de tarot, tout est vrai de vrai pour la vraie Adeline, qui, dans la vraie vie, m'en veut un brin.

6. DEMAGOGIE
enregistré en 2005 à Boulogne-Billancourt. C'était l'époque des premières maquettes de l'album "ce garçon". Je voulais d'abord faire un album politique rouge. BOYCOTTE sera créé dans cette même optique. Finalement, ne retenant pas ces morceaux mais conservant quand même le rouge de la pochette je concrétisais l'adage "l'abîme ne fraye pas le manifeste". Le solo de guitare éléctrique sur le ad lib du refrain est l'une de mes meilleures parties guitares ever.

7. LA CIGARETTE
après l'effondrement des deux tours jumelles en 2001, j'ai arrêté de fumer et composé le titre "Karotène". Huit ans plus tard, tiraillé par le remors d'avoir abandonné ce vice, je fumais à nouveau pendant deux mois. Du moins, j'essayais. J'essayais de me remettre à fumer. Sans succès. Cette chanson est, une fois de plus, la mise en scène factice d'une velléité. Je ne fume toujours pas de cigarette. Mais je veux bien de temps en temps l'écouter.

8. LUCIEN
Après l'Ardèche et les centrales nucléaires, Lucien s'est lassé. Il lui fallait découvrir les affres stellaires du beyond. Heureusement pour mener à bien son dévissage, il avait prit des cours de tirs. Il réunis dans un mouchoir de poche mouillé de larmes les évènements marquant de son stage terrestre, vida le cendrier dans un seau, promena un chien, vendit un lopin de terre aride, trébucha sur un mot, vit le tablier de sa femme posé sur une chaise et interpréta son absence comme une ultime frustration. Il se scandalisa, se réfugia dans la chambre de Jimmy et mit fin au vingt-et-unième siècle. Lucien, le ciel est bon. Musique très synthétique, mais la finale de Wimbledon opposant Borg à McEnroe en 1980 est de loin, un must.

9. JOUR D'AOUT
Si un jour (d'août) on me demande quelle est la chanson dont vous avez honte mais que vous aimez en secret, je réponds "Jour d'Août". Texte? Ce texte, on dirait que je suis allé le chiner aux puces de StOuen. Musique? Jean-Michel Jarre enrhumé eut fait différemment. Refrain? Vous savez, quand vous fabriquez une chanson, parfois, c'est exactement comme préparer un repas. Certains soirs, même servies parmi d'exquises volailles végétales, de simples chips satisfont.

10. THEATRE OU THE VERT
Abrégeons le titre par TOTV. C'est le générique de fin du projet théâtral éponyme, créé en 2008 à Paris. Lionel Flairs joue la basse, Emane les choeurs. La grosse caisse est surmixée, le riff de piano est entêtant mais écoutez ce qu'égrène la guitare sur les refrains. L'effet provient du kaosPad 3. Il y a une faute de français au niveau de la prononciation du mot "astringent" qui n'est d'ailleurs pas un mot indispensable en chanson.

11. BOYCOTTE
Même commentaire que pour "DEMAGOGIE". Même époque, même combat. J'ai joué les parties guitares avec un télécaster combo 1973 que je n'ai gardé que six mois. Le solo est le meilleur solo guitare que j'ai jamais enregistré ever. Il est toutefois très influencé par les saccades haute coutures de "Frantz Ferdinand" des années 2005.

12. LA NOCE
écrit et enregistré en 2010. C'est la plus récente et la plus synthétique. J'espère que certains la passeront pendant leur propre mariage. Cela me permettra d'être invité sans avoir à me déplacer vers l'Anjou, le Lubéron, la Bretagne, le Gers et de souhaiter aux jeunes mariés tout le bonheur que l'existence prodigue à volonté, sans limite de temps ni d'espace, et cela, sans qu'il soit nécessaire d'espérer ni d'attendre quoi que ce soit. La Noce est en Fa mineur. Le Fa mineur est une tonalité moelleuse, l'une des moins triste parmi les mineures, et bien, sûr, la chanson sera en âge d'être écoutée quand elle aura dix huit ans, c'est à dire en 2028. à toute à l'heure.

http://www.deezer.com/fr/music/burki/maquettes-1201931

Amitiés poétistes,
Travis
www.travisburki.com

5.8.11

Il faut lire David Byrne


Je n'ai pas vraiment envie de faire une vraie critique du livre. Donc je vais faire court.
Puis je suis chez moi, je fais ce que je veux, t'es pas ma mère.

- David Byrne est le leader des Talking Heads, mais ça tu le sais déjà.
- David Byrne est un homme ouvert sur le monde et qui l'embrasse selon tous les moyens mis à sa disposition: film, musique, sculpture, mais ça, tu le sais déjà.
- David Byrne est un original et aime le vélo, et il publie régulièrement dans son blog des articles intéressants sur sa vision du monde, de l'urbanisme, et plus généralement de l'art... mais ça aussi tu le sais déjà.

