15.6.06

The end of the beans - Top 10

Pour faire une sortie qui a de la gueule, une récap personnelle de notre histoire avec les livres, les disques et les films. Une sorte de panthéon définitif, de naissance de gout et d'humeur du moment, bref, un top 10 écrit à quatre mains.
Attention, on a aimé et on continue...

Booklist, où comment éviter les grilles de sudoku dans le RER



Coquillage's list
(le premier roman que j'ai réellement lu de moi-même.)
Nick Cave
Et l'Ane vit l'Ange
(Serpent à Plumes)
7 euros
(avec celui-ci, je franchissais quelquechose ; irréversible.)
Lydia Lunch
Paradoxia
(La Musardine)
9 euros
(le roman qui a soldé mon adolescence)
Michel Houellebecq
Les Particules Elémentaires
(J'ai Lu)
6,50 euros
(la classe ultime.)
Vladimir Vladimirovich Nabokov
Ada ou l'Ardeur
(Gallimard)
9,50 euros
(entre fantasmes et nostalgie d'un passage de ma vie. )
Bret E. Ellis
Les Lois de l'Attraction
(Robert Laffont)
9 euros

Dash's list

(le premier vrai livre offert)
Mikhaïl Boulgakov
Le Maître et Marguerite

Pocket
6,50 euros
(frustration de ne pas l'avoir écrit)
Philippe Jeanada
Le Chameau sauvage

Julliard
22 euros
(le symbole de mon expat')
Jonathan Safran Foer
Tout est illuminé

L'Olivier
22 euros
(ma vision de la poésie amoureuse)
Haruki Murakami
Kafka sur le rivage

Belfond
23 euros
(celui que j'ai toujours moi)
Andreï Guelassimov
La soif

Actes Sud
14 euros


Les morceaux qui passent en boucle sur nos platines (Coquillage à gauche, Dash à droite)

(j'achète les yeux fermés) Tricatel, Tigersushi, Ninja Tune ou Soul Jazz
Au Coeur de Tricatel (1999)
Bertrand - Aux Cyclades électroniques


Tout David Bowie entre 69 et 80 : rien que ça.

David Bowie
"Heroes"

RCA Records (1977)


(c'était pas gagné de me faire aimer ce genre de son en 2001)
The Strokes
Is this it "Last Nite"

RCA 2001


(en quelque sorte le best-of de la musique d'aujourd'hui.)

Figurines
"Skeleton"
The Wonder


(le dernier truc qui m'a surpris)
l'électro-hiphop-folk de Fog et Why?
Why? "Elephant eyelash"
Rubber traits

Anticon

(Tout les artistes du Limonaire: Anselme, Flesch, Leprest ou Dubois)
Pour la vanne, Jean Dubois "Celà dit"
"Je commence lundi"


(pour la rage, la moustache)
Sage Francis
"Personal Journal"
Crake Pipes

Anticon


(disco-rock-punk: le must!)
Stereo Total "Jukebox Alarm"
Party Anticonformiste

1997


(le maître et sa plus belle chanson), ma préférée du moins
Serge Reggiani
Ma liberté

1967


(j'aime ce type, assez fou pour être poète)
Albin de la Simone
ici avec Delerm et Cherhal
Elle aime

2003



Les films visionnés sans relâche avec pop corn, kleenex ou rhum raisin

(ça a surement un rapport avec mon boulot)
David Cronenberg
Crash

Canada 1996
( le film complet)
Emir Kusturica
Underground

1995
(une certaine vision du romantisme qui me plaisait bien (à une époque))
Lars Von Trier
Breaking the waves

Danemark 1996
(une claque qui fait du bien, et qui justifie un ticket. )
Gaspar Noé
Irréversible

France 2002
(mon film fétichissime)
Sergio Leone
Le bon, la brute et le truand

Espagne, Italie 1968
(superculte)
Isao Takahata
Le tombeau des lucioles

Japon 1996
(la trouille de faire ses courses)
George A. Romero
Dawn of the Dead

USA/Italie 1978
(ses fringues, sa coupe, sa meuf et sa voiture)
Peter Yates
Bullitt>

USA 1969

11.6.06

Dans une maison où il y a un coeur dur, n'y a-t-il pas toujours un vent glacé ?

Un des derniers bouquins.
Mais pas des moindres.


La Maison des Feuilles
Mark Z. Danielewski
chez Denoël, 709 pages/ 29€ (2002)
Traduction de Claro (et c'est du boulot)









L'auteur:

Fils d'un cinéaste d'avant-garde, Mark Z. Danielewski est né à New York en 1966. Après des études à Yale, il est rejeté de tous les séminaires d'écriture auxquels il se présente. Il suit des cours de latin à Berkeley et devient ouvreur dans un cinéma, plombier, serveur, etc. C'est alors qu'il a l'idée de ce premier roman, La Maison des feuilles.

Lire possède comme souvent un avis académique sur un livre qui ne l'est pas:
«Ceci n'est pas pour vous.» Vous êtes prévenus. Dès la première page, Danielewski dévoile sous forme d'épigramme ses intentions. Et de fait La maison des feuilles est un livre-monstre, une œuvre qui a sa place dans la tératologie littéraire. Projet mallarméen d'un livre total; à côté, Finnegans Wake de Joyce semblerait presque limpide. De quoi s'agit-il au juste? D'abord, un objet qui fera les délices des bibliophiles et des graphistes. Typographies et polices de caractères multiples, texte inversé lisible uniquement dans le miroir, poèmes lettristes, braille, florilège de citations: Milton, Sylvia Plath, Derrida, Simone Weil, Virgile, Ezra Pound; Heidegger en V.O., Apollinaire en vietnamien, et le mot «maison» toujours en bleu...

