11.4.06

Suicidal tendancies

Il fait beau, on est en Avril, le CPE est mort et il me reste des palmitos... mais on ne me la fait pas.
Le bonheur est loin d'être aussi simple.
Envie lugubre et malsaine autant que curiosité naïve, je me penche cette semaine sur le suicide dans les romans. Parce que derrière le dépressif se cache souvent qui l'humoriste, qui l'amateur de mystique ou de fantastique quand ce n'est pas carrément l'amoureux de l'aventure totale... Space moutain version sans ceinture. "La mort est le plus bel instant de la vie, c'est pour cette raison qu'on la garde pour la fin". Cette semaine au s'attaque aux impatients...

Alors dans l'odre de ce que j'ai farfouillé...

Le club du suicide:
Cela se passe dans une demeure bourgeoise à l’abri des regards, au milieu d’un quartier popumoche de Londres. Pour 40 livres, les désespérés de bonne famille et autres évaporés fragiles sont reçus par le président du club du Suicide pour un entretien préalable où ils doivent faire la preuve de leur désir de mort. Et c’est une partie de carte qui décide de qui verra son souhait réalisé parmi l’assemblée des membres. Le principe est simple: celui qui tire l’as de pique obtient son passeport pour un au-delà devenant la cible de celui qui tire l’as de trèfle, désigné pour être son bourreau. Tout candidat au suicide est donc également candidat au meurtre. Gestion des ressources assez simple.
Et là, patatra, il se trouve que le hasard conduit le Prince Florizel de Bohême, sorte de jeune bourgeois voyageur aventurier érudit, après pari et rencontre étange dans un sombre bar, à la porte de ce lieu de perdition. Ce qu’il y découvre l’horrifie et il va tout faire pour empêcher le sinistre commerce du président du club du Suicide, cynique commanditaire de ces meurtres en série. C'est british, entre Philéas Fogg et John Steed, avec une dose de mousquetaire (le colonel Geraldine fidèle compagnon de Florizel est la caution muscle) et hélas une pincée de pensée de Mamie Nova, pour dire que quand même, quand on est riche et bien élevé, une banqueroute n'est pas raison suffisante pour se faire truffer de plomb le buffet... "Respectez-vous que diable, bande de petits sots!" croit-on lire entre lignes.
La touche plus, et bien c'est l'aventure, l'ambiance british Sherlockienne et la dose de fantastique dans un Londres bien flippant dans ses quartiers pauvres et sales... comme paris ou Edimbourg...



Petits suicides entre amis: une histoire assez bien partie, d'un groupe de scandinaves dépressifs, un texte plein d'humour et de décalages. Une russite qui à mon sens patine un peu pour dans un roman dont l'essence aurait fait une très belle nouvelle. Là aussi, la fin est plus ou moins convenue. Les suicidés ont parfois plus de courage que les auteurs! Enfin, voici ce que j'ai trouvé pour vous un faire un résumé plutot objectif. "Par un matin d’été, Onni Rellonen, un hommes d’affaires pour qui rien ne va plus, décide de se faire sauter le caisson dans une grange avoisinant sa maison. Là, il rencontre le colonel Hermanni Kemppainen, fort occupé à se pendre ! Bouleversés par leur rencontre, aussi fortuite que salutaire, les deux hommes nouent une soudaine et virile amitié. Et décident dans la foulée de publier une annonce dans un journal, afin de rechercher d’autres âmes en peine et d’organiser un suicide en masse, œuvre qu’ils espèrent magistrale et de haute tenure. L’opération est un succès, et des quatre coins de la Finlande, les suicidaires affluent. Aidés dans leur tâche par une belle rousse dépressive, la directrice adjointe Helena Puusaari, les deux hommes organisent alors le convoi du funèbre cortège, à bord d’un autocar flambant neuf, vers son but ultime : les eaux glacées de la Norvège." Donc oui, ça match comme on dit quand on est cool et qu'on sait que cool ne se dit plus. Mais ne révolutionne pas. Je cherche un peu plus que le "piquant" ou le "bien vu"... Continuons...