Tu savais aussi sans doute qu'il a bossé un grand coup pour transformer son ramassis de chroniques web en un vrai bouquin, et tu as pu lire de très bonnes critiques de ce livre au Monde ou chez les Inrocks. Tu avais même fait "hum..." en le tenant à la FNAC quand tu étais passé en coup de vent te racheter un casque d'Ipod parce que t'avais craqué le tien en faisant du vélo, justement...

Ouais, c'est bien...

Pourtant tu ne l'as pas acheté ce livre.
Ben non. Tu t'es dit que tu le lirais plus tard, cet été. Ouais, quand tu aurais du temps.
Et comme un con tu as oublié... Ben voilà. Et tu te vois, là, sous la pluie à Saint Malo, à attendre qu'une chaise se libère pour t'envoyer un croque monsieur rapide et une bière... et tu as froid... Et t'es pas vraiment dedans, l'ambiance monte pas comme d'habitude, ou disons que tu réalises que tu es juste crevé, et un peu décalage avec tout ce qui bouge autour. Et ouais, ça va passer, tu le sais, mais voilà, t'es un putain de diesel qui nécessite de chauffer pendant encore une heure ou deux... Et il te faut le croque monsieur. Et tu te dis qu'il aurait peut être mieux fallu pour ta pomme que tu restes à Paname, avec un bon Tropicana Rouge Plaisir à lire ce putain de super bon bouquin de David Byrne en écoutant le dernier Tarwater tranquillou... au lieu de rester là à te cailler les miches...

Ben ouais...

(Tu l’achèteras en rentrant ce bouquin. Puis vas-y fonce, elle s'est libérée la chaise au fond à droite, tu vas l'avoir ton croque monsieur. Bon festival mec...)


28.6.11

Étonnant, non?

Vous avez aimé comme moi, il y a 2 ou 3 semaines, le Trailer d'Assassin's Creed "Revelation".



Vous connaissez ça?
Non? ça s'appelle As In RebekkaMaria. C'est pas terrible du tout. Pire, c'est nul de nul. C'est danois je crois, sorte de dommage collatéral causé par Dido. Mais c'est pas le point.
C'est juste que je trouve la mélodie étrangement ressemblante.



Étonnant comme ça sonne proche non?


Bon voilà, c'est tout.

Ouais j'ai pas grand chose à dire en ce moment; mais il fait chaud. Puis je me suis remis à lire, alors bon.

PS: me demandez pas comment je suis tombé sur la vidéo danoise. Et n'essayez pas de taper "fille seule dans le métro" Danemark. ça ne vous amène nulle part...

13.6.11

Dans le génome de la pop: le mash up



Retromania: Pop Culture's Addiction to Its Own Past


We live in a pop age gone loco for retro and crazy for commemoration. Band re-formations and reunion tours, expanded reissues of classic albums and outtake-crammed box sets, remakes and sequels, tribute albums and mash-ups . . . But what happens when we run out of past? Are we heading toward a sort of culturalecological catastrophe where the archival stream of pop history has been exhausted?
Simon Reynolds, one of the finest music writers of his generation, argues that we have indeed reached a tipping point, and that although earlier eras had their own obsessions with antiquity—the Renaissance with its admiration for Roman and Greek classicism, the Gothic movement’s invocations of medievalism—never has there been a society so obsessed with the cultural artifacts of its own immediate past.Retromania is the first book to examine the retro industry and ask the question: Is this retromania a death knell for any originality and distinctiveness of our own?


Tout parallèle avec la politique, les bottes à clous ou les moustaches n'est évidemment pas fortuit...

6.6.11

Te souviens-tu 2005?

C'était dingue, 2005.

Bien sûr, on dira plus tard que ça ne valait pas 68 ou 89, mais la vache, 2005, c'était quand même une sacrée année...
Le 1er vol de l'A380, la sortie de WoW, le 1er Rolland Garros de Nadal, le Nobel de Chimie pour Chauvin, la mort de Paul Ricoeur, d'Alain Bombard, de Georges Best, et de Pierre Bachelet putain... que des bons... (puis celle de Jean-Paul II, ça compte aussi). Pour ta pomme, c'est costaud aussi: tu commences une thèse que tu ne finiras jamais, tu découvres Paris, son sourire, la semoule accompagnée de... ben... de semoule, Million Dollar Baby, l'amiante de Jussieux, les churros sous la pluie, les services de presse, le saucisson du salon du livre, les récolteuses de pommes de terres, ses yeux, les camel light à la Tour Eiffel... et ça c'est rien...