Ne partez pas. Entrez et faites le tour du propriétaire. Il y a bien une histoire, même deux. Johnny Errand, un tatoueur paumé et junkie, découvre le manuscrit d'un certain Zampanò, vieil aveugle reclus, qui s'est intéressé à l'effroyable destin de Navidson et de sa famille. Ce photographe lauréat du Pulitzer fait l'acquisition d'une vieille maison en Virginie. Bientôt il se rend compte qu'elle est plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. On a beau fixer des caméras, on s'y perd.

Commence alors un conte gothique où l'univers de Poe se mêle à une ambiance digne d'un film d'horreur. Pas seulement, on ressent aussi l'illusion d'optique des dessins de Escher et l'onirisme visionnaire d'un William Blake. En même temps que se déroule l'histoire de la maison fantastique, en notes de bas de page et parallèlement se déploie telle une arborescence l'histoire de Johnny dont on découvre les problèmes psychologiques liés à sa mère.

Comment lire deux romans à la fois? Cartésiens s'abstenir, pour pénétrer dans ce livre il est conseillé d'adopter une attitude poétique et intuitive. Etre ludique aussi, car le roman a ses trappes comme autant de niveaux de lecture. Alors La maison des feuilles, œuvre postmoderne? Non, répond celui qui mit dix ans à l'écrire. Autre chose, comme une nouvelle manière de lire, «moins tyrannique».
Ceux qui en parlent le mieux, c'est encore les fondus qui s'y sont frottés... ici Roland Ernould

Voilà un livre comme on n'en lit pas dix dans une vie. À première vue, il accumule les dispositions défavorables à une lecture commode. Son volume (700 pages grand format, inhabituel pour un roman), une mise en page comme on n'en a plus rencontré depuis les recherches graphiques lettristes ou surréalistes, déroutent d'abord le lecteur. On s'immerge dans sa démesure et son délire pendant une douzaine de soirées au moins, temps nécessaire à sa lecture. Un monstre littéraire, un livre qu'on rejette ou qu'on admire, avec le désir de le reprendre dès que pourra, pour un plaisir unique. Chef d'oeuvre, fantaisie ou canular sans lendemain? Aux États-Unis, malgré son prix, le livre est un best-seller. En France, le livre est rendu momentanément indisponible par son succès, l'éditeur est en rupture de stock. Un tel livre ne s'imprime pas en quelques jours, puisqu'il est, en tant qu'objet, une véritable prouesse de l'édition.

Car ce qui fait plus que surprendre le lecteur qui prend ce livre en main, c'est sa mise en page. Qu'on imagine : chaque feuillet présente un assemblage de textes désarticulés, disloqués, de phrases tordues, s'écrivant dans tous les sens, à l'endroit comme à l'envers, avec ou sans marges, des mots serrés, ou peu nombreux, perdus dans une page entière, utilisant des caractères de 5 ou 6, difficiles à lire, ou en 24 ou en 30... D'autres fantaisies : le mot «maison» est imprimé en bleu, des lignes sont barrées quand elles évoquent Dédale,un «%@» et des «XXXXXXXX», des notes de musique, des caractères en braille, un texte lisible dans le miroir se découvrent soudainement. Danielewski mêle les styles et les genres, la prose et la poésie, cite des extraits de magazine, des interviews, de carnet intime, des lettres, propose une avalanche de notes encyclopédiques, bande-dessinée, schémas, chanson, photographies, des listes de documentaristes ou de chefs-d'oeuvre architecturaux. Les citations d'auteurs, authentiques ou fausses, sont nombreuses (Dante, Homère, Virgile, Milton, Bachelard, Apollinaire, Derrida, Simone Weil, Ezra Pound, Marguerite Duras, Stephen King, etc.) Et, par exemple, Heidegger dans le texte : car les citations des auteurs étrangers sont faites en allemand, en espagnol, en latin, en grec. En apparence, l'originalité de l'ouvrage réside dans cette façon de jouer avec la mise en page. Je ne connais pas d'autre roman confectionné de cette façon. Une présentation démente, mais pas gratuite.

Parce que chaque forme du récit renvoie à un contenu, correspondant à la découverte des changements qui s'opèrent dans une maison qu'aurait aimée Lovecraft : le désordre de certaines pages ou les mots perturbants en quinconces correspondent aux hésitations du personnage dans le labyrinthe que devient sa maison; les mots perdus dans les pages blanches apparaissent quand il découvre des salles sans limites... La complexité de la mise en page du livre, qui a dû être un cauchemar pour l'éditeur et l'imprimeur (le traducteur, Claro, dit y avoir passé des semaines), correspond à la fois aux modifications qui s'effectuent dans une maison hantée, et à un roman complexe à tiroirs où plusieurs structures s'enchevêtrent. Le manuscrit, composé de centaines de pages de tous les formats, compliqué d'index et d'appendices, est un essai sur un film (The Navidson Record), réalisé par Will Navidson, un photo reporter qui a remporté le prix Pulitzer, et comprend des compléments de toutes sortes. Plus, en bas de pages, trois niveaux de notes : celles de Zampanô (un vieil homme aveugle qui est présenté comme ayant rédigé le mystérieux manuscrit), celles de Johnny Errand (un junkie, tatoueur de métier qui a découvert le manuscrit à la mort de Zampanô), et celles des éditeurs ou du traducteur... Chacun de ces niveaux est imprimé avec un caractère spécifique. Il y a ainsi deux romans dans le roman : le texte sur le film, auquel se mêlent les réflexions et le journal intime du découvreur du manuscrit, en pleine dérive affective, qui multiplie les aventures sexuelles.

