9.5.05

Hongrois pas si bien dire...

(pardon pour le jeu de mot pourri, plus ça va, pire c'est)

Aujourd'hui, une petite leçon d'Histoire. Prenez vos manuels page 12. Puisqu'on nous demande de statuer sur l'Europe en fin de mois, regardons de plus près l'histoire de certain de ses pays membres et commençons par nous remémorer un certain jour de 1956, en Hongrie...




"Dans les années cinquante, les Hongrois, et plus particulièrement les intellectuels et les étudiants, aigris par le régime communiste, exigent le départ des troupes soviétiques et l'organisation d'élections libres et pluralistes. La population proteste de plus en plus ouvertement contre la baisse du niveau de vie et contre l'aliénation de l'indépendance nationale.

Fin octobre 1956, dès la nouvelle de la rébellion polonaise contre la tutelle soviétique, les opposants politiques hongrois font également connaître leur mécontentement en défilant pacifiquement dans les rues de Budapest avant d'organiser la lutte armée. Une partie de l'armée hongroise se range alors du côté des insurgés. Un nouveau gouvernement magyare, placé sous la direction d'Imre Nagy, prend fait et cause pour les insurgés. Il demande le retrait des troupes soviétiques et abolit le système de parti unique avant de proclamer le retrait unilatéral de la Hongrie du Pacte de Varsovie et la neutralité du pays.

Le 1er novembre 1956, l'Armée rouge fait mine de se retirer. Mais en vérité, elle continue à observer le pays qui sombre dans la "contre-révolution". Entre le 4 et le 8 novembre 1956, Nikita S. Khrouchtchev charge l'Armée rouge de liquider l'insurrection hongroise par la force. Les troupes soviétiques attaquent en masse et destituent le gouvernement d'indépendance nationale. Janos Kadar, premier secrétaire du parti communiste, devient le nouveau chef du gouvernement hongrois et rétablit un régime fort bien qu'ouvert à certaines réformes économiques.

Le moment choisi par les Soviétiques leur est très favorable puisque le camp occidental, profondément divisé et affaibli par la crise de Suez qui se trame au même moment, n'est pas en mesure de réagir de façon appropriée et assiste, impuissant, à l'intervention russe. Une répression impitoyable s'abat immédiatement sur la Hongrie et des centaines de milliers de Hongrois se réfugient à l'Ouest. Le nouveau gouvernement hongrois à la solde de Moscou rétablit dans le pays un régime dictatorial et referme toutes les frontières. Par cette intervention musclée au mépris de le démocratie, le prestige de l'URSS dans les pays d'Europe occidentale tombe au plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale."

Vu comme ça... c'est sûr que c'est peu engageant. Demandons plutôt à Monsieur Imre Kertész Prix Nobel 2002 de nous faire un petit topo:



C'est un recueil de nouvelles. Trois courts récits pour évoquer trois expériences cruciales de l'auteur, en Hongrie, à partir des années 1950. Le Drapeau anglais se situe à Budapest, pendant l'insurrection hongroise de 1956 (celle de la photo), et met en scène un vieux professeur à qui une poignée d'élèves, avides des talents de conteur de leur maître, demandent un ultime effort de mémoire . Le Chercheur de traces (publié séparément par Actes Sud en 2003) raconte le retour d'un homme dans une région où, longtemps auparavant, ont eu lieu d'indicibles crimes. Et Procès-Verbal relate un voyage de Budapest à Vienne, peu après la chute du mur de Berlin, voyage qui se transforme en un cauchemar bureaucratique grâce à la virtuosité d'un douanier. Un triptyque singulier où questionnement philosophique côtoie amour pour la langue et la forme littéraire. Trois textes d'une rare puissance narrative. Trois petits bout d'anecdotes qui permettent de dessiner un croquis de la Hongrie, de ses habitants et de leurs cicatrices.

Je ne m'étends pas plus...
Ce Monsieur est prix Nobel, moi je gribouille un blog...

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