Gonzo Highway : Correspondance de Hunter S. Thompson
de Hunter-S Thompson, Nicolas Richard (Traduction) chez Robert Laffont 22,00€/472 pages
Je n'ai pas lu... mais je vais me racheter...de Hunter-S Thompson, Nicolas Richard (Traduction) chez Robert Laffont 22,00€/472 pages
Présentation de l'éditeur
Le 21 février 2005, Hunter S. Thompson se tirait une balle dans la tête. Une mort en accord avec la vie qu'il avait choisie - et un point final mis à l'œuvre la plus délirante et la plus féroce de la littérature américaine. Inventeur du journalisme " gonzo ", un style de reportage unique dont le reporter est à la fois auteur et héros, Thompson était reconnu depuis peu comme un écrivain de grande classe. Gonzo Highway, recueil de lettres et de papiers divers, livre la quintessence de son univers : explosif et comique, sur fond d'autodérision et de saine colère. " J'ai l'impression que les gens préfèrent mes lettres à mes articles ", écrivait Thompson. Une chose est sûre : il s'y montre à son meilleur, cancre surdoué et hyperactif, trublion politique et voyageur lucide, portant haut sa haine et sa fascination du rêve américain - qu'il prolonge en s'acharnant à le détruire.
Biographie de l'auteur
Hunter S. Thompson est né en 1937 ou 1939 à Louisville, dans le Kentucky. Arrêté en 1956 pour vol, il échappe à la prison en entrant dans l'Air Force. En 1959, il part pour Porto Rico, où il devient chroniqueur sportif. Il collabore ensuite à plusieurs journaux, notamment à Rolling Stone. Installé dans le Colorado, il se fait connaître avec Hell's Angels, puis publie, entre autres, Las Vegas Parano, La Grande Chasse aux requins, Le Nouveau Testament gonzo. Hell's Angels et Rhum Express, son roman de jeunesse, ont paru en 2000 chez Robert Laffont.
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Extraits:
En mars 1959, Hunter S. Thompson s’adresse à William Faulkner depuis sa cabane perdue dans les Catskills, région de l’État de New York:
«...si, suite à cette lettre, vous éprouvez le désir de m’envoyer un chèque hebdomadaire, ne vous en privez pas. Ma tolérance à la corruption a été mise à rude épreuve, et j’ai toujours su rester droit. Je suis le seul gars du Sud, dans tous les Catskills, qui arrive à voler des poulets, écrire un roman, conduire une Jaguar de collection, vivre dans une cabane non chauffée, et dont la majeure partie de l’allocation chômage passe en essence.»
À un ami:
«J’ai découvert le secret pour écrire de la fiction. J’appelle ça du journalisme impressionniste et je le vends aux gens qui veulent “quelque chose de rafraîchissant”. J’en viens d’en pondre pour l’ «Observer» sur la Beat Generation. Ç’a m’a pris une heure; ça repose sur une vague rumeur historique, et ils adorent. Je vais continuer.»
Au dentiste d’Aspen, en 1968:
«L’idée que je puisse vous envoyer $ 277 frise la folie pure… J’ai lu aujourd’hui dans «Underground Press» que l’inhalation fréquente de fumée de marijuana prévenait et guérissait les caries, en plus de faire briller les dents et d’engendrer un sourire de l’âme.»
À l’association des Vétérans & Blessés de Guerre, en mai 1969:
«Il n’existe pas de mots – ni de moi ni de personne – pour dire l’ahurissante et atroce boucherie du Vietnam. La seule chose qui soit plus atroce et plus ahurissante que ladite boucherie est qu’une organisation comme la vôtre soutienne la guerre.»
En août 1971, il interroge l’image de John Wayne. N’est-elle pas l’incarnation de l’Amérique d’avant 1970?:
«Le dernier symbole avarié de tout ce qui a foiré dans le Rêve américain – il est notre monstre de Frankenstein, un héros pour des millions d’individus. Wayne est l’ultime “Américain” - voire l’Américain final. Il bousille tout ce qu’il ne pige pas. Les ondes cérébrales du “Duke” sont les mêmes que celles qui parcourent le cerveau du requin marteau – une bestiole si stupide et si vicieuse que les scientifiques ont abandonné tout espoir de la comprendre, si ce n’est pour la décrire comme un “archaïsme” inexplicable. Le Requin marteau, garder le cap disent-ils, n’a pas évolué depuis un million d’années. C’est une bête sans pitié et sans intelligence, qui ne sait faire qu’une seule chose : attaquer, blesser, mutiler & tuer.»
Surtout, ne pas croire que le langage de Hunter S. Thompson est le fruit de la facilité. Le niveau d’exigence qu’il s’impose à lui-même, il l’attend des autres. Le 17 août 1973, il met en garde l’auteur d’«Orange mécanique»:
«Cher M. Burgess, Herr Wenner m’a fait suivre votre lettre minable envoyée de Rome au Bureau des affaires intérieures pour que je l’examine et/ou y réponde. Malheureusement, nous n’avons pas de Bureau du charabia international, sinon c’est là que votre lettre aurait atterri.»
En retour, il arrive que des personnalités de marque se mettent au diapason. Jimmy Carter, le futur président des États-Unis, écrit en novembre 1975 à HST:
«Quand j’ai entendu dire que vous entriez dans la course, j’ai envisagé de me retirer.»
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