L'histoire:

Reporter qui a décidé de mettre un terme à ses nombreux voyages pour sauver son ménage, Will Navidson a emménagé dans une maison en Virginie, avec sa compagne, Karen, et leurs deux enfants. Il se met à filmer ce qui se passe dans cette maison, qui paraît ordinaire, sans projet défini, jusqu'à ce que le couple découvre une pièce dont ils ne connaissaient pas l'existence. Surpris, Will prend des mesures et constate que la maison est plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. Des espaces s'ouvrent dans la maison, et ces ouvertures sont en correspondance avec celles du quotidien de Will, et de ses relations amoureuses. Il manque de se perdre, pense que la maison, qui émet de temps en temps des grondements, cache quelque chose et il engage des spécialistes. Le cauchemar commence, avec l'exploration de ces étranges pièces et couloirs. Le lecteur est égaré par les dispositions du récit, , perdu dans des explications apparemment académiques, fourvoyé dans des jeux de piste déroutants, hanté par un manuscrit qui semble rendre fou, à l'imitation de la dérive mentale du junkie qui met en forme et annote le manuscrit. Le lecteur qui pénètre dans La Maison des feuilles, trouvera la hantise comme compagne garantie et vivra le même désarroi que les personnages du roman : le désordre créé dans un cerveau paranoïaque, qui a peur et sombre peu à peu dans la folie; ou l'angoisse des explorateurs égarés qui cherchent leur chemin dans les dédales de la maison.
Le roman fait inévitablement penser pour son atmosphère à Edgar Poe, pour sa thématique à Jorge Borges, qui voyait dans le labyrinthe l'image de la condition humaine; à James pour l'utilisation du langage et de la réalité verbale. Il rappelle la série sophistiquée Twin Peaks (de David Lynch, 1989-92) pour sa complexité et son étrangeté; et aussi le Projet Blair Witch, pour sa création d'un réel à partir de recherches et de collectes de documents. Il explore de multiples pistes psychologiques, philosophiques, artistiques, et se livre à de multiples variations sur les concepts de perception et de réalité. Au premier degré, le lecteur assiste, impuissant, à une double tragédie : celle du journaliste-cinéaste et celle de celui qui est devenu le prisonnier du manuscrit, comme le lecteur devient le prisonnier du livre. Au second degré, le livre est une métaphore sur l'abondance des informations qui noient la société contemporaine, le déluge des connaissances, la saturation par les données, métaphore aussi de notre civilisation technologique capable de créer une mise à distance de la réalité en créant une réalité virtuelle qui paraît plus consistante que le monde lui-même.

La Maison des feuilles a été un livre culte de la contre-culture sur Internet avant d'être publié avec succès aux USA. Ce curieux livre, inventif, captivant, éprouvant et drôle, d'un jeune auteur de 37 ans qui a mis 12 ans pour écrire un récit où l'écriture et la typographie se transforment sans cesse à l'image de la maison. La mise en page hallucinée n'est pas seulement une trouvaille esthétique, mais un moyen de faire vivre les mots et de créer l'angoisse, par un récit qui va dans tous les sens comme la maison. On avait perdu cette dimension expérimentale matérielle du livre-objet. À condition de ne pas souhaiter que le simple divertissement et de consentir à s'approprier le livre le plus surprenant depuis longtemps, sa lecture se révélera constamment stimulante et exaltante. Pour les amateurs de lecture linéaire et sans complications, mieux vaut suivre les conseils de l'auteur qui, dès la première page, vous prévient : ce livre n'est pas pour vous.




Un communauté Internet donc, qui cherche et farfouille
www.houseofleaves.com

J'essaie, j'avance, puis fort de mes certitudes, de la compréhension du roman qui peut à peut se forme, je suis mis au pied du mur et rebrousse chemin, avant de repartir, avec un oeil et un avis différent. Ce livre est véritablement étonnant...
Une sorte de livre-golgoth, romantoïde et multiforme, où le lecteur se cogne... se fait peur, s'interroge. Une vraie bonne découverte, qui va me tenir quelques semaines!

Animal Collective - Leaf house
Gorillaz - Rock The House
Paper Chase - The House Is Alive And The House Is Hungry
Madness - Our House
Michel Polnareff - Dans la maison vide
Tom Jones and The Cardigans - Burning Down The House
Ginger Ale - Happy house

7.6.06

Les grands amants sont des mecs qui ont des loisirs

— Vous écrivez quoi ?
— Des nouvelles, surtout. J'ai un roman en cours.
— Ça parle de quoi ?
— De tout.
— Par exemple, est-ce que ça parle... du cancer ?
— Oui.
— Et de ma femme ?
— Elle y est aussi.
— Vous n'avez pas dit pourquoi vous vouliez travailler dans un magasin de vetements pour femmes.
— J'ai toujours aimé les femmes dans des robes de femmes.
— Vous êtes réformé.
— Oui.
— Montrez moi votre livret.
J'lui ai montré mon livret militaire. Il me l'a rendu.
"Vous êtes engagé".



Charles BUKOWSKI
Factotum
Traduction de Brice Matthieussent
Roman, 1975, 237 p.
Ed. Grasset, Les cahiers rouges (moi j'ai l'édition de 84, rose pétant et c'est la classe! Merci Coquillages!!!)