... parce que 2005, c'est l'année de tes oreilles, je veux dire, leur naissance.
Et ouais. Tu te souviens? TTC, Fujiya & Miyagi, Sufjan Stevens, Elysian Fields Tarwater, Herman Düne, MIA, Okkervil River, Patrick Wolf, Spoon, Ms John Soda, Emilie Simon, The Servant, Troy Von Balthazar, Dionysos, Venus, Katerine, Jérôme Attal, Coralie Clément, LCD Soundsystem et.....

TOKYO/OVERTONES...

Ben le plus marrant, c'est que si certains sont morts, si d'autres se sont compromis à faire de la merde, ou si quelques uns aux disparu du paysage, il reste des irréductibles.
Toi tu as changé? T'as grandi, ben oui, forcément...
Tu manges plus de semoule... ben c'est bien.
Eux ils sortent un nouvel album, alors va voir un peu là-bas si j'y suis. Clic, donne des sous, va au concert, et retiens bien que la nostalgie, c'est rien que des souvenirs trop loin. 9a se travaille la mémoire, baltringue!

3.5.11

Bernard Comment obtient le Prix Goncourt de la nouvelle

Bernard Comment vient d'obtenir à l'unanimité le prix Goncourt de la nouvelle pour son recueil intitulé "Tout passe".
Et c'est cool.

Une vieille dame qui s'apprête à partir avec ses secrets, dans le calme d'une piscine. Un fils qui s'interroge sur un père qu'il n'a pas connu ou presque. Un veuf qui enterre méthodiquement sa richesse. Les conséquences d'une fausse annonce. Un lecteur dans une bibliothèque numérique, par temps de panne électrique. Dans chacun des neuf récits qui composent ce livre, des bribes de passé se dévoilent, et une interrogation se pose, sur le futur et ce qu'il convient de lui transmettre ou non.
Que retient-on d'une vie ? De sa propre vie ? Qu'en restera-t-il ? Quelles traces laisser ? Comment infléchir le destin ? Dans un monde qui change, où la continuité est peut-être une illusion qui fait naufrage, les personnages inventés par l'auteur essaient de faire le point (comme on dit aussi d'une caméra). Pas forcément pour y voir clair. Mais pour garder les yeux ouverts, avant la nuit, et dans la nuit.



Lisez moi le, les gens...
Lien Christian Bourgois Editions

15.11.10

Steeple Remove

Une news piquée sur Magic ici.

On est très amis avec Arno Van Colen, leader de ce super super groupe rouennais de krautrock (ou plus précisément, pour les citer, de "frogpopguitarfusedpsycherockmuzobastardos"). Ils sont complètement fous, obsédés par les formations les plus obscures et inconnues (il m'en a fait découvrir un paquet, merci à lui). Le mois dernier, il a croisé le leader de Main et Loop dans sa rue, et il a tranquillement bu des coups avec Robert Hampson. Il n'a toujours pas dû s'en remettre d'avoir rencontré son plus grand fan dans son nouveau quartier ! Tous les albums de Steeple Remove sont superbes, ils devraient en enregistrer un nouveau très bientôt. Axel le co-produira certainement avec Arno d'ailleurs

Steeple Remove - The Importance Of Being

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1.11.10

Quand le batiment va...

Naissance d'un pont
Maylis de Kerangal

320 pages
18.90 euros

Pour le résumé, allons assez vite: il s'agit d'un projet pharaonique, né dans la tête d'un caïd. On va construire un pont, un putain de pont gigantesque, avec ce que cela suppose de magouilles, de prouesses techniques, d'accidents et de péripéties...
On va couler du béton et beaucoup vont s'y noyer. C'est normal, c'est le far west moderne, version Dubaï.
C'est bien écrit. C'est très ricain.
On aime la rapidité et la claque du verbe, le sens du détail et la mise en place précise d'une jolie scène.
Un chantier, ça se monte, ça vit, puis ça meurt; c'est pas fait pour durer. Un contexte intéressant pour des mises en place pas bêtes du tout.
A la moitié du roman, pourtant, on s'éssoufle, car on a compris où on allait finir. Les électrons gravitants autour de l'édifice et participants à sa naissance ne nous intéressent plus véritablement... Au 2/3, on veut les voir s'abîmer. Déjà un nouveau chantier nous appelle.
Donc ouais, le Médicis. Ben c'est bien.
C'était parmi les meilleurs, sinon le meilleur de la liste, donc tant mieux pour De Kerangal.

Je suis amer... j'aurai du faire génie civil, option roman américain.
PS: ce livre vaut l'achat sans condition, ne serait-ce que pour l'histoire du grizzli.
Voilà.
A ne pas louper:

16 Nov. 2010: Soirée échanges à 20h
Maylis de Kerangal est invitée à une "causerie urbaine" à la libraire Le Genre urbain spécialisée dans l'architecture, l'urbanisme et la littérature. RDV à 20h 30 rue de Belleville, 75020 Paris.