Manhattan suicide addict: Un livre qui cogne, moi qui souhaitais me faire plus ou moins peur. Là j'ai été calmé, par l'esthétique du catastrophique. je vous colle le résumé de l'éditeur, moi j'ai été surpris, j'y ai trouvé de très belles choses et d'autres bizarement sordides, sans vraiment pouvoir où était la différence entre les deux clichés...? Voilà, il y a des choses qui parlent, d'autres qui froissent et certaines même qui révulsent.
Yayoi Kusama, on la savait excentrique, on la découvre scandaleuse, incorrecte, embarrassante mais sacrément juste et nécessaire.Publié pour la première fois en 1978, à son retour à Tokyo après un long exil volontaire à New York, Manhattan suicide addict, n’avait jusqu’alors connu de traduction.Il est presque compréhensible que personne n’ait voulu se lancer dans la traduction d’un tel brûlot qui met à mal, non seulement le puritanisme américain, protestant et honteux, mais surtout la bonne forme, par la totale incorrection du propos et sa manière – précise et onirique à la fois, factuelle jusqu’à l’hyperréalisme et délirante simultanément. C’est l’histoire d’une artiste d’avant-garde qui tourne mal, qui s’affiche en Pimp Kusama, fournissant à l’élite médiatico-intellectuelle (des deux sexes) une cohorte de jeunes éphèbes gay en rupture de famille. Mais c’est aussi l’histoire d’une souffrance, d’une jeune femme en proie à un syndrome narcissique avec dépersonnalisation et hallucinations que l’usage immodéré de drogues en tous genres apaise (et/ou accentue ?).L’histoire d’une réécriture des années 60 à l’aune d’un Japon étouffant qui malgré tout accueillit sa prose et la célèbra.Née en 1929 au Japon, Yayoi Kusama, s’embarque pour les Etats-Unis en 1957. Dès 1959 à New York elle expose sa peinture, abstraite, sans composition, souvent monochrome et répétitive jusqu’à l’obsession. Elle aborde en parallèle la sculpture en recouvrant des objets quotidiens de protubérances molles phalliques. Ces objets inclassables se multiplient en même temps que l’artiste met en œuvre des actions de rue – happenings et performances dénudées – dans les lieux symboliques de la ville tout autant que des orgies débridées dans son propre atelier. En 1973, malade, elle repart pour le Japon où elle s’enferme dans un hôpital psychiatrique qu’elle n’a plus quitté depuis. Trouvant refuge et confort, suivie par des médecins amis, elle s’y organise une vie de travail et d’écriture, à l’écoute de la ville et protégée d’elle en même temps. La reconnaissance venue dès les années 80 et la consécration internationale des années 90 lui confèrent désormais une place de tout premier plan dans l’histoire des avant-gardes mais aussi dans l’actualité d’aujourd’hui.



et pour finir un film... parce que parfois on regarde des films aussi...


Suicide Club:

le pichteuh... attention ça envoie...

Tôkyô. Gare de Shinjunku. Cinquante-quatre lycéennes se donnent la main et sautent toutes ensemble sous le train qui arrive alors... Cet étrange suicide collectif, n’est que le premier d’une longue vague qui va déferler sur tout le Japon...
Toshiie Kuroda et Kenji Shibuwasa, deux flics, sont sur l’affaire... pas évident. La police trouve sur les lieux du premier suicide, un sac de sport contenant plusieurs centaines de mètres de morceaux de peaux humaines cousus les uns aux autres... Les pistes se multiplient, tandis que les suicides ne cessent... Les forces de l’ordre sont dépassées.
Le web semble être une piste plausible ; tandis que Shibusawa dialogue par écran interposé avec une certaine ’Kômori’ ("Chauve-souris") à propos d’un étrange site sur lequel des points rouges et blancs seraient censés représenter le nombre de suicidés, le fils de Kuroda, découvre quant à lui un "groupe" anti-suicides dont on peut rejoindre les rangs en envoyant un simple mail... mais l’enquête semble faire du surplace. En parallèle, le Japon est submergé par l’apparition d’un idol band, ’Dezâto’, dont les chansons sont fredonnées par les trois quarts de la population. Puis, un "club du suicide" fait son apparition ; l’instigateur, un certain Genesis y prône le suicide... bidon ou pas ? crimes ou suicides ?... la police ne sait plus sur quel pied danser, tandis que les morts ne cessent de progresser...

Pour le coup, j'ai vraiment été mal. Pourtant c'est de l'horreur pas compliquée, ça marche parce que c'est un peu calibré pour, avec quelques facilités quand le scénario patine, et de jolis beaux plans et ralentis pour nous mettre complètement à genoux... Mais la scène de la ligne jaune que tous ces petits pieds dépassent dans la station de métro... c'est prenant. Bien joué.



Tout ça pour dire que cette semaine suicide m'a donné envie d'entamer une semaine crêpes au sucre la semaine prochaine, pour m'en remettre...

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