Dans Factotum, paru en 1975, on retrouve Buk (alias Chinaski) à la Nouvelle-Orléans, sous la pluie. Il a une valise en carton. Pas de travail. Aucun ami. Rien de publié. Il est engagé par une boîte de diffusion de magazines. Puis bosse pour un atelier de composition. Viré vite fait, ici et là. Il reprend la route, traverse la Louisiane, le Texas, échoue à Los angeles, chez ses parents.

Il descend des bières et monte avec des put**. Il s'épuise en boulots minables, s'affale dans des chambres sordides... Un factotum est un homme à tout faire, et Bukowski a vraiment tout fait. La vie lui a tapé dessus? Il a tapé sa vie à la machine, pour en faire une oeuvre, une légende... Hollywood l'attendait au tournant.
Sous-prolo, obsédé sexuel, chômeur à répétition, cet enfant perdu de l'Amérique annonce les millions de perdants qui, aujourd'hui, forment les "bunch of beautiful losers", seuls grains de sels empechant encore parfois l'Amérique bien pensante de trouver le sommeil...
J'ai pas fini, car je m'en fais juste un petit morceau de temps en temps, pour ne pas oublier mon job de traine serpillère à l'hôtel, tout vaseux du dimanche matin. (la gueule de bois est je pense le seul parrallèle à faire, cher Coquillages... je n'ai pas de prétention littéreuse). Mais je me marre. Le rock'n roll essentiel dans la lose magnifique...

un théma d'arte sur Bukowski
Livre audio d'une lettre de Charles Bukowski à Doublas Blazek, intitulée "Les empoisonneurs de chiens"

ça sent la fin du blog les gens.

4.6.06

Dominique A + Mansfield. TYA - La Cigale

Voilà deux semaines, j'ai assisté à un concert formidable. Alors comme j'ai envie de faire partager, même en retard, je vous en fais une petite note...

C'était LA date sur Paris de Dominique A; la salle était bondée d'un public connaisseur et exigent. pas mal de presse aussi, donc de bruits au bar de gens qui n'en avaient pas grand chose à gratter.
Vous parler tout d'abord, de la première partie Mansfield TYA, deux jeunes filles adorables. talentueuses en plus d'être jolies. Que j'avais déjà vues, autant à fleur de peau, et déjà sur le fil. C'est un moment à chaque fois spécial, magique et intimiste, rendu d'autant plus étrange que ce soir là, la salle était justement pleine à craquer.
Elles ont joué, chanté et en français et en anglais (d'ailleurs, que dire des spectateurs qui préférèrent une langue à l'autre et demandèrent expressement du "franchouillard" parce que "c'est mieux"... si ce n'est 'elles font ce qu'elles veulent, ducon?!').

Pour le reste, je vous invite à découvrir si vous ne connaissez pas. L'abum est en vente et il est bon, alors ça fait deux raisons suffisantes pour courrir après.
Interview (Paris) 15 février 2006 Froggy's Delight
Critique de l'album June, par Barz

Puis, après rappels, (et inédits pour ma part), ce fut au tour de Dominique A d'entrer en scène.


la playlist
Music Hall
Pour la Peau
Bowling
Rouvrir
La Pleureuse
Dans Un Camion
Antaimoro
Encore
Retour Au Quartier Lointain
La Mémoire Neuve
Revenir Au Monde
La Relève
Antonia
L'horizon

Rue Des Marais
Tout Sera Comme Avant
L'echo

Avant L'enfer
Le Commerce De L'eau
Le Courage Des Oiseaux

Par L'ouest
Empty White Blues
Du concert, je n'ai pas grand chose à dire: j'étais dans un angle encore intéressant, avec assez d'espace pour laisser mon corps onduler légèrement. J'ai redécouvert certains titres. J'ai pesté de ne pas en entendre d'autres. C'est comme ça, quand on est amoureux, on n'est jamais content parce qu'on est trop heureux.
Je vous remets ici le Courage des Oiseaux

26.5.06

From Memphis



des trolleys, des bottes, une pyramide et puis un roi mort quelque part...
ça m'a l'air drolement beau Memphis.

écoutez ici voir comment ça chante...
de la compile, qui tombe pile, où on retrouve The Pipettes, Field Music ou encore Fort Lauderdale. seule coquille, on aurait aimé une exclu de The Go Team du même label...
quoique...
le label: www.memphis-industries.com





Obby Oss Fort Lauderdale => ici

Dirty Mind The Pipettes => ici

I'm Tired Field Music => ici

As a Boy Fort Lauderdale => ici



et pour la frime, pour finir une photal d'une installation sympa. parce que j'aime


Anna Hinnenkamp's "Untitled Installation"
clay, string & audio

20.5.06

My beloved monster is tough

Et voilà.
A jouer à faire le monstre, il fallait bien que celà arrive. A chercher le mal, on l'appelle. On a mis les deux pieds dedans la semaine dernière. On continue un peu plus loin: la première phase de la destruction, c'est la transformation. Alors transformons-nous. "Un matin, au sortir d'un rêve agité...", dirait Grégoire G. devant les cameras de Confessions Intimes. Comment? Pourquoi? On ne cherche pas ses réponses là. On s'interesse au 'et ensuite?'... Une ambiance X-men le retour dans les bouquins de cette semaine. Une selection non exhaustive (parce que je fais encore ce que je veux pendant le peu de temps qui me reste de liberté). Alors voici des lectures pour transformistes et métamorphiques.



Was dachte sich Wolfgang Lettl dabei, als er 1977 das Bild
"Die Verwandlung" malte? Vous avez 4 heures.





Thierry LAURENT
Mordre

HELOISE D'ORMESSON EDITIONS
18€/248 pages


RESUME : Henri Noguerre est en passe de devenir notaire. Un obscur, un laborieux que ce petit homme vouté sous son costume sombre. Une seule chose peut-être le différencie de ses congénères tristes et sévères: sa hargne, son mépris et ses frustrations pour tout ce qui est féminin ou de manière générale, hors de saportée. Tout cela va changer, il va devenir notaire et gagner par la force du travail et de la fidélité, une situation qui lui donnera place au monde. Mais, le jour même où il doit prêter serment devant le Garde des Sceaux, une patte velue remplace sa main gauche! L'horreur dépassée, il est vite temps d'entamer les subterfuges et les mensonges pour cacher l'informité. Hélas, au fil des jours, sa morphologie se transforme et il devient de plus en plus chien. L'oreille, puis la texture grumeleuse du nez... sa face s'avance en un masque prognate aux traits tirés. Une catastrophe pour celui qui maintenant a une vie de responsable et pleine de représentations et de besoins d'autorité. Heureusement, la malfaisante Béatrice, l'ignoble qui l'a éconduit violemment quelques semaines plus tôt, va l'aider. Et par la même, mettre en place une relation de chantage et pression malsaine. Henri devient peu à peu Médor. Mais sous le poil, le notaire et toujours là. Jusqu'au moment où il essaiera de revenir à l'humanité, le Médor, pour la belle Jenny.
L'auteur fait une satire d'un milieu n'existant que par les apparences et une analyse cynique des rapports de pouvoir hommes-femmes. De ce point de vue, c'est très bien fait et surtout très bien écrit. Un joli verbe, de belles images. Hélas, une histoire pleine de virages, qui se méritent et s'enchaînent à grande vitesse; des retournements de situation rapides. Mais finalement à mon sens une vivacité qui sert le livre quand on mord dedans.
Moi j'ai aimé m'y faire les dents. Et puis le livre est beau, ce qui ne gache rien!




Will SELF
Les grands singes

L'OLIVIER
21€/462pages

Après une soirée de débauche ordinaire, le réveil de Simon Dykes est difficile. Epouvantable même, quand il constate que sa compagne s'est transformée en chimpanzé, ainsi que tout le reste de l'humanité. Persuadé qu'il est encore un " humain ", Dykes est immédiatement interné dans le service du Dr Busner, un singe très respecté, psychanalyste radical, militant de l'antipsychiatrie. Celui-ci, touché par son désarroi, et voyant dans ce cas extraordinaire l'occasion d'établir définitivement sa réputation, décide de l'aider à percer le mystère de sa véritable identité. Provocant, insolent (surtout très drôle) et terriblement sexy, Les grands singes est une satire irrésistible de la vie moderne. L'art, l'amour, la politique, la science, rien n'échappe à ce jeu de massacre.
Un livre en court, donc dont la fin m'est encore inconnue, mais dont le processus m'amuse. On ne "dénonce" pas tant que ça, on ridiculise surtout, et on jubile. Un texte bien tourné, un roman long mais prenant, dont je conseille l'édition de L'olivier, ne serait-ce que pour la préface de l'auteur, répondant aux critiques peu flatteuses qui cherchaient à voir dans l'ouvrage un pamphlet violent. Disons qu'on se divertit et qu'on se marre surtout.



Pour les amateurs de l'animalité humanisée (ou plutôt l'inverse)
Petit bestiaire de la métamorphose comme figure de la révolte (1) et (2) sur le site [lelitteraire.com]



Led Zeppelin - Black dog
Emilie simon - I wanna be your dog
The Troyes Fury Cats - Ain't i'm a dog
The Kills - Monkey 23
Animal Collective - Turn Into Something
Super Furry Animals-Hello Sunshine (Album Version)

14.5.06

On partage toujours les emmerdes, jamais le pognon

Aujourd’hui, on va jouer les méchants, les caïds.

Parce que y’en a ras le bonbon de se faire truffer par tout le bon peuple. Marre de se faire enfumer par des demi-sels qui se la racontent.
Le plus nase broque des traîne-lattes se prend pour Madonna, et moi je matte mes lacets en attendant le moment où il faudra que je m’excuse, piteux. Et je m’en veux, en plus, je fulmine. J’aimerai sonner la révolte, me faire violence et faire tomber des dents ! Hier encore, un gros lourdasse me rentre dedans dans l’omnibus, en laminant mon gros orteil et ses petits frères. Je me retourne vers le transpireux, pleurant ce qu’il me restait de métatarses en clafoutis… et je lui bredouille un minable: « Pardon ». Un réflexe compulsif, venu comme ça de derrière les dents où normalement y aurait du avoir un cerveau et pas de la flotte... Mais voilà, c’est sorti tout seul. Le tondu m’a regardé de travers, il avait même pas du sentir mon 44 fillette sous sa masse. J’ai eu mal. Honte et mal.
Alors, faut que ça change. Faut que je morde dedans, qui vocifère et que rentre dans le gras.

Ça peut plus durer. Je me mets aux vrais bouquins de mecs. Eloignez les précieux et autres pleurnichards, on va mettre du bois dans la chaudière...

Bill JAMES
Protection
Collection : Rivages/Noir, n°517
9 € / 320 pages
Traduit de l'Anglais par Danièle Bondil et Pierre Bondil

Bernard Mellick, dit "le tendre", est un caïd du racket qui croit au respect des règles dans le milieu. Son rival Ivor Wright l'a oublié, ce qui lui vaudra un brutal rappel à l'ordre, une «punition» infligée avec une lampe a souder sur les twinuts. C'est le début de l'escalade. Pour se venger, Wright fait enlever le fils de Mellick, Graham, âgé de onze ans et handicapé mental. Un truc qui ne se fait pas, même entre malfrâts. Il faut à tout prix retrouver l'enfant, mais il n'est bien sûr pas envisageable de faire appel à la police. Pour les truands comme pour les flics, il va falloir jouer double ou triple jeu et savoir choisir ses alliés... Des abîmés, les porte flingues du Tendre: Idem et Reg, les fidèles, Vernon le cravaté insupportable, Len, le silencieux de mauvais poil... Des personnages vicieux, mauvais mais attachants et forcément mal barrés. Bill James nous fait pénétrer dans une société à part. Il explore les codes qui régissent les rapports entre flics et truands, les doubles jeux, un univers où le cynisme, la manipulation, la bassesse et la faiblesse humaine sont de mise, bien plus souvent que la grandeur et l'héroïsme. C'est moche, ça cogne, ça finit mal et c'est normal.

On monte d'un cran... Après les affaires gangs et de familles, on touche au personnel, à l'intime... aux racines du mal. (Putain, comment je vais devenir méchant après ça!)
Attention les vélos, y a du bifteck sur l'os...

Edward BUNKER
Aucune bête aussi féroce
Collection : Rivages/Noir, n°127
10,4 € /412 pages
Traduit de l'Anglais (Etats-Unis) par Freddy Michalski


Un bouquin qui m'a posé.
J'étais géranium. Je bougeais plus, moi les mouches elles m'ont trouvé assis.

Au cinéma, Edward Bunker était passé devant la caméra, composant un inquiétant M. Blue dans «Reservoir Dogs» de Quentin Tarentino. Voyez le personnage, et même ça c'est light, vu sa bio (en bas).
L'histoire d'un homme déformé par la prison, détruit par les autres, devenu triste, sauvage et mal adapté.
Sans retour, sans solution, sans complaisance non plus. Un bon livre.
"Question : le grand roman des bas-fonds de L. A. ? Réponse : Aucune bête aussi féroce d'Edward Bunker. Si le jugement ne manque pas d'arguments, il peut se discuter. Mais c'est incontestablement, par sa précision et sa rigueur du détail, le meilleur livre jamais écrit sur le thème du vol à main armée - une activité criminelle à l'image surfaite et trompeuse dont les ouvrages de fiction font habituellement leurs choux gras. Quant a l'analyse qu'il nous offre de la psychopathologie criminelle, elle place le roman au rang du génie du mal, de "De sang-froid" et du "Chant du bourreau". Ce roman est d'une originalité absolue - un chef-d'œuvre noir resté négligé. Dernière minute : méfiez-vous ! Là où il vous emmène, vous ne sortirez pas intact de votre rencontre avec Max Dembo." (James Ellroy)
Bio de Bunker sur A l'ombre du polar


Interpol - Not even jail
The Animals - House of the Rising Sun
Fat Boy Slim - Gangster Tripping
Mc Solaar - Nouveau Western

29.4.06

En Ballade au Japon, part 3

Bon, c'est le dernier, après je ne vous embête plus.
Retour sur un livre ancien mais actuel, étrange mais proche (allez encore un autre, je me creuse), simple mais violent? (ouais, pas terrible... en même temps c'est pas mon métier)

Pitch: "La souffrance de l'emprisonnement réside dans le fait que l'on ne peut, à aucun moment, s'évader de soi-même."
Pitch 2: "La liberté ne consiste pas seulement à suivre sa propre volonté, mais aussi parfois à la fuir."
Son of a Pitch: "La solitude est un enfer pour ceux qui tentent d'en sortir ; elle est aussi le bonheur pour les ermites qui se cachent."
Climax, vous êtes sur les dents. Perdus, appeurés... moi aussi je l'étais. Restez calmes, on n'est pas chez les toutouyoutous ici.


L'Homme-boîte
Abe KOBO
Stock (1973?!)
221 pages/ 8€
Traduction de Suzanne Rosset

L'auteur: Kôbô Abe, né en 1924 à Tôkyô, passe son enfance en Mandchourie. Après avoir fait des études de médecine, il se consacre à la littérature. Son premier roman, Kabé (Les Murs), obtient en 1951 le prix Akutagawa, le plus grand prix littéraire japonais. Écrivain, mais aussi militant communiste, il participe au groupe Littérature populaire, organise un cercle littéraire dans un quartier d'usines et publie dans d'innombrables revues. En 1962, paraît La Femme des sables qui obtient en France le prix du Meilleur Livre étranger. Le romancier et dramaturge est mort à Tôkyô en 1993.

La dédicace de la traductrice:
Lorsqu'on m'a demandé si j'étais d'accord pour traduire le roman d'Abe Kobo, "L'homme-boîte", je savais, par avance, que j'allais, en acceptant, au devant de difficultés. La principale d'entre elles était de déchiffrer, à travers une histoire atypique, les principes de la philosophie de l'auteur et la façon dont il envisageait la situation de l'homme dans le monde moderne. L'homme-boîte qui a enfoui sa tête et le haut de son corps dans un boîte en carton est un personnage oppressé par la complexité des temps modernes ; il est le symbole de l'impuissance individuelle face à un monde hostile. La boîte est donc, pour lui, un endroit protecteur et sûr. Il y découpe, à hauteur des yeux, une ouverture qui lui permet de jeter un regard vers le monde extérieur. C'est ce regard même, d'un microcosme vers un macrocosme, qui le sauvera, car il entrera ainsi en communication avec la femme aimée qui l'obligera à sortir de sa boîte et à se révéler au monde. On peut dire que "L'homme-boîte" est une sorte de roman philosophique à "suspense".
Vous avez un aperçu de l'histoire, et cela suffit. Le reste est à découvrir.
C'est un roman qui jusque dans l'écriture, m'a beaucoup touché, sans doute le thème m'était aussi assez personnel- aouch!-. Toujours est-il que cette expérience de lecture m'a fait me poser beaucoup (trop?) de questions quant à mon rapport au monde, à ma personne propre... et m'a semblé aussi m'en apprendre pas mal sur le Japon également: la place de l'individualité dans la machine de masse... ce genre de trucs.
Bref, un livre assez fort.

Bon après j'ai regardé un "Le grand Silence", histoire de me remettre droit dans les bottes... et j'ai donc appris que le Mauser n'est pas tout face à un Tigrero sous coke... ça peut servir. Bon week end.


photo: Jack Anderson

une biographie(eng) de Kobo
Un biblio aussi

bande son:
Alice in Chains - Man in a Box
Katerine - Un homme un vrai
Nirvana - Heart Shaped Box
Michel Polnaref - Je suis un homme


28.4.06

En Ballade au Japon, part 2



KAFKA SUR LE RIVAGE
Haruki Murakami

Belfond 5/1/2006
622 pages/ 23€
Traduit du japonais par Corinne Atlan

L'auteur:
Originaire de Kobe, Haruki Murakami étudie la tragédie grecque à Tokyo. Puis il dirige un club de jazz, avant d'enseigner à Princeton durant quatre années. Son premier livre - non traduit - 'Ecoute le chant du vent', en 1979, lui vaut le prix Gunzo. Expatrié en Grèce, en Italie puis aux Etats-Unis, il rédige 'Chroniques de l'oiseau à ressort' en 2001 et 'Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil' en 2002. Suite au séisme de Kobe et à l'attentat de Tokyo en 1995, il décide de revenir s'installer au Japon. Il y écrit un recueil de nouvelles 'Après le tremblement de terre', puis 'Les Amants du Spoutnik' en 2003. Son dernier roman 'Kafka sur le rivage', sort en janvier 2006.

L'histoire: -note de l'éditeur- Kafka Tamura, adolescent de quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. En parallèle, Nakata, vieil homme simple d'esprit, décide lui aussi de prendre la route, obéissant à un appel impérieux, attiré par une force qui le dépasse et quitte Nagano. Lancés dans une vaste odyssée, nos deux héros vont croiser en chemin des hommes et des chats, une mère maquerelle fantomatique et une prostituée férue de Hegel, des soldats perdus et un inquiétant colonel, des sardines tombant du ciel, et bien d'autres choses encore. Avant de voir leur destin converger inexorablement et de découvrir leur propre vérité.

Avis:
Il est assez difficile de résumer l'ouvrage et d'en sortir un standard connu. Ni véritablement tragédie antique, pas non plus complètement roman initiatique, à mi chemin entre le fantastique et la poésie... 'Kafka sur le rivage' est un roman multiple dont ne ressort pourtant qu'une seule image: celle de l'aquarelle japonaise représentant l'adolescent, Kafka Tamura, sur une plage, hors du temps, dans la musique du vent.
C'est le parallèle entre le mythe oedipien classique et la culture shinto, celle des éléments et des esprits qui est à mon sens toute la richesse du livre. Le rôle des rêves, qu'on pourrait comparer à celui des choeurs dans la pièce de Sophocle, la cabanne de la forêt comme place des eprits, des ténèbres et de la lumière (thème récurrent dans l'oeuvre grecque)... le thème de la fatalité, du libre arbitre, présent à chaque apparition du garçon nommé Corbeau... la thème de la connaissance symbolisé avec puissance par la bibliothèque... et jusque même la construction policière de l'histoire avec la recherche des coupables et de la justice... Tous ces thèmes chers au mythe tel que nous le connaissons sont adaptés à la culture et à la poésie japonaise. La musique, omniprésente, la poésie et les livres aussi... le tout dans un décor moderne autant que naturel...
Aussi étrange que cela puisse paraître, le roman m'a beaucoup fait penser à un manga, Noir, où c'était une jeune fille qui tentait d'échapper à son destin de tueuse et qui au fil des épisodes découvrait peu à peu son identité oubliée après un traumatisme amnésique... La série se termine en Grèce, avec différentes apparitions d'Athéna...
Le roman m'a laissé une très très bonne impression, même s'il semble très spécial, onirique... il est ancré dans le monde moderne, dans les pensées d'un personnage qui se cherche, qui cherche l'amour... Une vraie révélation pour moi, qui ne connaissais pas du tout l'auteur, certainement le livre de ce début d'année...
Je vous pose quelques liens, dont une très bonne critique Lorenzo Soccavo, ainsi qu'un court extrait.
A découvrir absolument!!


23.4.06

En Ballade au Japon, part 1

Cette semaine sera japonaise. C'est comme ça. Plutôt que de faire n'importe quoi autour de rien, on se fait une thématique: ça ne change rien à l'affaire, mais ça fait quand même mieux présenté, plus chic. Donc aujourd'hui, Tokyo. Demain, Nagano et le Shikoku en général et enfin vendredi, retour à Tokyo, mais un autre Tokyo, plus centré autour du Shibuya. En gros quoi...

Allez, c'est parti...


TOKYO DÉCIBELS
Hitonari Tsuji
Date de publication : 15/9/2005
Editeur : Naïve
192 Pages
22€
Traduit du japonais par Corinne Atlan

L'auteur:
Hitonari Tsuji est un romancier de 46 ans, qui s'est établi depuis quelques années à Paris, où visiblement il se plait bien. L'homme n'est pas que romancier, il est aussi poète, fût également chanteur de rock, et vous lui trouverez même la paternité de quelques films ou séries de photo... En fait, de manière générale, il incarne au Japon une certaine idée de la modernité artistique: touche à tout de talent, il vit en contact avec le monde et en restitue sa partition sous formes variables, evoluant elles aussi avec son auteur. -Il est cool, quoi-. Chez nous, on le connait bien: il a sorti moultes romans, tous traduits par la talentueuse Corinne Atlan (change rien Corinne, tu déchires), dont le plus récompensé d'entre eux, 'Le Bouddha blanc', fût ici Lauréat 1999 du prix Fémina étranger. L'autre chose à retenir à mon sens, à part deux autres très bons romans, 'L'Arbre du voyageur' et 'En attendant le soleil', c'était en 1999, lorsqu'il écrivit une histoire d'amour à 4 mains avec Ekuni Kaori: lui relatant l'histoire par le personnage-narrateur masculin et elle, en un récit inverse, mais étonnament disymétrique, par le point de vue du personnage féminin. Ce livre a été adapté au cinéma ( avec un titre à la con, hélas: "Entre calme et passion", à mon sens beaucoup moins vendeur que l'original: Reisei to jônetsu no aida). Voilà. Après, on ne va pas en faire des kilomètres, je vous engage à lire ce que le monsieur a produit, c'est assez joli. On va s'arreter là pour l'auteur et parler sans tarder du roman...

L'Histoire:
Nous sommes à Tokyo, c'est le printemps et Arata, un jeune trentenaire sorti de l'école depuis 6 ou 7 ans de petites galères, est aujourd'hui est employé municipal. C'est moins glamour que son amour pour la guitare et les soirées entre copains mais son métier insolite - être chargé par la mairie de contrôler les nuisances sonores de son quartier- lui permet tout de même une solitude et un rapport au monde par le son tout à fait particulier. Son métier est un peu chiant mais personne ne l'emmerde. Son appareil à mesurer les décibels en main, il parcourt Tokyo en tant que médiateur entre les responsables de nuisances sonores et les habitants victimes de ces mêmes nuisances.
Coté personnel, ça ne va pas fort. Fumi semble de plus en plus distante et de moins en moins atteignable. Il ne va plus qu'une fois par semaine chez elle, et c'est limite s'il ne se trouve pas à dormir sur le canapé... Alors il s'attarde de plus en plus fréquemment chez Mariko, au sourire qui fait tout oublier. Bref, il se plonge dans le boulot, du heavy métal plein les oreilles et mesure les decibels dans différents quartiers de Tokyo. Et puis la révélation. Il enlève son casque et arrête de traiter les bruits pour commencer à sentir les sons... Très vite se fait jour en lui l'étrange projet d'établir une carte sonore de son quartier, qui lui apparaît alors sous un jour nouveau, puis de la mégalopole tout entière. Il sera aidé par un ancien camarade de classe rencontré par hasard en pleine déchéance entre alcoolisme, divorce et abandon de son fils... Arata, ballotté entre Fumi, qui s'éloigne de lui et qu'il finira par mettre sur écoute, et Mariko, autrefois maîtresse et bientôt thérapeute érotique qui répond au téléphone rose, notre personnage cartographie et donne forme à son trouble dans une ville devenue chambre d'échos de ses dissonances intérieures. Avec ce roman singulier et vibrant, Hitonari Tsuji, ancien membre du groupe "Echoes" (paye ta vanne), nous fait découvrir un Tokyo nouveau entre brouhaha modernes, sons traditionnels et resonnances personnelles de ces habitants.

Moi j'ai beaucoup aimé. On se reconnait facilement dans certains passages... entre le bruit des autres, et sa propre voix, c'est parfois loin d'être facile de rester à l'écoute... [j'arrête là les vannes nases]. Le roman sur fond de bande son rock... sans trop de début ni de fin... Un bon roman, juste trop court. Play again.

photo narimania


Bande son:
Stereo Total- Tas de tôle
Boris Vian- Je suis snob
The Chalets- Love Punch
Tiger Lilies- 25 Minutes

16.4.06

La galette du Roi

" Je m'appelle Para One, j'ai 23 ans, je suis hétérosexuel. J'ai commencé à faire du son il y a dix ans environ, sur un Macintosh Plus en écrivant des textes tout seul, de mon côté. J'habitais Chambéry , et j'étais à l'époque assis en cours à côté du seul autre mec du collège qui écoutait du rap : on a donc décidé de monter un groupe, la "horde des assassins solidaires contre la haine", aux initiales "hasch", on trouvait ça super cool. Mais comme c'était paradoxal, ce nom, j'ai décider de m'appeler "Para", et pour le graffiti je rajoutais le "One" pour me la raconter."



Moi je crois que le "one" a été rajouté bien plus tôt, alors qu'il était tout
petit et se faisait tirer la vedette par son homonyme d'alors, le rappeur chien Para Pa.

Passons. Sort en juin Epiphanie de Para One. Et c'est attendu autant que prometteur.





info => ici
des titres à écouter, comme dudun dun sur
sa page myspace
http://www.institubes.com/